PRAYING MANTIS : « Defiance » (c) 2024

PRAYING MANTIS : « Defiance » (c) 2024

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PRAYING MANTIS a toujours été un groupe à part. Ils ont émergé durant la fameuse NWOBHM, ont tourné avec IRON MAIDEN au début de 1980 dans des petits clubs et faut dire que leur single « Praying Mantis » sorti en 1980 et leur fabuleux « Captured City » figurant sur célèbre compilation « Metal For Muthas » montrait un hard/heavy typique du fameux mouvement musical,.
Mais il fallut attendre 1981 pour entendre vraiment ce dont le groupe aux frères Troy était capable, avec la sortie de leur 1er album, le fantastique « Time Tells No Lies », un recueil de joyaux qui nous faisait découvrir une musique très mélodique et moins ancrée dans le heavy metal des Maiden, Saxon, Diamond Head & co. Dès cet album, le groupe ne cachait pas son amour pour des belles mélodies cohabitant avec ces twin guitares et de chouettes arrangements, le tout fait avec une classe et un talent incroyables. Malheureusement l’aventure semblait s’être arrêtée là en 1981, mais le groupe se reforma en 1990 pour une tournée avec dans le line-up Paul Di’Anno et Denis Stratton le temps d’un album live « Live at Last », Di’Anno n’étant pas resté par la suite. Et depuis leur 2nd album sorti en 1991, « Predator in Disguise », le groupe a continué à sortir régulièrement des albums de qualité , toujours dans cette veine hard mélodique à l’anglaise, mais changeant de chanteur assez souvent. Mais depuis 2013 et l’arrivée John Cuijpers au chant à la voix puissante et chaude, le groupe semble s’être stabilisé . Après un fantastique « Katharsis » sorti en 2022 qui montrait un groupe au sommet de son talent, toujours avec la mélodie au centre de leur musique mais avec un côté épique ici et là rappelant leur 1er album, les anglais reviennent avec leur 13ème album « Defiance », le 4ème avec le même line-up. Ce qui frappe d’entrée de jeux est la pochette de l’album (signée Stan W. Decker), très sombre avec cette mante religieuse robotisée, futuriste et assez morbide avec un visage ressemblant à une tête de mort
Dès les premières notes, le groupe nous épate avec le sublime « From The Start » qui conjugue toutes les qualités qui nous font aimer le groupe. Le propos est mélodique avant tout, avec une mélancolie palpable dans le chant et les paroles de John Cuijpers. Les riff de guitares savent se montrer heavy ici et là, Hans in’t Zandt lache quelques coups de pédale de sa double grosse caisse sur un titre alternant couplets assez posés et un refrain plus enlevé. Un titre magnifique rappelant l’album précédent.
Le clavier joué par le guitariste Tino Troy est souvent présent tout au long de l’album, mais jamais trop envahissant, comme en ce début de « Defiance », un mid tempo de toute beauté, avec ici et là quelques choeurs, la superbe voix de John Cuijpers sur un sujet d’actualité peu joyeux sur toutes ces victimes de ces guerres inutiles. Andy Burgess glisse un chouette solo de guitare plein de feeling.
Le tempo s’accélère un peu l’un de mes titres préférés de l’album, « Feelin’ Lucky » mené par la basse de Chris Troy bien présente dans le mix. Une merveille de hard mélodique qui rappelle un peu l’excellent 1er album de NESTOR. On sent que le groupe a du métier et sait y faire en terme de composition et d’arrangements. A noter le break bien vu qui durcit le ton avec des guitares plus heavy, et que ce dire de ces backing vocals au poil. Je crois qu’on ne fait pas mieux dans le genre. Quel hit !
Alors qu’on ne s’y attend pas, voilà que PRAYING MANTIS nous balance une cover du classique de RAINBOW, « I Surrender » issu de « Difficult To Cure » sorti en 1980. Et quelle version, quel dépoussiérage de ce titre chanté à l’origine par Joe Lynn Turner, et qui va comme un gant à John Cuijpers et au groupe, car il est vrai que la musique des frères Troy se rapprochent souvent du RAINBOW des 80s. Un bien bel hommage fort réussi.
Sur « Forever In My Heart », les musiciens calment le jeu sur une bien belle ballade comme ils ont toujours su en composer, mais la mélancolie est toujours de la partie portée par la si belle voix de John Cuijpers. A noter la prod vraiment excellente mettant en valeur tous les instruments, et puis quel solo sentant les 80s et ses ballades, plein de feeling. Un côté sucré assumé par le groupe, tellement bien composé et interprété qu’on ne peut qu’adorer si on est fan de hard.
« Never Can Say Goodbye » commence par une mélodie de twin guitares imparable (qui revient plusieurs fois dans le morceau), le tempo est enjoué, la mélodie et le tempo nous embarquent immédiatement. Une nouvelle fois les paroles ne respirent pas la joix et on comprend mieux la noirceur de la pochette, car la mort, les adieux touchant certainement de plus en plus les musciens et leur entourage, la plupart étant dans leurs 60/70 ans.
Une chouette ligne de basse de Chris Troy commence le très beau mélodique « One Heart ». On entend ici et là des notes de guitares acoustiques mais le morceau est néanmoins électrique et rythmé, et bien entendu très mélodique. Le solo de guitare acoustique est une belle surprise et rajoute à la richesse de la musique des anglais.
Changement d’humeur avec « Give It Up » qui a tout d’un hit / hymne de hard mélodique avec ce super refrain faisant mouche me replongeant dans le meilleur du hard FM des 80s, celui qui a bercé mon enfance avec les Survivor, Toto, le 1er Bon Jovi. Une pépite de savoir faire mais gardant une bonne dose d’énergie.
Grosse surprise avec « Nightswim », car les musiciens nous régalent durant 4 minutes d’un instrumental dans lequel les 2 guitaristes se font plaisir avec leurs harmonies, leurs mélodies de 6 cordes donnant le frisson, et la basse de Chris Troy ne se laissant pas compter.
« Standing Tall », 2nd single de l’album, en a surpris plus d’un avec ce son de synthé et ce tempo assez disco de prime à bord mais tellement addictif, et rapidement les guitares se font entendre. Le groupe a voulu injecter des nouveaux sons et franchement cela le fait tant le titre est bien composé avec une mélodie imparable. Le groupe évoque le pauvre sort pessimiste de notre planète détruite par l’être humain. Un morceau hyper entrainant se terminant par une belle série de soli .
En guise de conclusion, les anglais nous servent le magnifique « Let’s see » au rythme enlevé lancé par ces twin guitares caractérisques du groupe. On retrouve le groupe épique et plus heavy qu’on avait sur « Katharsis », les riffs sont puissants, les harmonies de guitares sont de la partie jusqu’à ce petit break où la basse de Chris Troy se fait bien entendre avant que le titre ne reparte de plus belle jusqu’à un final énervé surprenant mais ponctuant le morceau de la meilleure des façons.
Je dois bien reconnaitre que le 1ère écoute de ce « Defiance » de fut pas simple car le groupe aime à brouiller les cartes, à changer le propos d’un album à l’autre tout en gardant ce fil rouge de l’importance de la mélodie. Après plusieurs écoutes, il est évident que PRAYING MANTIS a une nouvelle fois réussi son coup, avec une musique cette fois ci globalement moins heavy / épique que son prédécesseur, même si ici et là certains riffs envoient du lourd. La grande force reste bien sur l’interprétation et le talent des musiciens mais aussi la qualité des compositions mettant le groupe bien au dessus de la mélée (tous les autres groupes de Frontier Records peuvent aller se rhabiller !). Un disque d’une beauté incroyable d’où se dégage beaucoup de mélancolie, de tristesse, réussissant à embarquer l’auditeur, à le surprendre et surtout lui transmettre des émotions. Un grand bravo.

1. From The Start 04:26
2. Defiance 04:06
3. Feelin’ Lucky 03:45
4. I Surrender 03:40
5. Forever In My Heart 04:32
6. Never Can Say Goodbye 04:10
7. One Heart 04:31
8. Give It Up 03:35
9. Nightswim 03:42 instrumental
10. Standing Tall 05:18
11. Standing Tall 04:56
46:46:00