BIG COUNTRY : « The Buffalo Skinners » (c) 1993

BIG COUNTRY : « The Buffalo Skinners » (c) 1993

The Buffalo Skinners
Catégorie:
Étiquettes: ,
Genre:
Publié: 01/03/1993

 

Les écossais de BIG COUNTRY ont toujours eu une place spéciale dans mon coeur de rocker, cela remontant aux alentours de 1983/1984 lorsque ma soeur était à fond dans le new wave et les groupes britanniques dont le groupe de Stuart Adamson et leur fantastique 1er album « The Crossing » (avec son hit absolu « In A Big Country »), recueil de morceaux rock faisant la part belle aux guitares d’ Adamson et de Bruce Watson mais aussi portés par une sacrée bonne section rythmique avec la basse Tony Butler se faisant bien entendre, la batterie vive de Mark Brzezicki et bien entendu la voix caractéristique de Stuart Adamson, pleine de passion et d’émotion. L’une des caractéristiques du groupe était l’utilisation d’e-bow avec leurs guitares arrivant à les faire sonner comme des cornemuses dans les titres énergiques, avec des mélodies sentant bon leur écosse natale.
Leur 1er album était un sans faute, leur « Steeltown » marquait un peu le pas malgré quelques très bons titres ( » Just A Shadow », « Where The Rose Is Sown », « Come Back To Me »), leur 3eme disque « The Seer » les voyait revenir au meilleur niveau avec des compos de haut vol, une prod d’enfer et une ribembelles de hits (« Look Away », « The Seer », « The Teacher », « I Walk The Hill », »Rememberance Day », « Red Fox » et son pont génial). Peut être leur disque le plus « celtique » et l’un des plus réussis. Le groupe avait espéré conquérir le pays de l’Oncle Sam avec cette usine à tubes n’ayant rien à envier à U2 mais l’histoire ne se passa malheureusement pas comme cela et l’album fut injustement boudé aux US. Leur maison de disques les contraint à persévérer et à rendre leur musique plus radio friendly quitte à perdre de leur âme et il en résulta 2 albums bien fades, « Peace In Our Time » et « No Place Like Home » qui furent à la fois des plantages commerciaux et artistiques.
Le groupe fut jeté de leur maison de disques et ils repartirent à zéro 2 ans plus tard, avec ce que je considère comme leur meilleur album (avec le 1er), le très rock « The Buffalo Skinners » en 1993, produit par le groupe et leur permettant de composer la musique leur tenant vraiment à coeur et la faire sonner comme Big Country se devait de l’être, aidé par Chris Sheldon (à qui on doit le « Troublegum » de THERAPY? et des albums de THE ALMIGHTY).
Il se dégage de cet opus une sacrée énergie, les guitares n’avaient jamais été aussi mordantes qu’on pouvait penser à du hard rock, sans jamais oublier leurs fameuses guitares cornemuses et toujours cette basse de Butler donnant du relief, et cette fois ci la batterie de Simon Philipps. La voix de Stuart Adamson et ses mélodies sont parfaites sur le brûlot « Alone » : non mais écoutez moi ces riffs de guitares, leurs mélodies et puis quel refrain (et ce solo !!) ! L’un des meilleurs titres composés par Adamson démarrant le disque la meilleure des façons. Et ce n’est que le début car « Seven Waves » lui emboite le pas avec la même formule et même réussite, de même que l’énervé « What Are You Working For ». On a envie de monter au créneau et lever le poing avec Adamson (et ces guitares).
Quand le groupe calme le propos, il le fait avec une classe énorme, avec beaucoup d’émotion et toujours une pointe d’énergie comme sur la superbe power ballade « The One I Love » (toujours ces 6 cordes à la fête) ou sur le réenregistrement de « Ships » qui enterre de la tête aux pieds la version piano voix de l’album « No Place Like Home ». Ici la guitare est présente et illumine la 2nde partie du morceau, de même que la section rythmique. Le jour et la nuit entre les 2 versions. Mais ce qu’il ressort de cet album est une sacrée énergie, une unité, un bloc d’une efficacité redoutable illustrée sur les bangers « Long Way Home », « All Go Together » et ses e-bow guitares, l’hymnique « The Selling of America » et sa fantastique ligne de guitare. Les 12 titres sont des diamants brillants de mille éclats montrant un groupe remonté comme jamais et à leur meilleur niveau, grandement aidé par un son et une production claquante, n’ayant pas pris une ride, avec chacun des instruments sonnant d’enfer. Un chef d’oeuvre, n’ayant pas peur des mots sorti dans l’indifférence totale à un moment où U2 remplissait les stades avec sa techno rock insipide (« Zooropa »). Quelle injustice pour ce groupe et son leader Adamson, dont la musique était tellement au dessus de là mélée mais dont le manque de reconnaissance creusa petit à petit sa tombe jusqu’à ce qu’il commette l’irréparable en 2001.
Un disque à découvrir impérativement si vous êtes fans de rock tendance hard énergique bougrement inspiré et original, plein de feeling et de talent, une musique avec une (belle) âme.

 

1. « Alone » 05:08
2. « Seven Waves » 04:43
3. « What Are You Working For » 04:00
4. « The One I Love » 05:02
5. « Long Way Home » 05:55
6. « The Selling of America » 04:20
7. « We’re Not in Kansas » 06:23
8. « Ships » 05:53
9. « All Go Together » 04:11
10. « Winding Wind » 04:30
11. « Pink Marshmallow Moon » 04:24
12. « Chester’s Farm » 04:37