Le 1er album solo de Rob Halford sortait il y a 20 ans, le 8 août 2000 et marquait le retour du Metal God à des sonorités heavy metal après ses errances musicales durant les 90s avec son groupe FIGHT, qui malgré un départ encourageant avec « War Of Words » c’était rapidement fourvoyé dans des styles ne lui allant pas et sans une musique à la hauteur.
En cette année 2000, Halford suit le même chemin qu’un certain Bruce Dickinson avait emprunté 3 ans auparavant, c’est à dire s’entourer d’un producteur capable de le faire revenir dans le « bon » chemin et avec la musique ayant fait sa légende. Et cette personne n’est autre que Roy Z … le producteur prodige qui avait fait des miracles avec Bruce Dickinson sur « Accident Of Birth » et « The Chemical Wedding ».
Alors quid de ce « Resurrection » ? Le miracle s’est il produit ?
Et bien pour ma part, je dirais … non … Pourtant tout était là pour faire un disque mémorable … Cela partait même carrément bien avec en 1er titre la tornade « Resurrection », titre violent et rapide sur lequel Rob Halford crache ses poumons comme jamais .. forcément on pense très fortement à « Painkiller ». Quelle entame surtout que le son donné par Roy Z est maousse costaud, heavy comme jamais. « Made In Hell » suit sans répis sur un rythme soutenu et fait bien le job à défaut d’être renversant. Là on se dit, si l’album continue sur cette lancée, on va tenir l’un des meilleurs disque du Metal God … mais non … car le soufflet redescend rapidement dès les 2 titres suivants vraiment pas réussis « Locked and Loaded » et « Night Fall » vraiment lourdaux rappelant les mauvais titres d’ UDO … Question composition, aucune originalité … et l’interprétation de Rob n’arrive pas à relever le niveau de ces 2 titres.
Heureusement le niveau monte d’un bon cran avec le très bon « Silent Screams », épique à souhait avec son intro calme avec la magnifique voix du chanteur anglais, puis le groupe met le turbo sur le refrain bien heavy, avec les guitares toutes griffes dehors, les voix doublées .. avant que n’arrive une accélération bien jouissive à la moitiée du titre. Vraiment très bon et certainement le meilleur titre de l’album.
« The One You Love to Hate » … vous avez du déjà entendre parler de ce titre car s’agissant d’un duo avec Halford …. et Bruce Dickinson … On nous annonçait monts et merveilles .. et au final on a l’impression que la montagne a accouché d’une souris tant ce titre est plat et pas réussi. Rien de mémorable, d’accrocheur .. et quelle déception cela avait été pour moi à l’époque lorsque j’avais acheté l’album.
Décidément ce 1er effort solo d’ Halford aime à jouer les montagnes russes en terme de qualité … car le titre suivant, « Cyber World » revient à de bien meilleures dispositions. Tempo rapide, riff accrocheur et refrain très bien trouvé, soli efficaces, quelques harmonies de guitares, Rob au top …. et le tour est joué .. très bon titre.
« Slow Down » déboule avec un riff heavy, lent et rampant bien trouvé, et puis le refrain est très bon. L’acalmie au milieu du morceau est bien chouette, rajoutant une dynamique intéressante au morceau. Et encore une fois, la douche froide arrive avec le titre suivant « Twist » où l’inspiration s’est faite la malle, tout comme sur « Temptation » malgré le leurre d’un refrain plus travaillé .. mais non, désolé, ça ne passe pas.
Le fin de l’album se révèle un peu meilleure (surtout « Savior ») mais rien de renversant non plus.
Alors le bilan de cet album ? Et bien avec 5 bons titres, 2 tenant la route mais sans plus et le reste vraiment moyen voire mauvais, cela n’est pas très reluisant. Certains avaient crié au génie à la sortie de l’album, pour ma part, j’avais été bien déçu et 20 ans plus tard, mon constat est le même. Bien que voulant me vendre le « grand come back du Metal God », il en ressort un disque tiède, absolument pas renversant et son plus grand défaut, le manque d’inspiration et un niveau de composition bancale. C’est dommage car l’album aurait pu être une énorme tuerie … mais au final il n’est qu’un disque correct … bien loin de l’excellence de son compatriote Bruce Dickinson et ses 2 chefs d’oeuvres sortis quelques années auparavant.
Néanmoins, ce retour du Metal God sur le devant de la scène avec un disque sonnant bien heavy metal allait rassurer ses fans et laisser penser à un retour éventuel dans Judas Priest (ce qui arrivera 4 ans plus tard).