VICTORY : « Circle Of Life » (c) 2024
Pas évident de se faire un nom et commencer une nouvelle carrière musicale quand on a goutté au succès international avec un groupe majeur de l’age d’or du heavy metal, à savoir ACCEPT.
Frank Herman a cotoyé les hautes sphéres du succès de 1982 à 1984 avec le groupe allemand et avec 2 albums majeurs, « Restless & Wild » et « Balls To The Wall », puis au début des 00s (2005) avec le tournée « come back » d’ACCEPT avec Udo, un retour qu’on aurait aimé plus long et enfin en 2010 avec le 2nd retour du groupe mais avec un nouveau chanteur Mark Tornillo et 3 albums dont 2 vraiment très bons, « Blood Of The Nations » (2010) et « Stalingrad » (2012). Je pense que chacun des ses départs était du à une frustraction en tant que musicien compositeur de ne pas avoir ses idées, ses riffs gardés pour des compos d’ACCEPT, malgré leur qualité indéniable. Dès 1985, Herman forma le groupe VICTORY avec lequel il allait pouvoir exploiter ses idées, ses riffs. Après des débuts laborieux, l’arrivée d’un nouveau chanteur Fernando Garcia changea la donne avec 2 excellents albums de hard rock sonnant très ricains, « Culture Killed the Native » (1989) et « Temples of Gold » (1990). S’ensuivirent d’autres albums moins inspirés, d’autres chanteurs et finalement un split en 2011 correspondant au retour de Herman dans ACCEPT. Logiquement le guitariste décida de ressortir des cartons son groupe après son départ du groupe de Hoffmann, après s’être aventuré un solo le temps de quelques albums typés heavy metal, sympathiques mais ne cassant pas des briques il faut bien le reconnaitre.
Et puis voilà qu’en 2021, Mr Herman surprend son monde avec le retour de VICTORY avec un tout nouveau line-up (il est le seul rescapé de la formation ayant splitté en 2011) dont un nouveau chanteur suisse, Gianni Pontillo à la voix chaude, puissante aussi bien en studio qu’en live, certainement le meilleur chanteur que le groupe ait eu. L’album du retour « Gods Of Tomorrow » fut une très bonne surprise et se positionnait d’entrée de jeu parmi les meilleurs albums du groupe, mariant ce côté hard rock US et des riffs plus heavy européens sur des morceaux inspirés et accrocheurs.
La formule a plu, le bouche à oreilles a fait son travail et le groupe a réussi à garder le même line-up pour nous offrir leur 2nd offrance en 2024, « Circle Of Life ». Alors est ce que le soufflet est retombé ? L’inspiration est elle toujours là ?
La réponse est un énorme OUI ! Les musiciens ont bouffé du lion, ils ont du évoquer les Dieux du hard rock tant la qualité et l’inspiration est au rendez-vous. « Gods Of Tomorrow » vous a plu ? Et bien vous allez adorer « Circle Of Life » encore plus. Certes les 2 albums se ressemblent, mais ce nouvel opus dégage bien plus d’énergie, ici aucune pause séductrice ou ballade, le groupe envoie la sauce durant les 10 titres, et que c’est bon !
VICTORY maitrise son sujet sur les mid-tempi aux riffs bien sentis faisant secouer la tête et ce chant et mélodies parfaits de Gianni Pontillo comme sur ce « Tonight We Rock » servi en apéritif, le rocker « American Girl » et son petit leitmotiv de guitare très bien trouvé, ses « ohhh » à faire chanter un stade et n’oublions pas cette section rythmique solide comme un rock tenue par Malte Burkert à la fête avec sa basse se faisant bien entendre, et la frappe lourde de Michael Stein à la batterie. En parlant de puissance, difficile de passer sous silence le riff de « Falling », et toujours ces mélodies top-notchs sans oublier les soli inspirés de Herman. Bien entendu, le guitariste n’a pas la virtuosité d’un Hoffmann mais il se concentre sur l’efficacité et la pertinence de riffs, ce que son ancien compagnon de guitares n’arrive plus à faire depuis de nombreuses années.
On retrouve ces mêmes qualités sur l’excellent « Moonlit Sky » démarrant la face B de la meilleure des façons ou sur le 1er single un peu plus rythmé, « Count On Me ». Du hard rock de haute volée énergique à souhait et au refrain fédérateur , ou comment permettre à leurs fans de headbanguer tout en chantant la mélodie du refrain !
Ce qui frappe après plusieurs écoutes de cet album est la grande qualité de TOUS les titres, aucune baisse de régime, aucun filler. Les allemands se permettent même quelques pièces d’un niveau rarement vu auparavant dans leur discographie comme sur « Surrender My Heart ». Tout est parfait dans ce titre : riffs, mélodies, chant et échanges de soli des 2 six cordistes.
L’inspiration de Herman et ses musiciens nous régale sur « Unbelievable World » et son étonnant refrain (un petit air du 1er fantastique album de SAIGON KICK).
Nous avons droit à toute la palette des styles de hard/heavy et même des brûlots faisant claquer la pédale de double grosse caisse comme sur le très bon « Money » ou le rythmé « Virtual Sin » terminant l’album .
Ici par de ballade, et le seul titre ne nous brisant pas le cou de longue est un titre restant bien heavy et très mélodique, « Reason To Love ».
Vous ne serez pas surpris de ma conclusion au sujet de ce « Circle Of Life » de VICTORY si je vous dis qu’il représente pour moi leur meilleur album, et de loin. Ses points forts ? Sa constance dans la haute qualité des titres, son énergie de tous les instants au travers de riffs de dingues, un chanteur vraiment bluffant (imaginez le David Coverdale de l’album « 1987 » en plus énervé mais avec la même verve), une durée parfaite, 45 minutes / 10 titres sur lesquels il n’y a strictement rien à redire. Je ne m’attendais pas à être bluffé de la sorte par ce groupe et cet album. De prime à bord, VICTORY joue un hard rock très classique mais quand il est composé et joué avec autant de talent, de conviction et d’énergie, cela donne quelques fois des gems. « Circle Of Life » en est assurément un.
Side A | |||
1. | Tonight We Rock | 03:53 | |
2. | American Girl | 05:34 | |
3. | Count on Me | 03:52 | |
4. | Surrender My Heart | 04:25 | |
5. | Unbelievable World | 04:33 | |
Side B | |||
6. | Moonlit Sky | 04:08 | |
7. | Falling | 05:19 | |
8. | Money | 03:51 | |
9. | Reason to Love | 05:21 | |
10. | Virtual Sin | 04:08 | |
45:04:00 |