MEGATON SWORD : « Might & Power » (c) 2023

MEGATON SWORD : « Might & Power » (c) 2023

Might & Power
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Publié: 24/02/2023

La musique est formidable … je sais je radote, comme tout passionné de musique dont la sortie d’un nouvel album d’un groupe qu’on adore met des étoiles plein les yeux, enchante nos oreilles et nous fait redevenir le gamin de 13 ans qui écoutait et découvrait pour la 1ère fois « Live After Death ». Et cela est d’autant plus prenant quand le résultat dépasse nos espérances ..là le bonheur est total. Et bien c’est ce que me provoque l’écoute depuis quelques jours du 2nd album de MEGATON SWORD « Might & Power ». J’étais entré il y a quelques années dans le monde / concept inventé par les suisses, Niralet avec leur 1er EP puis leur fantastique album « Blood Hails Steel – Steel Hails Fire ». Aucun autre disque n’était autant épique dans tous les sens du terme : déjà ce concept mis en paroles par Uzzy et sa voix fantastique tout comme son interprétation totalement habitée nous faisant vivre ses histoires guerrières empruntes à la dark-fantasy, avec une musique heavy, passionnante avec un souffle épique grandiose et brutal qu’on n’avait plus entendu depuis l’age d’or de MANILLA ROAD ou de MANOWAR. ETERNAL CHAMPION faisait le buzz mais les vrais champions étaient bien les suisses de Megaton Sword , et pas ou peu de groupe leur arrive à la cheville dans le genre actuellement.
Je me demandais comment le groupe allait se débrouiller pour sortir un successeur pouvant tenir la comparaison avec son glorieux prédécesseur, ce qui me rendit hyper nerveux avant d’aborder la 1ère écoute de ce « Might & Power » …
Déjà la pochette .. exit les dessins du talentueux Adam Burke et welcome une toile assez chaotique signée Paolo Girardi. Nous ne sommes plus dans une vision éloignée du monde et des paysages du monde Niralet, nous voici plongés au coeur de l’action où se mêlent horreur/violence (le monstre) et beauté froide (le jolie morte étendue dans le sarcophage).
Et bien, les guerriers de la Winterthur ont dépassé toutes les attentes et m’ont mis à genoux ! Je n’en reviens toujours pas.
Comment ont il réussi un tel exploit ? Imaginez un peu IRON MAIDEN réussissant à surpasser « Powerslave » ?
Et bien les suisses l’ont fait et le plus naturellement du monde, faisant évoluer leur heavy metal epic et quelques fois brutal en gagnant en concision, en enrichissant leur musique de façon très intelligente (guitares acoustiques ici et là, un piano, des voix doublées, des arrangements au poil) tout en gardant leur puissance de feux, leur originalité et cette qualité de conter des histoires / pièces guerrières passionnantes, envoutantes avec énergie, colère mais aussi avec beaucoup d’émotions. C’est ce qu’il ressort avant tout de cet opus : une dynamique fantastique à la fois au sein des morceaux mais aussi entre eux. L’album est court, une petite quarantaine de minutes pour 8 titres, mais pas une seule seconde de gras … Chaque seconde de l’album est indispensable, pensée pour donner aux titres un maximum d’impact. Imaginez 8 titres du calibre des hits du 1er album tels « Verene », « Wastrels » ou « Songs Of Victory ».
On note également le progrès fait au niveau du son et de la production : les instruments sonnent bien mieux avec les 2 guitares sacrément heavy et complémentaires comme sur cette entrée en matière avec un Uzzy enragé prenant sa voix la plus agressive sur « The Raving Light of Day » au refrain redoutable. Je vous parlais de dynamique et d’émotions, et bien écouter le break juste avant le solo de guitare où Uzzy prend sa plus belle voix et nous donne déjà le frisson. Mais nom de Zeus, quel refrain de malades … on secoue la caboche, on hurle levant les bras vers le ciel vers celle lumière céleste au matin suivant une bataille sanglante et meurtrière.
Ce 1er titre résume tous les progrès faits par le groupe, le travail sur les voix, les guitares mais jamais au détriment de la puissance et surtout en gardant ce côté brut de leur son et leur interprétation et donnant toute l’identité du groupe.
Le tempo s’accélère sur « Iron Plains » avec ces guitares rythmiques jouées un peu à la façon d’un groupe de black metal mais l’ensemble reste dans le style heavy avec Uzzy délivrant une sacrée performance vocale. Les guitaristes balancent des très bons soli en taping avant un passage musical encore une fois assez black contrastant avec le chant mélodique d’Uzzy sur ce passage. Un sacré bon morceau, bougrement accrocheur et puissant.
Les toms de batterie de Dan Thundersteel claquent et lancent « Power », un brûlot aux riffs redoutables. On est étonné par le voix prise par Uzzy au début du morceau puis il délivre une nouvelle fois une performance de fou montrant l’étendu de son talent et sa capacité à moduler sa voix, rendant son interprétation si vivante. Rarement un chanteur n’a autant vécu les paroles de ses chansons. La grande force du groupe a toujours été ses refrains efficaces en Diable .. et bien nous sommes servis ici ! Les musciens glissent un petit passage plus calme avec une guitare sonnant comme un harmonica, avec Uzzy susurrant de façon diabolique des « power » avec un solo de guitare avec juste ce qu’il faut de notes .. puis la basse se fait entendre et le morceau repart de plus bel. Que c’est bon !!
Le tempo s’accélère, le propos est plus énervé sur « Cowards Remain », aux riffs tranchants comme une épée tandis qu’Uzzy crache ses poumons avec haine et une agressivité destinée certainement à ces lâches. Malgré ce côté plus énervé, le combo arrive toujours à rendre leurs morceaux hypers accrocheurs et addictifs.
Le vent souffle, les corbeaux mortuaires croassent au début du très beau « Raikaszi » commençant par des arpèges de guitares et la splendide voix d’Uzzy avant que ne déboule un riff bien heavy. Les passages calmes et posés (avec Dan Thundersteel faisant des roulements de toms) sont alternés avec des moments plus heavy et entrainants. Uzzy nous régale de sa si belle voix et ces mélodies si bien trouvées .. vraiment l’homme fort de cet album, c’est lui. Les 2 six cordistes glissent quelques bien belles harmonies à 2 guitares durant ce si beau refrain. Un morceau plus en nuances bien que heavy mais magnifique.
« All Wicked Schemes Unite » commence avec des accords de guitares acoustiques trompeuses car rapidement la cavalerie lourde arrive, la basse nous vrille les oreilles, les riffs et la batterie cavalent, Uzzy chantent ses paroles guerrières avec toujours autant de conviction. Ce titre est d’une puissance incroyable avec une ambiance sombre et inquiétante. Un break surprenant intervient avec Uzzy prenant une voix inquiétante alors que la musique s’affole, le tempo s’accélère, les guitares deviennent folles et Uzzy hurle à la mort .. sous l’emprise de la Lune certainement !
Le tempo s’accélère encore plus avec furie avec les paroles gores d’un « Might » fort réussi, avec ce ralentissement durant le refrain aux voix doublées. Le double grosse caisse résonne durant les couplets et durant ce solo avec une sacrée chouette descente de manche !
Le groupe ne nous laisse guère de répit jusque là mais va nous étonner avec le dernier morceau .. et quel titre !!!
« Babe Eternal » va surprendre. Les suisses n’hésitent pas à prendre des risques mais cela est fait avec tellement de conviction, de naturel qu’il en ressort un joyau, tout simplement.
Un pur moment d’une immense beauté, d’une grande musicalité et surtout dégageant tellement d’émotions. Cela commence avec ces notes de piano, cette batterie au jeu calme et bien sur cette voix si belle d’Uzzy prouvant quel chanteur talentueux il est. Son chant est si poignant et si juste qu’il me hérisse le poil à chaque écoute, me prend aux tripes. Un morceau d’une telle justesse, loin du heavy furieux des titres précédents .. et puis ce cri glaçant venant de son âme à 3’40 .. rarement un chanteur n’avait autant mis de lui dans son interprétation. Quel beau voyage, comme le SCORPIONS des 70s arrivait à le faire, ou le Maiden des 2 premiers albums sur leurs titres calmes. Le titre s’accélère dans sa 2nde partie pour se terminer de façon abrupte car le groupe ne veut pas laisser l’auditeur indifférent, et de toute façon, toute fin est brutale. L’un des plus beaux titres qu’il m’ait été donné d’écouter depuis longtemps.
Après seulement quelques années d’existence, un EP et un album sous le bras, MEGATON SWORD vient de sortir un bijou de heavy metal fait dans le metal le plus précieux, d’où se dégage un souffle épique de chaque moment arrivant à faire passer tellement d’émotions allant de la colère, la rage à la tristesse avec une telle conviction qu’on ne peut qu’y adhérer. Les suisses font preuve d’une sacrée maturité à tous les niveaux, allant seulement dans la direction qu’ils souhaitent avec une envie et une inspiration sans faille.
« Might & Power » représente ce qu’il se fait de mieux dans le genre, l’un (le ?) des meilleurs de heavy metal sortis ces dernières années, tout simplement. CHEF D’OEUVRE !!

1. The Raving Light of Day 05:06   
2. Iron Plains 05:54  
3. Power 04:30
4. Cowards Remain 04:16   
5. Raikaszi 04:40   
6. All Wicked Schemes Unite 05:01
7. Might 04:29   
8. Babe Eternal 05:27

 

Label Catalog ID Format Description
Dying Victims Productions DVP 244 CD
Dying Victims Productions DVP 244 Digital
Dying Victims Productions DVP 244 Cassette
Dying Victims Productions DVP 244 12″ vinyl Standard
Dying Victims Productions DVP 244 12″ vinyl
Special edition, 2 colours

 

 

 

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