RONNIE ATKINS : « One Shot » (c) 2021
Pas si simple d’écouter ce nouvel (et 1er) album solo de Ronnie Atkins. Non pas d’un point de vue musical où nous sommes en terrain connu, mais à cause du contexte dramatique dans lequel cet opus a vu le jour. En effet le chanteur danois se bat contre un cancer qui a été diagnostiqué incurable. Cela me rend malade et profondément triste. Ronnie Atkins m’accompagne depuis mon enfance (mes 13 ans) lorsque je me suis plongé coeur et âme dans le hard avec Maiden, Accept mais aussi Pretty Maids avec les fantastiques « Red Hot And Heavy », « Future World » mais aussi le 1er EP dont je suis fan. J’étais captivé par cette musique heavy ayant réussi l’exploit d’incorporer un clavier sans se faire huer par les hardos .. mais aussi et surtout charmé par cette voix unique et versatile de Ronnie capable de chanter d’une voix rauque à la Di’Anno pour la seconde d’après nous charmer avec une voix à la Joey Tempest. Malgré toutes le difficultés rencontrées par le groupe liées à des erreurs de management ou des contextes extérieurs difficiles, Atkins et Hammer n’ont jamais laché l’affaire et se sont battus pour rester à flot avec Pretty Maids durant 40 ans, sortant toujours des albums de qualité, certains plus réussis que d’autres il est vrai … mais le groupe n’a jamais déçu ses fans. Atkins a toujours été comme le grand frère nous accompagnant tout au long de notre vie, de notre plus jeune age à notre adolescence puis lors de notre plongeon dans la « vraie » vie active, dans cette fosse aux lions bien loin de notre jeunesse passée dans notre cocon familiale. Dans les 90s j’écoutais les « Sin-Decade », « Spooked » ou le très bon « Anything Worth Doing Is Worth », durant les 00s la musique des « Planet Panic » ou « Wake Up To The Real World » m’accompagnaient et lorsque le groupe revint en 2010 avec « Pandemonium », j’étais aux anges tant cet album était une réussite se rapprochant de l’excellence de leurs pépites des 80s. Le fait de voir toujours Atkins dans mon paysage musical durant toutes ces décennies a toujours eu quelque chose de rassurant, comme une sorte de bienveillance à laquelle on aime bien se rattacher, même si purement fictive.
J’ai même eu espoir de faire jouer le groupe aux débuts de FHMC (en 2010/2011) et avais été en contact avec leur agent .. mais cela n’avait pas pu aboutir .. mais je ne perdais pas espoir d’y arriver un jour. Mais là, cela va être bien plus compliqué. Et l’annonce de cette maladie sans issue a été un coup de massue. Alors on a envie d’y croire et le tempérament de battant de Ronnie donne un peu de force mais ma lucidité revient vite au galop.
Donc oui, forcément l’écoute de ce « One Shot » n’a pas été facile mais je trouve formidable que le chanteur ait choisi d’écrire des titres dans lesquels il ne se lamente pas et est au contraire positif, une musique finalement assez proche de celle de Pretty Maids même si moins heavy. Le simple fait d’entendre sa voix est déjà synomyme d’émotions accentuée sur quelques titres mélancoliques. Mais le chanteur reste fidèle au hard rock mélodique qu’il a toujours affectionné et le fait toujours avec talent et en étant bien entouré. Un album ayant une signification forte, indissociable de l’histoire de Ronnie Atkins et qui rappelle quel immense artiste est le bonhomme (rien que pour les énergiques « I Prophesize », « Before The Rise Of An Empire », le mélodique « Real » ou la bien belle balade « When Dreams Are Not Enough »).
« And after all these years
Something still remains
The forever repercussions
The eternal pain
Another sleepless night
And another break of day
It doesn’t matter anymore
His life will fade away
In yellow rain »