METALLICA : « Metallica » (c) 1991

METALLICA : « Metallica » (c) 1991

Metallica
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Publié: 12/08/1991

Arfff le « Black Album » de METALLICA … l’album de la rupture .. l’album de la trahison pour certains, l’album de la révélation pour d’autres .. en tout cas et pour tout le monde, ce 5ème album des Four Horsemen fête aujourd’hui ses 30 ans. L’été 1991 avait été riche en sorties hard, avec les albums de Skid Row, Van Halen … les Guns s’apprêtaient à sortir leurs 2 « Use Your Illusion » et Ozzy son « No More Tears » … le hard vivait ses dernières grandes années de succès avant l’arrivée du grunge qui allait changer la donne.
METALLICA était sorti éreinté de leurs 2 ans de tournée pour défendre « …And Justice for all » après plus de 250 concerts (!!) donnés et avait clairement dis en avoir eu marre de jouer tous les soirs des morceaux si complexes et longs (ceux de « And Justice … »), le groupe voulait revenir à une musique plus simple, avec des titres directs et plus courts afin de reprendre du plaisir sur scène. De plus le groupe avait durant ces 2 années de tournées acquis un grand nombre de nouveaux fans, et pas forcément que des thrashers … la vidéo « One » diffusée en boucle sur MTV en 1989 leur avait clairement ouvert les portes d’un grand succès populaire (cette vidéo leur avait fait carrément doubler les ventes de l’album aux US !) et marquait clairement la volonté du groupe (et de leur management) de toucher un public bien plus diversifié et ne pas se limiter aux fans thrashers des premières heures de la carrière du groupe. Et le choix d’un producteur « mainstream » et auréolé de 2 énormes succès dans le Billboard US (« Sonic Temple » de The Cult et le « Doctor Feelgood » de Motley Crue) continuait dans cette logique. Bob Rock assura donc la production de ce 5eme album et cela ne fut pas de tout repos que de canaliser l’énergie et le caractère bouillonnant des 4 metallicos. Bon nombre de fans en voudront à mort au producteur américain l’accusant d’avoir « transformé » leur groupe aussi bien musicalement que mentalement. Et ce n’est pas entièrement faux. Fini le côté rebel et je-m’en-foutisme des 4 premiers albums, les musiciens se pliaient aux « ordres » de leur producteur et leur management …Il fallait se faire une raison … et cela fut certainement très compliqué également pour le groupe (comme en témoignent les vidéos « A Year and a Half in the Life of Metallica ») . Alors quid de la musique ? Et bien effectivement, il y a rupture dans le style de musique proposée car on ne trouve plus trace de morceau thrash typique de leurs albums précédents. Même si « ..And Justice .. » avait marqué une légère évolution, le disque restait thrash en bonne partie (« Blackened », « Dyer’s Eve » … un grand nombre de riffs du title track, de « The Shortest Straw » ..) et le son restait fidèle à leurs premiers efforts, heavy, rèche et brut. Sur cet album noir, la tendance était clairement au heavy metal plombé, sans aucune véritable speederie et souvent tout en retenu. Le son, bien qu’énorme (dans l’absolu, certainement la meilleure prod que METALLICA ait jamais eue) et heavy était néanmoins poli et formaté, rien ne dépassant et sans la rugosité jouissive des albums précédents. Il fallait s’y faire, le nouveau son des américains serait calibré pour passer sur les ondes radios et sur MTV. Et les compos dans tout ça ? Et bien le groupe avait exploité à fond la piste déjà explorée sur les galettes précédentes de titres lents, heavy et accrocheurs comme « Harvester of sorrow », « Eye Of The Beholder » ou « The Thing That Should Not Be » comme sur « Sad But True », sur l’entrainant « Enter Sadman » devenu leur plus gros hit ou le plus intéressant « Wherever I May Roam » et sa sitare. L’image que j’ai de cet album se résume à ces 3 titres : c’est accrocheur, heavy mais pas trop, facile d’écoute … mais cela n’est en rien fantastique ni génial. Dire que c’est mauvais serait vraiment faire preuve de mauvaise foie… mais par contre, jamais à l’écoute de ces titres je ne prends mon pied comme sur un « Master Of Puppets », un « The Four Horsement » ou sur un « Creeping Death », titres qui musicalement déboitaient et proposaient tellement plus de choses intéressantes. Mais bon .. le groupe évoluait …et ne voulait pas se répéter sans cesse .. ce qui dans l’intention était louable. Ensuite venons en à ce qui fache … les balades … et bien c’est là que le bas blesse et qu’une véritable rupture va se faire chez les fans de la 1ère heure… Autant ralentir le tempo, faire du heavy passait (difficilement) encore .. mais balancer un titre comme « Nothing Else Matters » resta en travers de la gorge de beaucoup de fans. Un titre que n’aurait pas renié un Bon Jovi ou Winger (alors que James avait mis la photo du beau Kip Winger dans la cible de jeux de fléchettes dans leur vidéo « A Year .. » ….chercher l’erreur …) … acoustique, tout en douceur … bref une sucrerie bien loin de la splendeur et la classe malsaine d’un « Welcome Home » ou d’un « Fade To Black ». En se souvenant de ces années là, malgré le choc procuré par la tournure de l’album, METALLICA restait encore pour beaucoup le meilleur groupe de metal du monde et beaucoup de fans malgré tout encensaient l’album .. tout du moins jusqu’au début de l’année 1992. Le groupe restait une machine de guerre sur scène avec en 1ère ligne un Jason déchaîné tous les soirs et le groupe restait heavy et thrash en balançant toujours leurs pépites musclées comme « Whiplash », « The Four Horsemen », « Battery » etc … sans jouer le fameux titre maudit par les fans, puis vint la sortie du single « Nothing Else Matters » en avril 1992 …Les radios du monde entier prirent le relais et diffusèrent en boucle ce titre durant des mois, la vidéo était en heavy rotation du MTV … et le succès du groupe explosa, devint hors de proportion … et le groupe ajouta le titre à sa set list … on voyait Metallica absolument partout, dans toutes les émissions radios et télé généralistes, le groupe vint jouer sur le plates bandes d’un Guns tant il faisait l’actualité et le buzz …même une tournée en co-headline avec leurs « ennemis jurés » Guns n’roses fut montée en Amérique du Nord ! C’est ce cumule de gestes étant à l’opposé du discours que tenait le groupe depuis leurs débuts, qui accentua l’incompréhension des fans des 1ers albums, et donnait une image d’un groupe « vendu ». Il y a un peu de ça, et pour en revenir à l’album, je dirais que son 2nd défaut était d’avoir trop de titres moyens (rien à voir avec leur différence de style, juste en terme de qualité) .. on ne peut pas dire que les « Don’t Tread On Me », « Of Wolf And Man », « The Struggle Within » ou « My Friend Of Misery » soient des titres vraiment mémorables !
L’intention de départ du groupe de simplier le propos était louable mais je trouve que l’écart était trop important (et ce sera encore pire avec « Load ») … en tout cas pour les anciens fans .. pas pour les nouveaux qui avaient adhéré par millions à ce « nouveau » METALLICA, et la qualité n’était complétement au rendez-vous avec trop de titres moyens. Enfin si on fait un constat sur l’importance du disque dans le monde de la musique, et bien il est évident qu’il s’agit d’un disque marquant … sinon il ne serait pas vendu à plus de 30 millions d’exemplaires dans le monde et ne continuerait pas de se vendre par milliers d’exemplaires aux US cette année encore. Cela en fait il un chef d’oeuvre ou un joyau musical pour autant ? Vraiment pas pour moi, même si je le préfère à tout ce que le groupe a sorti par la suite. Il s’agit clairement de l’un des disques du groupe que j’écoute le moins (« Enter Sadman », « Sad But True » m’ont tellement gavé à les entendre en boucle sur les ondes, dans les cités universitaires, à la télé …) mais cependant, je garde un souvenir agréable de ces années là car j’avais vu le groupe pour la 1ère fois en live en 1993 à l’Hippodrome de Vincennes, à la fin de leur énorme tournée de 2 ans et demi de … 300 dates !!! Un bon souvenir ce concert de plus de 2h30, à l’inverse de cet album …pas mauvais en soi, mais tellement en dessous de ses glorieux ainés !

 

1. Enter Sandman 05:32
2. Sad but True 05:25
3. Holier than Thou 03:48
4. The Unforgiven 06:27
5. Wherever I May Roam 06:44
6. Don’t Tread on Me 04:00
7. Through the Never 04:04
8. Nothing Else Matters 06:29
9. Of Wolf and Man 04:17
10. The God That Failed 05:09
11. My Friend of Misery 06:50
12. The Struggle Within 03:54
01:02:39

 

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