SURVIVOR : « Survivor » (c) 1979
Arff SURVIVOR …. de suite je devine ce que vous allez me répondre … Rocky … l’Oeil du Tigre pour la majorité d’entre vous …. et les plus assidus compléteront avec « Burning Heart » … et une poignée peut être évoqueront « The Moment Of Truth » tiré de la B.O de Karaté Kid. Et c’est compréhensible tant la musique des américains n’a été exposée quasi qu’au travers de ces films. Bien entendu le groupe n’a jamais rejeté ce rapprochement systématique .. mais d’un autre côté le reste de leur discographie est restée inconnue pour une majorité .. et c’est vraiment dommage. En effet leurs 4 premiers albums avec leur 1er chanteur Dave Bickler sont des petits bijoux de hard mélodique ou hard FM menés par la guitare souvent incisive de Franckie Sullivan qui à cette époque tenait le 1er rôle, avec une distorsion et un mordant n’ayant rien à envier aux groupes de hard de l’époque (le clavier de Jim Peterik prit l’ascendant dans la musique du groupe avec l’arrivée de Jimi Jamison au chant, pour une musique n’ayant plus grand chose de hard même si toujours de qualité).
Mais revenons au commencement … Survivor fit ses armes dans les clubs de Chicago durant toute l’année 1978 et attira l’attention d’un des pontes d’une major qui les signa convaincu du potentiel de ces jeunes musiciens .. qui entrèrent en studio pour enregistrer leur 1er album, sobrement intitulé « Survivor » avec, accrochez vous, Ron Nevison (UFO, MSG, Kiss, Ozzy ..) à la production, Bruce Fairbairn et Bob Rock au mixage et Mike Clink (Guns N’Roses) en ingé son !
Forcément cet album sonne …. très bien au niveau du son !!
Et pour ceux se demandant qui était la charmante jeune femme ayant posé pour la pochette .. et bien oui .. il s’agissait bien de la sublime Kim Basinger
Mais le plus important est bien évidemment la musique, les compos de ce 1er disque que le groupe avait du éprouver en live des dizaines de fois…et cela s’entend. Le groupe n’avait pas encore une musique formatée radio comme cela allait le devenir petit à petit, album après album. Ce disque respire et transpire le rock dur, piochant ici et là ses racines dans le blues (le riff de ce très bon « Somewhere In America ») et la soul mais avec cette caractérisque du groupe à décrocher des mélodies imparables.
Ici ce sont clairement les guitares qui mènent le bal .. du reste le groupe comptait à l’époque 2 guitaristes .. Franckie Sullivan bien sûr mais aussi .. Jim Peterick qui à l’époque n’était pas derrière ses claviers. Et franchement, cela faisait du bien à leur musique.
Les quelques rares claviers ou synthés étaient joués par Dave Bickler, le chanteur à la voix d’or et haute perchée que la plupart d’entre nous avaient découvert avec le hit interplanétaire « Eye Of The Tiger ». Difficile de résister à ce « Can’t Getcha Offa My Mind » si accrocheur .. et à cette ligne de synthé typique de ces années …et qui me rappelle certaines utilisées par des groupes .. actuels comme Horisont ou The Night Flight Orchestra. La grande force de ce disque est d’arriver à marier des mélodies imparables avec des riffs puissants comme sur très bon « Let It Be Now » … et nous avons même droit à un solo de guitare doublé bien senti …et Dave Bickler faisait preuve de son talent de vocaliste avec cette voix reconnaissable entre mille et possédant un côté soul que son successeur n’avait pas.
Ce recueil de pépites de hard mélodique ne s’arrête pas là ….comme en témoigne ce « As Soon As Love Finds Me » et son riff qui envoie, soutenu pas une section rythmique très solide (cette basse bien présente dans le mix) et ce batteur qui groove (mais pourquoi ne l’ont ils pas gardé ???), ce refrain faisant mouche .. puis cette partie vocale avec des choeurs typiques de la fin des 70s …et toujours Sullivan qui balançait des soli simples mais au poil, n’en faisait jamais trop. Que ça groove, que ça rock !
Le début de « Youngblood » fait un peu penser à celui de leur futur hit « Eye Of The Tiger » .. mais le reste du titre est bien différent .. mais n’en demeure pas moins un excellent morceau ayant tout d’un hit … et puis ce petit break sur lequel Dave Bickler chante avec ses tripes.
Changement d’ambiance avec « Love Has Got Me » avec cette vibe The Who dans les couplets …un titre assez rock sur lequel Peterick assure le chant et montrait une voix chaude et agréable.
Les américains arrivent même à nous surprende sur ce magnifique « Whole Town’s Talkin' » ayant un esprit soul bien présent avec toujours Sullivan ciselant un riff nickel .. et puis quel refrain nous replongeant dans cette fin des 70s.
Fermez les yeux .. et écouter le riff de début de « Freelance » …et vous aurez l’impression d’entendre celui de « Runnin’ With The Devil » .. mais le reste du titre n’a rien à voir mais n’en demeure pas moins puissant, remuant avec un refrain encore une fois illuminé par Bickler apportant tellement d’âme avec sa voix et son interprétation si vivante. Quel brûlot et quel groove encore une fois.
La fin de l’album s’approche …et le groupe balance une pièce absolument magnifique, belle et prenante à souhait , « Nothing Can Shake Me (From Your Love) ». Ce 10eme titre commence de la plus belle des façons comme une jolie ballade avec ces arpèges de guitare acoustique qui caressent nos sens .. et puis cette voix de Bickler belle à pleurer tout en retenu puis explosion à 1h30 … Sullivan nous jette un riff heavy en Diable … et Bickler lache les chevaux .. balance tout ce qu’il a dans les tripes .. et il en a le bougre …un titre sublime tellement bourré de feeling ..avec un groupe qui ne faisait pas semblant.
Cette 1ère offrande de Survivor se termine par un « Whatever It Takes » sur lequel Bickler et Peterick se partagent le chant avec un titre encore une fois gorgé de feeling, de soul sur lequel il impossible de ne pas taper du pied.
Ce 1er album de SURVIVOR est un petit bijou de ce qui se faisait de mieux à l’époque dans le genre, mariant un côté hard (la guitare de Sullivan) mais transpirant encore les 1ères influences d’un groupe de scène, des pubs rock avec un esprit soul, un sens du rythme remuant très présent mais qui allait quitter le groupe rapidement dès les albums suivants.
Un disque très peu connu malheureusement mais qui mérite vraiment d’être découvert.
No. | Title | Length |
1. | « Somewhere in America » | 05:13 |
2. | « Can’t Getcha Offa My Mind » | 03:00 |
3. | « Let It Be Now » | 03:39 |
4. | « As Soon As Love Finds Me » | 02:52 |
5. | « Youngblood » | 03:31 |
No. | Title | Length |
6. | « Love Has Got Me » | 03:38 |
7. | « Whole Town’s Talkin' » | 03:32 |
8. | « 20/20 » | 03:23 |
9. | « Freelance » | 03:37 |
10. | « Nothing Can Shake Me (From Your Love) » | 04:09 |
11. | « Whatever It Takes » | 03:46 |