La musique est un fantastique voyage. Quelques notes de guitare peuvent nous toucher en plein coeur, une intonation de voix a le pouvoir de mettre les larmes aux yeux, une succession de riffs possède la force d’extérioriser notre stress accumulé et arrive à nous libérer… la musique nous fait du bien et me concernant va bien au delà, elle fait partie intégrante de ma vie et me permer de garder un équilibre vital, une vie n’hésitant jamais à être une vraie peau de vache et sans pitié. Alors quand je découvre une musique aussi belle que ce 1er disque de PHANTOM SPELL, je verse une larme de bonheur et remercie Kyle McNeill d’avoir composé des chansons aussi poignantes, si riches éveillant tous les sens.
Et ce n’était pourtant pas gagné car je ne suis pas fan de son autre projet de heavy metal traditionnel SEVEN SISTERS.
Avec « Immortal’s Requiem », Kyle McNeill abandonne les 80s pour nous faire revisiter les 70s avec un hard rock souvent très psychédélique, dans des pièces bourrées d’ambiances et surtout de dynamique et de finesse. On pense à HALLAS, SPELL, HORISONT dans les groupes récents mais aussi à WISHBONE ASH, URIAH HEEP, KANSAS, BLUE OYSTER CULT et même YES pour les groupes des 70s.
L’intro magnifique « Immortal’s Requiem » nous plonge de suite dans l’ambiance et nous fait découvrir la voix splendide et poignante de Kyle avec ces choeurs angéliques derrière et puis que dire de ces quelques notes de guitares tout en touché absolument superbes .. débouchant sans transition sur le 2nd titre « Dawn Of Mind » avec ces harmonies de guitare et ce synthé très old school … de nouveau tout s’arrête avec seulement la voix de Kyle et des accords de guitares avec de l’écho … et cela repart de plus belle. Quand je vous parlais de dynamique … on est en plein dedans et c’est ce qui rend cette musique si agréable à écouter. Mcneill nous régale tout au long de cette pièce de 8 minutes avec ses riffs sur un rythme entrainant sur un sacré bon refrain. Nous avons droit à un très bon solo de synthé nous replongeant dans les 70s ou au tout début des 80s avec ce que pouvait offrir MAGNUM à cette époque là sur les « Chase The Dragon ». Un nouveau break survient avec un petit solo de basse suivi de cette guitare tout en retenu encore une fois, quelques notes en harmonies et le tempo repart soutenu. Que c’est bon, passionnant et surtout toujours très accrocheur et mélodique .. tout s’accélère au fur et à mesure qu’on se rapproche de la fin du morceau … l’homme orchestre anglais nous en fait voir de toutes les couleurs .
Avec « Seven Sided Mirror », on rentre immédiatement dans le vif du sujet dans une ambiance très KANSAS, pour revenir à des couplets plus calme magnifiquement chantés, et puis arrive ce refrain sur fond de riff plus heavy .. et quel refrain nom de Zeus !!! et là arrive une nouvelle partie calme avec un synthé au son médiéval avant de repartir sur un rythme soutenu durant les soli de guitare. A ce sujet il est important de féliciter Kyle McNeill pour son travail de fou sur toutes les parties de guitares de l’album absolument fantastiques, et elles sont nombreuses et variées. Ce titre a tout d’un hit !
« Up The Tower » est également un morceau efficace de 4 minutes entamé par de chouettes harmonies de guitares . Kyle McNeill fait encore des merveilles avec son chant et sa voix magnifique et très agréable nous embarquant avec ses splendides mélodies.
Avec « Black Spire Curse », le multi-instrumentiste nous délivre un superbe instrumental rappelant au début YES avec le synthé au son de clavecin du plus bel effet … par la suite les parties de guitares me rappellent un peu le meilleur des MARILLION du début des 80s. Le morceau évolue .. progresse .. et devient plus heavy avec ces riffs de guitare bien sentis avec ce léger synthé toujours en fond colorant la musique. Très très bon.
Il est temps de se quitter, avec une très jolie pièce de plus de 7 minutes « Blood Become Sand » commençant avec ces quelques notes de guitares pleureuses un peu à la « Fly To The Rainbow », puis la belle voix de Kyle nous raconte une histoire me ramenant au SAVATAGE époque Zak Stevens, et ces harmonies vocales chantant « there’s a feeling in the air » me rappelant le « Billy’s Got A Gun » de DEF LEPPARD, allez savoir pourquoi ! Plus le morceau progresse, plus il gagne en puissance, Kyle sort sa voix puissante et haute perchée .. puis à la moitié du titre, le tempo s’emballe avec ces notes d’orgue en fond et ces guitares tricotant de belles mélodies rythmiques avant que la guitare n »explose dans un splendide solo au son mordant … le tempo va de plus en plus vite, les soli d’instruments se succèdent, orgue, synthé, guitares sur roulements de toms de batteries, quel feu d’artifice final !
A noter que la version cd et numérique offrent en plus 2 titres bonus, une cover fort réussie du « Moonchild » de Rory Gallagher allant comme un gant au groupe au point qu’on croirait entendre une de leur compo, et pour conclure le 1er titre de PHANTOM SPELL « Keep On Running » sorti en 2021 mais présentée ici dans une version différente.
En 32 petites minutes (40 avec les 2 titres bonus), Kyle McNeill a réussi ton pari de mettre en chansons la musique qui a du certainement le bercer durant son enfance, celle écoutée par ses parents .. et le bougre a un talent fou et surtout cela vient du coeur, pas une seule seconde cela semble forcé (ce que je peux reprocher à son autre groupe), la musique, les notes coulent de source naturellement et mon Dieu que c’est beau et d’une telle richesse musicale, avec plein de sons et d’instruments différents joués aux moments opportuns. Cela est d’autant plus fort que tout a été joué (et composé) par une seule personne… Kyle !!
Cet album m’a totalement conquis et pourtant je pensais avoir entendu le meilleur du genre de jeunes groupes avec les derniers SPELL et HALLAS .. mais là, ce 1er opus de PHANTOM SPELL met la barre encore plus haute, c’est dire sa qualité.
L’année vient juste de commencer mais voici déjà mon 1er gros coup de coeur …. il ne va pas être facile à détronner !
CHEF D’OEUVRE !