La jeune scène heavy metal de ces 10 dernières années est très riche et nous a apporté pléthore de très bons groupes revisitant le répertoire des 80s à leur sauce et de façon actuelle avec comme influences IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, METALLICA, MANOWAR, EXCITER et bien d’autres, mais peu allait lorgner vers le heavy metal classieux et si unique de QUEENSRYCHE et CRIMSON GLORY, 2 groupes ayant bercé mon adolescence avec chacun un chanteur exceptionnel à la voix haute perchée et pleine d’émotion, des guitaristes distillant des soli et harmonies de guitares belles à pleurer sur fond de riffs tranchant. L’album « Destroy All Humans » de HITTMAN sorti en 2020 rappelait ces 2 groupes, mais il s’agissait d’un groupe des 80s.
Et o miracle en mai de cette année sortait le fantastique album autoproduit « Gates Of Twilight » des californiens de WINGS OF STEEL, de façon assez confidentiel il faut l’avouer malheureusement pour la notoriété du groupe ou plutôt du duo explosif composé du chanteur Leo Unnermark et du guitariste (et bassiste sur l’album) Parker Halub. 1ère remarque, ne vous fiez surtout pas au nom du groupe et au titre de l’album peu originaux il faut bien l’avouer, car la musique distillée par le duo (aidé par le batteur Mike Mahan) est du caviar, du heavy metal 5 étoiles à la fois puissant, classieux et hyper accrocheur interprété par des musiciens de haut vol. Cela joue et chante, et pas qu’un peu !
D’entrée de jeu, les musiciens posent leurs cartes sur la table avec le surprenant « Liar In Love » au tempo rampant avec ce riff, à la mélodie envoutante et bien sûr cette voix de malade nous replongeant dans « Rage For Order » ou « Transcendence ». Un choix étonnant pour commencer l’album alors qu’on s’attendait à un brûlot rapide. C’est la marque des grands groupes à forte personnalité. On est embarqué par cette musique tellement belle et puissante à la fois, cette partie instrumentale avec toutes ces parties de guitares enchantant nos esgourdes, harmonies, soli. En à peine 4 minutes, le pari est gagné.
Et ce n’est pas le nerveux « Fall In Line » qui va venir contredire cela : écoutez cette voix diabolique, ces mélodies de guitares, cette rythmique prête à lancer le morceau … puis ce riff craché des enceintes, c’est parti pour une séance de headbanging qu’on croirait sorti de « The Warning » avec Leo Unnermark plus Tate que jamais sur ce titre. Le break se veut plus lent avec de belles parties de guitares, la grande force du groupe et de cet album, sans jamais oublier la mélodie des lignes de guitares, doublées et ici et là avec notamment une descente de manche me rappelant fortément celles de DeGarmo et Wilton.
Les musiciens aiment varier les plaisirs comment en atteste le lent et charmeur mais heavy « Garden Of Eden » au refrain assez théatral et cooperien. Imaginez un heavy blues mixe entre QUEENSRYCHE, ALICE COOPER et le GREAT WHITE de « Psycho City » !
Le power duo alterne tout au long de l’album des brulôts heavy mélodiques inspirés tels « Cry Of The Damned » ou le title track « Gates Of Twilight » et pièces plus lourdes mais si prenantes comme le fantastique « Lady Of The Lost » sur lequel Leo Unnermark démontre quel chanteur exceptionnel il est. On pense à l’époque « Headless Cross » de BLACK SABBATH sur ce titre, à cet envoutement par ce côté lourd, pesant mais toujour bougrement mélodique et accrocheur, et puis que dire de ces soli de fous de Parker Halub. « Leather And Lace » (pour lequel le groupe a sorti une vidéo) a tout pour charmer l’auditeur, dans un style heavy blues burné, comme pouvait le pratiquer le LYNCH MOB de « Wicked Sensation » (de très loin le meilleur album du groupe Georges Lynch ). Un petit mot également sur la section rythmique sur cet album qui envoie du lourd et se fait bien entendre et groove un max : Parker Halub à la basse (en plus de la 6 cordres) et Mike Mahan derrières les futs.
Les américains savent également charmer avec de très belles power ballad, dont « She Cries » qui me fait le plus d’effet : cette petite intro avec ces guitares en son clair ayant un p’tit air de l’intro de « Doctor Doctor » d’UFO. Les couplets calmes et ce refrain heavy sont de toute beauté rappelant les plus belles ballades des 80s avec en plus de chouettes harmonies à 2 guitares tandis que la si belle voix de Leo Unnermark fait des merveilles. Puis à 2 minutes, le morceau prend une toute autre tournure, le tempo se déchaine, les riffs galopent, les soli giclent des enceintes suivis de twin guitars. Que c’est bon pour ce joyau surprenant et passionnant se terminant calmement comme il avait commencé.
La seconde « Slave Of Sorrows » est plus conventionnelle mais très réussie
Ce 2nd opus de WINGS OF STEEL se conclut par une très belle pièce « Into The Sun » qui nous embarque durant plus de 6 minutes dans un voyage mélodique de toute beauté gavé d’harmonies de guitare, de choeurs enchanteurs, par la voix en retenue de Leo Unnermark, avec ici et là des guitares en son clair rappelant un peu celles de « Stairway To Heaven » avant qu’un solo ne pouvant que rappeler le grand Gary Moore nous enchante. Parker Halub est assurément un très bon guitariste que je découvre. Le tempo s’accélère tandis que l’avalanche de soli se poursuit, les légers choeurs refont leur apparition. Un morceau vraiment magnifique terminant cet opus de la meilleure des façons.
Je n’ai pas été avare en compliments au sujet de ce « Gates of Twilight » mais il les mérite tous.
Rares sont les albums dans ce style m’ayant autant charmé ces dernières années. Le précédent devait être le 1er album de WARRIOR PATH, dans un style certes différent mais ayant en commun cette classe, richesse musicale et mélodique avec une production et un son mettant en valeurs les compositions.
Voilà un groupe qui mérite d’être connu et d’être surtout signé par un gros label qui pourra rendre honneur à ce heavy 5 étoiles en le distribuant dans le monde entier et pourquoi pas permettre au groupe de traverser l’Océan pour venir jouer chez nous.