EXTREME : « II – Pornograffiti » (c) 1990

EXTREME : « II – Pornograffiti » (c) 1990

II - Pornograffiti
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Publié: 07/08/1990
Je vois déjà certains dans le fond de la salle esquisser le début d’un sourire, en ayant certainement à l’esprit « More Than Words » et cette image de groupe à ballades …. alors que c’est tellement faux et cet album est une preuve éclatance (tout comme le suivant du reste), d’une grande richesse musicale, d’arrangements bien trouvés, et bien sûr jouée par des musiciens virtuoses et inspirés.
Pour replacer le disque dans le contexte de l’époque, le heavy rock US commençait un peu à s’essouffler, à tourner en rond et surtout à ne plus surprendre. Les Ratt, Poison, Motley Crue, Warrant étaient rentrés dans le rang, Tesla sortait un album acoustique, Van Halen avait sorti l’année précédente un album bien fadasse … et Extreme avait sorti l’année précédente leur 1er album, certes de qualité, mais sans grande originalité …
Alors cette 2nde offrande des américains prit vraiment tout le monde de cours … car non seulement elle était d’une immense qualité mais aussi tellement originale, d’une fraicheur plus que bien venue … Ca partait un peu dans tous les sens mais toujours très bien fait en grande partie du à l’immense talent de Gary Cherone car quel chanteur et quelle exhubérence … et bien entendu Nuno Bettencourt, le nouveau Eddie Van Halen de l’époque, avec ses riffs et parties rythmiques tellement groovy avec ce son toujours bien heavy (comme sur le génial « Decadence Dance ») et ses soli hallucinants de virtuosité, rapides et catchy à la fois comme sa version personnelle du « Vol du Bourdon » de Rimsky-Korsakov interprétée en intro de l’excellent « He-Man Woman Hater ». Des cuivres font leur apparition sur « Lil’ Jack Horny », Cherone s’essaie avec succès avec un chant rappé sur « When I’m President », le groupe se la joue également funk sur le génial « Get The Funk Out » (noté le jeu de mot 🙂 ) avec cette sacrée intro de basse. A ce sujet, le groupe tenait une sacrée section rythmique en Pat Badger à la basse et Paul Geary derrière les futs, permettant d’avoir une telle diversité dans tous ces titres. Ce côté groovy en diable est également présent sur le titre « Pornograffiti » où les parties de guitares sont à pleurer et rappellent forcément Van Halen .. oui car le parallèle entre les 2 groupes est évident avec cette diversité dans la musique, capables d’un hard rock sauvage pour se la jouer crooner sur le titre d’après.. comme sur l’ovni « When I First Kissed You ». Du reste en 1990, il s’agissait justement du 1er album du genre à nous donner autant de fraicheur depuis les 1ers Van Halen, une dizaine d’années auparavant. Et tout l’album est de cet acabit .. avec bien entendu des balades comme l’incontournable « More Than Words » tout en douceur, avec ce duo vocal magnifique avec juste une guitare acoustique. Risée pour certains métalleux bornés, j’ai toujours bien aimé ce titre. « Hole Hearted » plus rythmé mais acoustique est excellent avec un Cherone impérial au chant. A noter également le son bien claquant de l’album du à Michael Wagener (Accept, Metallica, Dokken, Skid Row, Megadeth et plein d’autres !!!) rajoutant à l’excellence de la galette … un groupe vraiment rock avec une pèche incroyable. A ce sujet, j’ai une anecdote marrante … j’étais allé voir le groupe au Zénith de Paris en 1991 archi sold out (le groupe était au ..zénith de leur popularité) .. et je me rappelle encore qu’après les 2 ou 3 premiers titres bien heavy avec une fosse en ébulition et en lévitation, les pompiers / services de sécurité avaient évacué 3/4 jeunes nanas qui s’étaient mises au 1er rang, certainement ne devant connaître que « More Than Words » du groupe 😂
13 titres d’une grande qualité, d’un disque de hard rock US vraiment pas comme les autres rappelant le Van Halen de la grande époque (avec David Lee Roth). Vraiment un grand disque d’un grand groupe (qui s’essaiera avec succès sur l’album suivant à un style proche de celui de Queen).

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