BLAZE BAYLEY : « The King Of Metal » (c) 2012
Il y a des gens comme ça, qui n’ont eu de cesse durant toute leur vie de recevoir des coups durs, obligés de mettre les genoux à terre mais qui se relèvent toujours et ne lâchent jamais rien.
Ce sont des battants, des combattants qui forcent le respect. Blaze Bayley fait partie de ceux là.
Alors qu’on le croyait sorti d’affaire avec son nouveau groupe et surtout après deux albums magistraux (parmi les meilleures productions de heavy metal de ces dernières années !), on apprenait qu’il splittait son groupe en mars 2011, à la fin de l’interminable tournée de l’album « Promise And Terror » (plus de 16 mois sur la route !).
Le chanteur anglais semblait au bout du rouleau, prêt à enlever ses gants et à raccrocher son micro pour s’occuper de sa famille et faire à l’occasion quelques concerts à domicile avec Wolfsbane, son tout premier premier groupe avec lequel il venait d’enregistrer un nouveau disque.
Mais c’est bien mal connaître le chanteur anglais… qui annonça rapidement son intention d’enregistrer un album acoustique, d’effectuer une tournée aux USA et fin 2011, il annonça l’enregistrement d’un nouvel album metal suivi d’une grosse tournée mondiale en 2012 !
Le temps de trouver des nouveaux musiciens, d’apprendre à les connaitre en faisant quelques concerts avec eux et trouver un compositeur de talent (en la personne de Thomas Zwijsen) et voilà Blaze et ses nouveaux musiciens en studio.
Le nouveau skeud de Blaze, The King Of Metal, a été composé en décembre 2011 / janvier 2012 et enregistré et mixé dans la foulée en grande partie dans les fameux studios de Steve Harris, les Barnyard Studios, avec Tony Newton (ex Dirty Deeds) aux manettes sur la majorité des titres, les autres ayant été mixés par Jase Edwards, ami de longue date de Blaze à qui l’on doit le son des deux précédents albums.
Alors à quoi doit-on s’attendre avec cet opus, ces nouveaux musiciens et compositeurs ? Et bien, la première impression laisse apparaître clairement un retour aux sources de la musique de Blaze, une musique heavy, émotionnelle, brute et sans artifice.
Pas de doute, The King Of Metal est différent de ses prédécesseurs, et ceux qui espéraient que Blaze allait continuer dans la même direction risquent d\’être déçus.
Spontanéité et fraicheur semblent être les mots-clés de ce disque. Souvent, ce genre d’entreprise peut conduire à des petits défauts (on se rappellera le No Prayer For The Dying de qui vous savez) mais c’est le prix à payer pour obtenir des chansons reflétant justement ce sentiment d’urgence, ce côté brut et cette spontanéité.
Alors oui, il y a bien quelques petits défauts, mais rien de bien choquant. Au contraire, cela rajoute un peu de charme aux chansons avec ce côté « fragile » de la voix de Blaze (sur le très beau « One More Step » qui prend à la gorge à chaque écoute), ces petites imperfections dans la production et le son mais cela en fait du coup un album vraiment attachant.
Dans l’esprit, ce disque se rapproche beaucoup de « Blood & Belief » car il s’agit d’un disque très personnel aussi bien au niveau des paroles qu’au niveau de la musique.
Les deux albums précédents du BLAZE BAYLEY BAND avaient été conçus avec en fond une ligne artistique bien précise, avec une volonté d\’avoir des albums sur lesquels toutes les chansons faisaient bloc.
Il s’agissait d\’albums vraiment très homogènes, massifs, très travaillés et « pensés ».TKOM n’a pas du tout été pensé dans cette optique… et je dirais même qu’il est à l’opposé.
Blaze ne s’est imposé aucune contrainte musicale, partant du principe que si une idée était bonne, il la garderait.
On se retrouve donc au final avec un disque varié, allant du speed thrash avec le furieux « The King Of Metal » servi en guise d’apéritif, en passant par les heavy catchy et émouvant de « Dimebag » (hommage au guitariste de Pantera) et « The Rainbow Fades To Black » (hommage à RJ Dio), en faisant un clin d’œil à Wolfsbane (en plus heavy) avec « The Black Country » (co-écrit par Jase Edwards, guitariste du premier groupe de Blaze), en accélérant le tempo avec le très réussi speed mélodique « Fate », en émouvant avec le piano chant écorché de Blaze sur « One More Step », en rappelant clairement les années Maiden avec « Fighter » et ses harmonies à deux guitares typiques du grand groupe du East End, en s’énervant avec un « Judge Me » qui n’aurait pas dépareillé sur les deux disques précédents, en étonnant de par sa structure avec « Difficult » et en terminant tout en douceur avec un morceau acoustique, « Beginning ».
Bref, un album riche (piano, guitares acoustiques, chœurs..), varié (heavy, thrash, speed, ballade) qui résume toute les influences de Blaze et également sa carrière.
On pourra reprocher au disque de partir dans tous les sens, mais les chansons sont si bien écrites, attachantes et portant toutes la griffe de Blaze qu’on ne peut qu’adhérer à la démarche.
Un disque dédié aux fans du metal, aux fans de Blaze qui le soutiennent depuis toutes ces années.
Respect Mister Blaze, il y a également un peu de ce « King Of Metal » en vous !
1. | The King of Metal | 02:48 |
2. | Dimebag | 06:01 |
3. | The Black Country | 04:38 |
4. | The Rainbow Fades to Black | 04:34 |
5. | Fate | 03:19 |
6. | One More Step | 03:29 |
7. | Fighter | 07:27 |
8. | Judge Me | 05:17 |
9. | Difficult | 06:06 |
10. | Beginning | 03:35 |
47:14:00 |