BON JOVI : « Slippery When Wet » (c) 1986
Et effectivement, ce recueil de hits possédait un atout de taille en la personne de Ritchie Sambora dont les riffs de guitare sonnaient résolument hard et contre balançaient avec le chant très soft de Jon. Et c’est flagrant dès le 1er titre lorsque déboule le riff de Sambora sur le génial « Let It rock », succédant à une intro magnifique et grandilocante au clavier. On est frappé dès le départ par le son / prod énorme de Bruce Fairbain (et mixé par un certain Bob Rock !) … ça pète à tous les niveaux avec un équilibre parfait, le chant de Jon se veut moins sucré que par le passé et quelle ampleur donnée aux choeurs ! Quel contraste avec la prod des 2 premiers albums, dont le son reste bien ancré dans le début 80s alors que celui de « Slippery … » n’a guère vieilli je trouve. La qualité de la galette est d’une constance assez bluffante, même si « Without Love » a tendance à m’agacer mais l’équilibre entre titres rocks et ballades est bien trouvé. Cependant dans l’ensemble, il en ressort un disque résolument rock avec une pêche incroyable et une bonne humeur contagieuse. Ainsi l’album débute avec d’entrée de jeu 4 titres énergiques dont les plus « hard » sont « Let It Rock » et « Social Disease » (arrf cette intro …bandante !! et puis ce riff de Ritchie !!) alors que « You Give A Love .. » et « Livin’ On A Prayer » sont 2 pépites de hard FM calivrées radio mais sont tellement bien faites, accrocheuses en diable. La 1ère balade est splendide (« Wanted Dead Or Alive ») et n’a rien à avoir avec une miévrerie parlant d’amour … mais d’un titre évoquant plutôt le ressenti de Jon et la solitude qu’il peut rencontrer lors des interminables tournées (et bien il sera servi en concerts car doublant le nombre de shows par an dès la tournée de 86/87 !!!!), sur une ambiance western avec une superbe mélodie et parties de guitares acoustiques avant qu’une montée en puissance débarque au moment du solo métallique éblouissant de Sambora . Un sans faute jusque là. Il n’en sera pas de même avec la face B, rendue bien moins mémorable la faute à 2 balades dispensables et trop mièvres pour moi (« Without Love », « Never Say Goodbye »). Mais heureusement cette 2nde face de la galette est sauvée par 3 excellents titres au tempo relevé comme le très rock « Raise Your Hands » avec encore une fois un Sambora riffant comme il faut, le véritable garant du côté hard des titres, le plus mélodique « I’d Die For You » et le final enlevé « Wild In The Streets » prouvant que le groupe sait faire parler la poudre quand il le faut.
Il en résulte donc un album vraiment très bon ayant marqué son époque et les 80s (4 semaines en tête du Billboard US et 15 milions d’exemplaires vendus au final aux US !!) et qui fit connaître également le groupe en Europe (passage au Zénith de Paris en décembre 86 .. puis tête d’affiche à Donington en 87 !). Certes on reste loin du heavy et d’autres styles plus extrêmes, mais cet album avait plu à énormement de hardos parce qu’il restait avant tout rock et pas une usines à balades ou à titres guimauves.
Et c’était un exploit pas mince que d’arriver à toucher le coeurs de ces grosses brutes de hardos que nous étions ! Marrant car j’ai découvert depuis (ces dernières années) que bon nombre de chevelus, pourtant fans de death metal ou de thrash, adorent le 1er album du groupe dont la pépite « Runaway » et son clavier addictif .. comme quoi !
Un disque qu’il m’arrive d’écouter encore de temps en temps, preuve qu’il a passé l’épreuve du temps sans problème et sa qualité n’est pas à remettre en cause.
Excellente chronique hormis la répétition du »en cachette » en début d article à corriger. A l époque, les deux ballades plus dispensables etaient encore fraiches et ne patissaient pas encore de l overdose de ballades mièvres d autres groupes moins talentueux qui allaient suivre sur MTV, attirés par l argent facile. De plus, elles apportaient le parfait équilibre aux 3 autres titres de la face B qui poutrent plus dans leur intensité que certains titres de thrash »cahier des charges ». Aujourd’hui il y en a effectivement une des deux qui est en trop. Mais cet album parfait alors, représente son époque et agite la bannière nostalgique avec le sourire. Merci de m avoir fait me rappeler mon achat de la K7 avec la pochette d origine, dans un supermarché 😁 conseillé aussi par Hard Rock Mag. 👍✌️Living On a Prayer reste un hymne du niveau des Imagine de John Lennon ou Free Bird de Lynyrd Skynyrd …