NESTOR : « Kids In A Ghost Town » (c) 2021

NESTOR : « Kids In A Ghost Town » (c) 2021

Kids In A Ghost Town
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Publié: 22/10/2021
Je le dis très régulièrement, la seule chose qui m’importe lorsque j’écoute un album, ce sont les bonnes sensations qu’il me procure, le fait qu’il me donne envie encore et encore d’y revenir sans jamais me lasser. Si cela dure des décennies et bien il tient du chef d’oeuvre .. mais même sans aller jusque là, si le plaisir ce prolonge des longs mois, c’est déjà très bon signe et cela témoigne que cet opus possède quelque chose en plus. Pas la peine d’écrire ou développer des théories sur l’originalité de l’oeuvre, sur la recherche musicale ou autres pseudo-arguments qui me font bailler. Si l’album me donne le frisson, cela me suffit .. et c’est ce que je ressens à chaque écoute de ce « Kids In A Ghost Town » de NESTOR, 1ère galette des suédois (existant depuis … 1993 !). Ils ont pris le temps mais le moins qu’on puisse dire, c’est que cela valait le coup d’attendre !! C’est bien simple, je n’avais pas pris autant de plaisir à l’écoute d’un disque de hard FM / AOR depuis …. le « Keep The Faith » de BON JOVI ou encore le fantastique « Forever Young » de TYKETTO avec lequel je trouve bon nombre de similitudes .
Et pourtant cela n’était pas gagné d’avance, car je suis devenu très méfiant quand on en vient à parler de groupe d’AOR ….. la faute en partie à un certain label qui innonde le marcher depuis quelques années avec ces réalisations soporifiques comme pas possible, semblant toutes sortir du même moule, avec beaucoup de poudre aux yeux et d’effets pour au final rien de mémorable et faisant bailler dès le 3ème titre. Même les géants (sic) du genre du passé marquent le pas, comme GIANT ou Nightranger qui ne font illusion que le temps de 2/3 titres sur chacun de leur opus récents. Alors mon 1er réflexe avec la battage médiatique de fin 2021 au moment de la sortie de ce 1er album de NESTOR avait été d’être super critique avec un à priori négatif .. Comme quoi, même en essayant toujours de prendre du recul par rapport aux « on dit » et aux réseaux sociaux, je peux me faire avoir de temps en temps … Qu’à cela ne tienne et après avoir enfin vu la vidéo de la ballade « Tomorrow » belle à pleurer, je me décidais à donner sa chance aux suédois en l’écoutant d’un oreille bien plus attentive .. et là BIM !!! LA grosse claque …. la musique m’a pris aux tripes, déjà cette ballade en duo avec Samantha Fox, idole de mon adolescence (arrf ..ce « Touch me !!! ») qu’on voyait aux côtés des Lemmy ou Paul Stanley dans les Hard Rock Mag ou Enfer Magazine, sa voix se marriant si bien avec celle Tobias Gustavsson, chanteur à la voix en or. Que d’émotions, de frissons et la vision de ce duo dans la vidéo rappelle forcément le magnifique duo Bradley Cooper / Lady Gaga du film « A Star Is Born ». Le guitariste Jonny Wemmenstedt pose ici et là quelques mélodies de guitare avec juste ce qu’il faut de notes complétant la richesse mélodique de ce très beau titre ramenant au meilleur du Bon Jovi des 80s (« Wanted Dead Or Alive », « Livin’ In Sin », « Bed Of Roses »). Mais attention, cet opus ne se résume pas à cette ballade, car la majorité des compos sont énergiques comme pouvaient l’être celles de TYKETTO sur leur 1er album : « On The Run », après ce gimmick bien sympa au clavier, démarre avec un sacré bon riff de guitare avec un léger clavier en fond. C’est entrainant, frais et la voix sublime de Tobias nous embarque et nous met dans sa poche. Comment résister à ce refrain (« Call the police… ») ? En moins de 4 minutes, les suédois ont gagné leur pari et on devine que la suite sera du même niveau. On se croit être revenu à l’époque du 1er Bon Jovi et Nightranger, voire début des 90s avec le « Last Of The Runaways » de GIANT ou le « Forever Young » de TYKETTO qui nous avaient régalé les oreilles, avec ce sens de la mélodie qui nous happe immédiatement. « Kids Of The Ghost Town » continue dans la lancée avec la même réussite et efficacité. On sent que les musiciens ont bossé comme des malades chaque partie de leurs chansons, chaque couplet, chaque pont, chaque refrain pour rendre leurs titres irréprochables et tellement accrocheurs et dont la mélodie reste ancrée dans notre cerveau. Plein de groupes ont essayé mais ont malheureusement échoué à ce jeux là …. pas NESTOR qui transforme l’essai à chaque piste.
Pas la peine de faire un titre par titre car chacun d’entre eux reprend à peu de chose prêt la même formule, soit brûlot mélodique (« On The Run », « Kids In A Ghost Town », « Firesign » (quel hit bien nerveux !), « 1989 ») soit plus en ambiances (« We Are Not Ok », « Perfect 10 (Eyes Like Demi Moore) » et son clavier à la « Runaways »), 2 magnifiques ballades (« Tomorrow » et « It Ain’t Me ») ou des hits façon Toto comme « Stone Cold Eyes » ou « These Days »).
On sent que les musiciens maitrisent leur sujet .. et leur instrument, les riffs et les soli de Jonny Wemmenstedt démontrent le talent du six-cordiste, les nombreuses interventions du clavier Martin Johansson rajoutent à la qualité du tissu musical du groupe et puis  bien sur la section rythmique n’est pas en reste, avec une basse qui se fait bien entendre, et cela me fait plaisir car ce n’est pas forcément toujours le cas dans ce style de musique.
Alors certains reprocheront à la musique des suédois de n’être qu’un gros clin d’oeil au passé et trop calculé .. et bien cela représente pour moi justement ses qualités car c’est exactement cela, un hommage à la musique hard mélodique de mon adolescence que j’écoutais avec autant de plaisir que celle des Maiden et Metallica. Mais NESTOR a réussi le pari d’y mettre leur propre touche et on la reconnait immédiatement, et surtout ils sont arrivés à rendre chaque piste de leur album mémorable. Aucune baisse de niveau, on se délecte de ce caviar mélodique du 1er au dernier titre … puis on remet le disque pour une autre écoute.
Incontestablement l’un des meilleurs albums du genre.

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