Pas évident d’aborder les années 90s pour les groupes ayant brillé de mille feux durant la décennie précédente …surtout quand une partie de son line-up c’est fait la malle ….C’était donc un « nouveau DIO » qu’on découvrait en cette année 1990 avec comme nouvels arrivants le batteur Simon Wright (ex AC/DC), le bassiste Teddy Cook, le clavier Jens Johansson et le tout jeune guitariste Rowan Robertson. Et oui . Ronnie James Dio était le seul rescapé de la formation des années 80 .. de quoi effrayer les fans les plus aguerris … Et pourtant ….pourtant cet album est une franche réussite du 1er au dernier titre. Il est bien loin de l’image de vilain petit canard donnée par plein de fans ne l’ayant certainement pas réécouter depuis. Alors oui il est un cran en dessous des « Holy Diver » ou « The Last In Line » … mais il n’en demeure pas moins un superbe album plus axé sur les tempi lents (malgré quelques accélérations bien senties). Et puis rarement le groupe aura eu un tel son / prod .. Ca pête à tous les niveaux (cette batterie !), on entend chaque instrument clairement , c’est puissant et surtout la prod n’a pas pris une seule ride (merci Tony Platt !).
La galette démarre à 200km/h avec « Wild One » lorgnant vers « Stand Up And Shout » et de suite on est frappé par la virtuosité du jeune Robertson … et par le chant de Dio … Mais quelle voix, quelle hargne !!!
« Born On The Sun » nous replonge dans les meilleurs mid-tempi du groupe, sacré riff, ligne de chant imparable du maître, Wright qui s’éclate avec des roulements de toms, et encore une fois Robertson illumite le titre de ses interventions. Et puis cette fin avec ces coeurs mystiques rappelant l’époque « The Last In Line ». Le single « Hey Angel » fait le job même s’il ne s’agit clairement pas du meilleur titre de l’album.
L’intro de « Between Two Hearts » nous rappelle pourquoi RJ Dio restera l’un des tous meilleurs chanteurs avec cette voix calme tellement belle … La suite montre un côté très doom du groupe avec un riff lourd et un rythme très lent qui sied à merveille au groupe. Excellent titre.
Ce qui me plait dans cet album, ce sont les riffs qui sont tellement bien trouvés, un peu à l’instar de très bon « Killing The Dragon » et … celui de « Night Music » en est la parfaite illustration. Et puis Dio est sacrément en voix sur tous les titres .. sa voix est du caviar pour nos oreilles.
Alors qu’on sentait l’influence Rainbow sur « Dream Evil », ici celle de Black Sabbath se fait sentir sur plusieurs titres de cet album comme le magnifique « Lock Up The Wolves » et son tempo pachydermique .. et ce chant absolument fantastique de RJ Dio. Un titre tellement sous-estimé. Et le rythme ne va pas s’accéler avec l’excellent blues et heavy « Evil On Queen Street » rampant à souhait avec des soli bien placés et toujours en feeling et virtuosité de Robertson .
Le brûlot « Walk On Water » arrive à point nommé pour donner un peu d’air avec sa vitesse et son efficacité. Très bon.
Les 3 derniers titres sont du même accabit que la majorité de l’album mais un se distingue, « My Eyes », par la beauté de son intro avec cette guitare acoutisque et la beauté de la voix de Dio sur cette mélodie si bien trouvée …puis l’artillerie lourde arrive, un riff lourd et une section rythmique plombée …mais c’est Dio qui illumine le titre par ses parties de chants tellement chouettes. Du grand Dio comme on aime avec le chanteur glissant dans les paroles plusieurs références à des titres de son répertoire (« Stargazer », « Heaven And Hell », « Invisible », « Falling Off The Edge Of The World », » I Could Have Been A Dreamer » ..)
« Lock Up The Wolves » est un album qu’on apprend à aimer, à apprécier. Il est moins rapidement accessible qu’un « Holy Diver » mais il dévoile ses charmes petit à petit, avec des musiciens au top et un RJ Dio qui signait l’une de ses meilleures performances. Un album à redouvrir . .ou à réécouter régulièrement par ceux qui en sont fans .. comme moi.