TONNERRE : « La Nuit Sauvage » (c) 2024

TONNERRE : « La Nuit Sauvage » (c) 2024

La Nuit Sauvage
Catégorie:
Étiquettes: , ,
Genre:
Publié: 12/04/2024

Je me rappelle encore cette soirée de novembre 2016 placée sous le signe du heavy metal occulte et du black/thrash metal venu du Québec dans le pub Bandidos à Montfavet (Avignon). Je découvrais le fantastique groupe d’ Annick Giroux , CAUCHEMAR et son heavy metal atypique, envoutant, souvent lourd et rampant inspiré par Black Sabbath, quelques fois rapide et surtout avec une forte personnalité, avec ces quelques claviers joués par Annick et surtout son chant hypnotisant sur des paroles chantées en français, avec cet accent si chantant et plaisant. Le quatuor nous avait embarqué avec eux durant une grosse heure dans un show inoubliable, véritable communion avec nous tous présents.
8 ans plus tard, Annick et son compagnon François Patry (guitariste de Cauchemar) reviennent mais avec un nouveau band, TONNERRE accompagnés de Patrick Pageau à la 2nde guitare, Jeff Laflamme à la basse et Arnaud Geauffroy à la batterie pour un 1er opus « La Nuit Sauvage » sortant sur le très bon label Cruz Del Sur Music.
Dans cette nouvelle aventure musicale, Annick et son groupe quittent le heavy sombre pour nous replonger dans la fin des 70s du côté de l’Australie, avec un hard rock dont les riffs et le swing rythmique rappellent le grand AC/DC de Bon Scott époque « Powerage », et c’est flaglant dès les 1ères notes de « La Nuit Sauvage » et son riff entêtant, cette batterie au jeu minimaliste mais au swing imparable digne d’un Phil Rudd. Mais ce qui distingue TONNERRE est le chant et la voix unique d’Annick, envoutante, emplie toujours d’une certaine mélancolie et puis cet accent qui me fait fondre. Un mélange unique basé sur des riffs que les frères Young ne renieraient pas et un chant qui vous happe, vous hypnose et nous embarque dans le monde de ces 5 québécois. Imaginez un croisement improbable mais tellement réussi entre AC/DC et BLUE OYSTER CULT …
La même recette est appliquée sur les 10 pistes composant ce 1er album, avec la même réussite. La magie s’opère petit à petit au fil des écoutes : lors de la 1ère, on se dit « ouais, c’est pas mal » et on y revient quelques heures après une 2nde fois et on murmure « c’est quand même vachement bien, je le remets sur la platine ! » .. et à la 3ème écoute, le volume de la chaine hifi est à 10, on a sorti la guitare en carton et on se lance dans une séance de air guitar ! Ici pas de démonstration technique, pas de plans tape à l’oeil, juste du pur hard rock’n’roll bougrement efficace et vite addictif comme ce « Ceux Qui Sommeillent », l’excellent « La Danse du Feu » . Comment ne pas craquer sur ces parties de guitares simples mais tellement justes de « Les Enfants de la Nuit » atteignant leur cible. Par rapport aux autres titres, quelques backing vocals font leurs apparitions et musicalement on quitte un peu le giron australien, mais tout aussi bon, avec cette petite mélodie de guitare suivant le chant. Pour la 1ère fois depuis le début de l’album, le tempo s’accélère sur « L’esprit de la Forêt », la basse se fait plus présente, le chant d’Annick reste toujours parfait et subjuguant. Un brûlot qui va faire un malheur en live.
Le groove revient avec le génial « Les Flambeaux du Ciel » avec des paroles qui me parlent et ce refrain « on n’est pas tout seul » que je chantonne depuis plusieurs jours, une réflexion sur l’Homme qui pense toujours être le centre de l’Univers, alors qu’il existe des milliards d’autres Soleils avec certainement des planètes habitées.
« Mouches à Feu » est particulier car même si la touche ac/dc est toujours là, ce titre me rappelle ce que fait Cauchemar, surtout sur le refrain. J’adore.
Nos 5 cousins nous quittent sur « L’auror » et mon grille pain se met à swinguer tout seul dans ma cuisine, je me mets à bouger mon bassin tout en secouant la tête. On ferme les yeux envoutés par la voix et le chant d’Annick et partons en voyage avec ces « oies sauvages » vers l’auror. C’est fini, déjà, et je n’ai qu’une seule envie, tourner le vinyle pour remettre la face A et me replonger dans ce hard rock duquel se dégage une certaine magie procurant un bien être fou et reposant.
Avant même la 1ère écoute de ce 1er album de TONNERRE, je me doutais, connaissant le talent des musiciens et leur passion pour notre musique préférée, que je ne serai pas déçu. Bien au contraire, ce disque m’a totalement convaincu et me procure un immense plaisir à chacune de ses écoutes. La preuve en 10 leçons que la musique n’a pas besoin de faire étalage des dizaines de riffs alambiqués, d’une puissance sonore de fou pour atteindre nos sens et notre coeur. Un bien bel album que je recommande chaudement..

1. La nuit sauvage 03:52
2. Le grand corbeau 03:16
3. La brunante 03:10
4. Ceux qui sommeillent 04:04
5. La danse du feu 04:37
6. Les enfants de la nuit 03:28
7. L’esprit de la forêt 02:51
8. Les flambeaux du ciel 04:26
9. Mouches à feu 03:46
10. L’aurore 04:27
38:01:00.000