C’est des fois pas si simple de prende sa plume et d’écrire une chronique d’album … simplement parce qu’on craint quelques fois que nos mots n’arrivent pas à rendre hommage au travail des artistes ou qu’ils n’arrivent pas à faire ressortir notre ressenti ou la qualité de la musique. D’autres fois les mots viennent tout seul … mais pour ce 1er album des australiens de
Butterfly, il m’a fallu plus de temps … Et pourtant, je suis tombé amoureux de ce « Doorways To Time » dès la 1ère écoute au début de l’été mais peut être est-ce justement parce qu’il est difficile de qualifier cette musique ou lui coller une étiquette bien précise ?
Toujours est il que je ne pouvais pas passer sous silence cette pépite venue du pays d’AC/DC, Angel City, Rose Tattoo (et des kangourous !).
D’entrée de jeu notre regard est attiré par cette pochette au visuel magnifique, oeuvre de Rodney Matthews (Magnum, Praying Mantis, Diamond Head, …) et on se dit que le groupe a bon goût .. et on s’aperçoit vite qu’il en est de même musicalement.
Ce qui frappe immédialement dès les 1ère notes de « Desert Chase » est cette basse si présente dans le mix et le jeu de Phil Gresik qui apporte un groove énorme à ce rock ancré dans les 70s / début des 80s. Les guitares sont bien présentes mais le but ici n’est pas d’asseiner des riffs ultra heavy mais plutôt d’assoir une rythmique solide avec souvent des harmonies de twin-guitares et des soli très mélodiques, un chant pour le moins planant et hypnotisant.
« Climbing a Mountain » se veut plus rythmé et quelle intro avec cette basse portant le titre et ses harmonies de guitare
. Cette fois le chant se veut plus rauque durant les couplets et puis quel refrain enchainé avec une partie musicale groovy à souhait. Le fait que tous les musiciens prennent le micro apporte vraiment quelque chose d’original au morceau.
Après un telle entrée en matière avec 2 titres accrocheurs, Butterfly nous embarque sur « Doorways To Time » dans un titre à la construction plus recherchée . La première partie est mid tempo et capte de suite notre attention puis cassure rythmique à 2min avec accélération rythmique avec soli à la clé de plus bel effet .. pour une reprise juste après avec le rythme du début … pour donner sur un break avec seulement des choeurs des 4 musiciens pour le moins étonnant, puis quelques notes de guitare calme, toujours cette basse omniprésente pour le plaisir de nos oreilles …un break vraiment magnifique .. puis le titre repart sur son rythme entrainant pour finir sur une accélaration du tempo avec une avalanche de soli de toute beauté. Mais quelle richesse et cela en à peine 6 minutes. Titre sublime ! Le groupe nous fait voyager et nous offre une petite accalmie sur le très beau « The Night Is On Its Way » avec cette batterie façon marche militaire, cette basse …, ces quelques guitares tout en touché et ce chant rappelant « The House Of The Rising Sun » avec le son de cette rivière qui coule en fond.
Et comment résister à ce prenant « Nobody » rappelant bien évidemment les Doors de la grande époque, avec ce côté rock psyché inspiré et envoutant avec une mélodie parfaite ..et qui dire de ce solo lumineux avec en fond encore une fois cette basse si importante dans la musique des australiens. Le rythme s’accélère à la fin du morceau rajoutant une dynamique parfaite.
L’humeur se veut plus enjouée sur le très bon « The Sin » avec au début cette slide-guitare, puis ce rythme qui swiggue, ces parties vocales respirant la bonne humeur.. et nom de Zeus que ça groove .. et que dire de ces twins guitares et de ces 2 soli simultanés ! Les musiciens s’éclatent, s’amusent ..cela s’entend et leur bonne humeur est communicative.
Jusque là, la musique des australiens a pu tour à tour nous rappeler Wishbone Ash, Wytch Azel, Uriah Heep, Thin Lizzy ou encore les Doors … sur « Heavy Metal Highway » Butterfly fait un clin d’oeil au heavy metal du Judas Priest de la fin des 70s avec ces riffs heavy, cette voix plus agressive ..et que c’est bon avec toujours les 2 six cordistes nous régalant dans un dialogue de soli absolument jouissifs
Sur le magnifique « Crawling » nous invite au voyage durant quasi 7 minutes commençant avec ce riff sur un tempo entêtant et ce soli de guitare hypnotique d’entrée de jeu puis tout se calme à 2min avec cette mélodie de guitare superbe rappelant ce que joue Maiden ces 10 dernières années . L’ambiance est calme, les musiciens jouent de leur voix sur des harmonies vocales ici et là bien trouvées .. puis à 4 minutes tout s’arrête, quelques notes de guitares restent (que c’est beau !) la basse fait son apparition .. la pression monte progressivement puis le morceau part dans une partie instrumentale géniale, les guitaristes nous en mettent plein les oreilles entre soli et harmonies avec la section rythmique qui n’est pas en reste. Quelle pièce d’orfèvre !
Ce 1er album du quatuor se termine par une pièce musicale acoustique sur fond d’orgue tout en douceur comme pour nous dire au revoir. Très beau encore une fois.
Vous l’aurez déviné au travers de mes mots, ce disque est une véritable invitation au voyage dans le temps nous rappelant le meilleur des 70s et du début des 80s mais surtout sa grande force est d’avoir réussi à garder sa propre identité. Ici pas de prod ou de son claquant, pas de volonté d’aguicher … juste une musique qui respire la sincérité et la passion de musiciens ayant été bercés dans cette musique basée sur la simplicité, l’authenticité …et sur ces guitares sans jamais oublier un groove omniprésent tout au long de l’album. Une grande réussite, passionnante du 1er au dernier titre que je vous recommande fortément.
PS : le disque était dispo jusqu’à présent qu’en 33t mais le groupe vient d’annoncer sa sortie en cd (voir leur page ou leur bandcamp).
Le titre de l’album, c’est Doorways OF Time 😉
Excellente chronique qui reflète bien ce que j’ai ressenti. Dans mon Top10 2020 !
Souligner que le groupe possède 3 chanteurs… ce n’est pas si fréquent.