CROWN LANDS : « Fearless » (c) 2023

CROWN LANDS : « Fearless » (c) 2023

Fearless
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Publié: 31/03/2023

Le multi-instrumentiste Kevin Comeau (guitare, basse, claviers) du groupe canadien CROWN LANDS dit très justement « nous vivons dans un monde de clips de 15 secondes  » référence à tik tok certainement et autres réseaux sociaux,  » mais il existe d’autres formes de narrations plus longues et en plusieur parties qui captent vraiment notre imagination. » Le duo a des choses à exprimer, aussi bien musicalement qu’au travers d’une histoire mise en chansons faisant le lien entre leurs convictions et attachement à l’histoire de leur pays et celle de ce 2nd album « Fearless » dans un voyage futuriste mais qui se rapproche du message du groupe sur les peuples autochtones du Canada et à leur lutte contre le colonialisme. Du reste, le nom du groupe vient de là, les terres de la Couronne (Crown Lands) font référence aux terres détenues par le gouvernement qui ont été prises à la population autochtone du Canada.
Musicalement, Kevin Comeau et Cody Bowles (batterie et chant) ne cachent pas leurs influences durant les 58 minutes que dure ce magnifique album : RUSH bien évidemment, Led Zeppelin quelques fois même si l’influence y est beaucoup moins présente que sur leur 1er album « Crown Lands » sorti en 2020.
Dès les 1ères lignes de chant  » Starlifter- Fearless Pt. II », difficile de ne pas penser à la voix de Geddy Lee . De même cette entrée en matière de … 18 minutes vous rappelera certainement le « 2112 » de RUSH par moments. Mais le power duo a du talent … et pas qu’un peu et les 2 compères nous mettent à genoux d’entrée de jeu et font étalage de leur virtuosité mise au service d’un talent de composition et d’arrangements de 1er ordre : avec des changements de rythmes à foison, avec une énergie toujours présente, une toile de guitares magnifique tissée par Comeau, jouant également de la basse et la faisant sonner bien présente dans le mix, du synthé avec des sons de .. l’espace (à 3 minutes !) tandis que Bowles s’avère être un sacré bon batteur au jeu explosif et riche maniant à merveille les cymbales en même temps qu’il chante de bien belles mélodies avec sa voix haute perchée … retour dans le passé 47 ans en arrière ! C’est saisissant mais tellement bien fait et si naturellement qu’on se prend au jeu et on s’émerveille devant tant de talent et de justesse. De nouveau à 6 minutes, ces sons de synthés typiques des 70s nous enchantent juste avant un break calme avec ces flutes de pan (rappelant peut être les autochtones du Canada ?). Difficile de décrire tout ce qu’il se passe dans ce titre tellement passionnant et riche, progressant au fil des minutes. Lee et Lifeson peuvent être fiers de leurs successeurs !
Après une telle entrée en matière flamboyante, le groupe ne pouvait offrir d’autres pièces aussi riches et progressives. Et effectivement le reste de l’album reprend des formats plus « standards » mais sans perdre de cette richesse et beauté musicale comme sur le rythmé « Dreamer Of The Dawn » hyper accrocheur avec ces splendides guitares, « The Shadow » avec ce très bon riff lançant le titre mais jouant par la suite sur l’alternance de passages calmes de toute beauté (avec ces roulements de toms ) et le refrain plus énergique et d’une telle beauté mélodique (et quelle voix de Bowles !!) .. un hit en puissance.
Mais le duo sait également envoyé la sauce comme sur « Right Way Back » bien nerveux avec cette guitare donnant le ton, soutenu par un léger orgue ici, des sons de synthé là et la voix avec de l’effet et Bowles s’éclatant derrière sa batterie.
Les 2 canadiens nous épatent et nous en mettent plein les cages à miel durant les 8 minutes de « Context : Fearless Pt .1 » avec notamment une basse à la fête de même que la batterie de Bowles . On pense une nouvelle fois au meilleur de Rush, et que c’est bon.
Au milieu de ce déluge de notes et de virtuosité, nous avons droit à une pièce à part, d’une telle beauté et si emplie d’émotions : « Penny ». 4 minutes de guitare acoustique qui me rappellent un peu le « Dee » de Randy Rhoads.
Difficile de ne pas être pris par la beauté et l’emprise de « Lady Of The Lake » jouant avec nos sens, nous envoutant, nous charmant durant les couplets pour mieux nous cueillir durant les refrains puissants avec cette voix de Bowles puissante et tellement belle.
Et que dire de ce solo de guitare superbe avec juste ce qu’il faut de notes. Du grand art.
Les 2 musiciens terminent le voyage avec une ballade en tout point magnifique, « Citadel », démarrant avec ce piano, cette voix de toute beauté (je me répète) de Bowles véhiculant tant d’émotions et hérissant les poils. La mélodie est belle à pleurer (« We will call
Upon the citadel and fight for freedom to the gates of hell »). Les guitares pleurent, le piano glisse quelques notes, on pense un peu à Queen en un peu plus épique, le solo de 6 cordes de Comeau est parfait. Un petit bijou de mélodies.
Avec leur excellent EP « White Buffalo », les canadiens nous avaient déjà indiqué leur future direction musicale et leur talent (bien plus que sur leur 1er album), avec ce 2nd opus ils font bien plus que confirmer tous les espoirs mis en eux avec un album en tout point remarquable, héritage en partie du plus grand groupe canadien de tous les temps mais également laissant éclore un talent de composition, de trouvailles mélodiques rendant leurs titres vite attachants.
Un très grand album, qui je dois l’avouer, m’a totalement bluffé et souflé !

 

1. Starlifter: Fearless Pt. II 18:22
2. Dreamer Of The Dawn 04:03
3. The Shadow 03:44
4. Right Way Back 03:51
5. Context: Fearless Pt. I 07:49
6. Reflections 05:43
7. Penny 03:42
8. Lady Of The Lake 05:06
9. Citadel 05:52