KILLERS : « Noeuds de têtes » (c) 2022
« Ne jamais rien lacher » .. telle pourraît être la devise des basques de KILLERS qui viennent de sortir leur 16ème album studio , « Noeuds de têtes ». Le groupe peut s’enorgueillir d’être le seul survivant des groupes français des 80s à n’avoir jamais déposé les armes malgré les nombreuses difficultés rencontrées durant leur carrière. Mais le groupe, Bruno Dolheguy en tête, est tenace et a toujours des choses à dire au travers de ses paroles, et des riffs à nous partager pour notre plus grand bonheur. Ses 2 compagnons d’armes Thierry Andrieu (guitare) et Patrick Oliver (basse) sont toujours fidèles au poste depuis maintenant 23 ans (présents depuis « 109 ») et les baguettes sont tenues en live par l’excellent Vincent Roubière.
Alors à quoi doit on s’attendre avec ce « Noeuds de têtes » ? A de la polka ? du rock FM ? Bien sur que non mes amis, les tueurs nous balancent 10 déflagrations de pur heavy speed metal dont les fans connaissent la formule par coeur. Le groupe n’a jamais (ou si peu) déçu ses fans et est toujours resté droit dans ses bottes et c’est certainement pourquoi KILLERS inspire tellement le respect chez ses fans. Je me rappelerai toujous les 2 fois où le groupe était passé au Korigan (une fois organisé par Phil Stryker, la seconde par mon asso FHMC), il se dégageait une telle bonne ambiance, respect mutuel entre le groupe et son public de fans chantant les paroles mot pour mot. Pas de décors, pas de jeux de lumières de fou ..non .. juste 4 gars sur scène envoyant la sauce avec leur musique nous brisant la nuque et nous mettait le sourire. KILLERS, c’est cela, du speed metal sans artifice. Et bien on retrouve tout cela une fois de plus dans ce nouvel album en grande majorité sur les cartouches d’une efficacité redoutables que sont « Nos Chères Années », « Dis moi », « La Vie » qui vont à 200km/h avec la voix typique de Bruno avec une accroche dans ses mélodies brutales tapant dans le mille, avec cette fois ci des paroles souvent axées sur le temps qui passe inexorablement, sur le fait que nous devons profiter du temps qu’il nous reste. On note la grande qualité des parties de guitares de Bruno et Thierry avec de nombreuses parties en harmonies à 2 guitares et bien entendu des soli au top. On remarque également la basse de Patrick plus présente que d’habitude dans le mix et c’est tant mieux car cela rajoute de la richesse au tissu musical de chaque morceau .. et que dire de ses soli de basse sur le dernier titre, « Comprenne Qui Pourra » .. que c’est bon !!!
Mais les basques continuent à proposer des pièces plus travaillées comme sur leurs précédents opus, sur le 1er titre « Je le vis mal » avec les premières minutes instrumentales magnifiques où les 2 guitaristes s’éclatent (on note une petite mélodie rappelant celle d’un certain « Hallowed Be Thy Name ») avant de partir en brûlot speed. Parfaite façon d’introduire ce nouvel opus.
Les musiciens nous étonnent dès l’entame de « Diable » avec ce violon alto magnifique donnant une tonalité grave et mélancolique puis quelques mélodies magnifiques de guitare se posent dessus pour cette intro étonnante mais tellement réussie contrastant avec la suite du morceau qui bastonne dans la plus pure traduition de KILLERS. « Profitons-en » démarre encore une fois calmement avec les guitares en harmonies soutenues par une chouette ligne de basse de Patrick avant que le morceau se lance sur un rythme plus modéré pour un mid-tempo vraiment réussi avec une excellente ligne de basse et des parties de guitares décidemment très en verves. Les couplets sont très accrocheurs .. j’adore .. puis une accélaration arrive pour une partie étonnante parlée avant que les 2 six cordistes ne jouent quelques belles harmonies.
Un titre vraiment excellent, qui me ramène au temps du génial « Contre-Courant ». Et puis que dire de cette petite piste emplie de mélancolie et prenant parlée par Bruno avec des paroles si touchantes avec en fond une guitare acoustique … »Je le vie mieux ».
Enfin difficile de ne pas évoquer le splendide « Il Vaut Mieux Se Taire », pièce assez unique dans le répertoire du groupe qui nous embarque dans un voyage encore une fois mélancolique d’où se dégage une certaine tristesse mise en musique durant les 2 premières minutes acoustiques avec ces notes de guitare qui courent ou s’affolent, cette basse acoustique … puis un riff heavy résonne des enceintes sur un tempo lourd de chez lourd pendant que Bruno crache ses paroles évoquant ceux qui parlent souvent pour ne rien dire avec des discours vides et tellement démagogiques …qu’il vaut mieux les ignorer. Ces instants énervés sont alternés avec des moments calmes avec juste des arpèges de guitare acoustique, quelques mélodies de guitares électriques et puis vers la fin du morceau un violon alto . Un titre à la structure atypique et original mais très prenant et montrant que le groupe a encore des choses à exprimer et à explorer.
Il aura fallu attendre 5 ans depuis le précédent LP des KILLERS, mais le résultat en vaut la peine à tous les niveaux : la musique figure parmi la meilleure composée depuis une vingtaine d’années par les musiciens, la production est la plus équilibrée, la plus claquante que le groupe ait jamais eu et aussi quelle bien belle pochette dessinée par Stan W Decker nous rappelant les comics des 50s/60s.
Un grand merci à KILLERS pour être toujours là et continuer à nous ravir.
Salut,
Juste que ce groupe n’est pas vraiment « open »… et sauf un premier album pas trop mauvais… les derniers ne sont pas top…