« Bent Out Of Shape » RAINBOW est  sorti en 1983,le dernier avec Joe Lynn Turner au chant. Cet album est magnifique, un recueil de mélodies spendides faisant mouche dès leur 1ere écoute, un modèle du genre en terme de composition, de construction de chansons par Blackmore, un album avec le clavier (plutôt orgue façon Lord) un peu plus présent que sur les 2 opus précédents mais jouant les duellistes avec la guitare del maestro, un peu comme dans Deep Purple. Ici pas de démonstration, juste des phrasés de guitare parfaits. Je trouve cet opus encore meilleur que les 2 précédents car ici vraiment aucun titre juste moyen, non absolument tous sont très bons (ce qui n’était pas le cas sur « Difficult To Cure » et « Straight Between the Eyes », très bons au demeurant). Beaucoup avaient critiqué cet album à l’époque et même par la suite car, s’il est vrai qu’on était loin du côté épique et grandiose des 3 disques avec Dio et que jamais Rainbow avait sonné autant mélodique et charmeur, Blackmore avait réussi un sortir l’album de hard FM couillu parfait dont des légions de groupes allaient s’inspirer : écoutez les 1ers EUROPE, les groupes de hard mélodiques de la fin des 80s et plus récemment NESTOR.
« Bent Out Of Shape » représente un peu le mètre étalon du hard mélodique dans toute sa diversité, richesse musicale, mélodique jouée avec virtuosité : des brûlots couillus tels « Drinking With The Devil » (arrf ce solo de Blackmore <3), « Fire Dance » (pas si éloigné que cela de l’époque Dio), le nerveux « Make Your Move », l’entêtant et très réussi « Stranded » avec sa fameuse intro, des purs moments de beauté mélodique sur « Can’t Let You Go » (dont le début rappelle un peu l’époque « Perfect Strangers » de Deep Purple), les irresistibles et entrainants « Desperate Heart » et « Fool For The Night », une bien belle ballade « Street Of Dreams », et 2 pistes à part : « Anybody There » instrumental avec Blackmore dans son exercice préféré faisant parler sa guitare de la plus belle façon privilégiant toujours la mélodie, le feeling et que dire de son interprétation belle à pleurer et glaçante du « Snowman » de Howard Blake (rien que pour ce titre, l’album vaut déjà 5 étoiles !!).
Il se dégage de cet album un côté plus froid et sombre que ces prédécesseurs malgré son aspect plus mélodique, avec des ambiances moins enjouées, avec plus de mélancolie et également amplifiée par la production de Glover grandement aidé par un certain Flemming Rasmussen qui produitra l’année suivante le « Ride The Lighnting » de METALLICA.
« Bent Out Of Shape » est le dernier chef d’oeuvre de Blackmore et de Rainbow, un album à découvrir pour les plus jeunes amoureux de mélodies jouées par la crême des musiciens, et par les plus vieux ayant laissé de côté ce fantastique opus.