1987 …. lycée de Poligny dans le Jura … je redécouvre cette région … et ses habitants. Venant du Vaucluse, je ne connais personne dans mon nouveau lycée … mais mon instinct me fait me rapprocher d’un chevelu de ma classe .. je découvre rapidement qu’il est fan de hard. On s’échange des k7 et c’est ainsi qu’il me fait une tape à partir de vinyles de son père .. dont le « Métamorphose » d’un certain groupe français, SORTILEGE, sorti 3 ans auparavant. Je deviens fan immédiatement …. il faut dire que ce heavy a quelque chose d’épique, d’envoutant et surtout possède une forte personnalité crystalisée bien sûr par cette voix fantastique de Zouille à la fois puissante, lyrique et pouvant atteindre des sommets, des riffs bougrement accrocheurs avec un son bien heavy, des soli d’une grande virtuosité et toujours mélodiques. Je n’en revenais pas qu’un groupe de chez nous pouvait être si bon … je sais, c’était très con comme raisonnement .. mais à l’époque et ayant découvert le hard peu de temps avant, cette musique se résumait pour moi aux groupes anglais, américains et allemands. J’avais bien tenté d’écouter Trust …. mais je n’avais pas été séduit plus que ça, même si certains titres étaient bons. Mon trip était vraiment plus le heavy épique me faisant voyager, prendre ma guitare en carton sur des avalanches de soli et d’harmonies de twin-guitares .. et pour ça Maiden était imbattable mais Sortilège allait dans cette direction et n’avait pas à rougir des anglais. Et puis ces paroles imagées racontant des histoires de Cyclopes, de Gladiateurs, de métamorphoses, de fous m’embarquaient bien plus que des revendications pseudo politiques. Je ne cache pas que j’avais été dégouté d’apprendre que le groupe n’existait plus … mais je m’étais mis à espérer une reformation … mais au fil des ans, des décennies, je n’y croyais plus … et puis … 32 ans plus tard, l’impossible se réalisa … Sortilège annonçait sa reformation et son retour avec Zouille au chant au Keep It True 2019 ….et à une belle triplète de festivals français au Pyrenean Warriors Open Air, South Troopers Festival et Vouziers. Le plan de bataille pour les années à venir était bien sûr de faire des concerts, des festivals dans un 1er temps, puis d’entrer en studio et enregistrer 2 albums, un composé de ré-enregistrements de titres du 1er EP et des 2 albums du groupe, puis un nouvel album de nouvelles compositions pour partir en tournée européenne. Le groupe et son management montraient leurs fortes ambitions ..
Alors que dire de ce « Phoenix » sortant ces jours ci ? Et bien rarement un album aura si bien porté son nom car c’est bien un nouveau Sortilège qui renait de ses cendres, avec un line-up remanié. Certains grincent des dents depuis quelques mois car espérant revoir le groupe avec le line-up des 80s … mais l’eau a coulé sous les ponts, les priorités de certains ainsi que leurs goûts musicaux ont bien changé … Certains voulaient faire sonner Sortilège comme un groupe actuel et faire perdre l’âme et l’identité musicale du quintet, d’autres n’étaient pas prêts à accorder un gros investissement de temps et d’énergie au groupe et repartir sur la route en tour bus comme au bon vieux temps. Cela est louable bien entendu .. et au final seul Zouille était prêt à répondre et suivre ce « cahier des charges ». Et c’est ce qu’il ressort de ces 14 titres dont 12 classiques du groupe revisités. On redécouvre la voix de Zouille …. on la reconnait immédiatement mais on s’aperçoit qu’elle a légèrement changé … son grain typique est toujours là, mais moins lisse, légèrement plus rauque et moins systématiquement haute perchée … l’age est passé par là bien entendu mais cela a bonifié sa voix. Et ne craignez rien, quand il faut envoyer la sauce, Zouille y arrive fingers in the noze comme sur « Délire d’un fou » avec ce cri donnant toujours le frisson.
Sans faire un titre par titre, on peut dire que le Sortilège 2021 a redonné un 2nd souffe au répertoire du groupe .. et surtout donne une image exacte de ce qu’est le groupe en 2021 composé de Christian « Zouille » Augustin au chant, Bruno Ramos et Olivier Spitzer aux guitares, Sébastien Bonnet à la basse et Clément Rouxel derrière les futs. Comme le laisse paraître le line-up, il s’agit d’un groupe de killers … et le moins qu’on puisse dire à l’écoute de « Phoenix », c’est que ça joue .. très bien ! On note de suite le son et la prod vraiment costauds, compacte et très heavy mais surtout restant dans l’esprit heavy metal si cher à Sortilège et à ses fans. Pas d’inquiètude, pas de sonorités neo metal ou grunge à l’horizon ici, pas de tromperie sur la marchandise, on est en Terre hard mais avec un son de fou. Les soli de Bruno sont juste époustouflants de justesse et de virtuosité en gardant bien entendu les lignes écrites par Stéphane Dumont. La majorité des titres restent très fidèles à leur version originale, mais des choeurs et des voix doublées ont été rajoutées ici et là et apportent un plus aux chansons. Les titres ayant le plus bénéficié de ce boost sonore sont incontestablement ceux de « Larmes de Héros » qui souffraient d’une prod un peu légère et pas assez heavy comparée à ses 2 prédécesseurs. L’upgrade est flagrant. Au final nous trouvons 3 titres issus du EP, 4 de « Métamorphose », 5 de « Larmes de héros » … et 2 nouvelles compositions ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Zouille & co en ont sous le pied et des choses à dire tant ces 2 nouvelles chansons sont réussies et toujours dans l’esprit de Sortilège.
Le 1er, « Phoenix » possède un riff bien heavy et entêtant rappelant un peu Accept tandis que la mélodie vocale de Zouille est du pur Sortilège avec des couplets très réussis, un pré-refrain inquiétant et un peu mystique, un refrain sur lequel on s’égosillera lors des concerts à venir et puis quel festival de Bruno Ramos qui place des soli démontrant quel immense talentueux guitariste il est. On se délecte aussi des paroles clin d’oeil à cette reformation difficile (« sali par ces machinations » … « ), au passé (« sa métamorphose achevée ….les larmes du héro ont séché …. »).
La 2nde nouveauté est « Toujours Plus Haut » et commence calmement avec Zouille chantant une bien belle mélodie laissant penser à une ballade .. mais que nenni .. les grosses guitares débarquent sur lesquelles Zouille place une ligne vocale tellement efficace et accrocheuse rappelant les meilleurs titres du groupe et donnant envie de lever le poing .. .et là BIM …cet énorme refrain et ces choeurs grandioses .. nom de Zeus mais quel hit !!! Tellement évident et bien composé qui c’est sur, se fondra dans le répertoire live du groupe sans aucun problème et encore une fois on a le sourir en écoutant les paroles avec une pointe d’humour de Zouille (« je me vois dans les airs … la plume au vent » lors d’un prochain stage diving ?) mais sur un sujet tenant à coeur au chanteur, le handicape et réussir à vivre avec, le surmonter et viser .. toujours plus haut. De quoi faire saliver jusqu’à la sortie de l’album 100% nouvelles compos prévu début 2023.
Il était légitime de se poser la question de l’intérêt d’un tel disque revisitant les classiques du groupe ayant marqué notre jeunesse , et bien son écoute fait voler en éclat tous ces doutes et devient même une évidence et une parfaite carte de visite du Sortilège 2021 décidé à remonter sur son trône. A vous procurer de toute urgence. Bravo !
Oui j’ai eu le plaisir de voir Sortilège en concert, le 21-09-2019, avec la chanteuse Lynda Bass tarde, oui j’ai étau paradis, moi qui jeune homme j’écoutais Sortilège, sans imaginer que je puisse les voir, où à la fin du concert, le compagnon de ma sœur, mai pris en photo juste à coté de Souille, lui est moi, avec un grand sourire !
Merci et vivement le concert au ninkasi Lyon 😁😁😁😁😁
Oui j’ai eu le plaisir de voir Sortilège en concert, le 21-09-2019, avec la chanteuse Lynda Bass tarde, oui j’ai étau paradis, moi qui jeune homme j’écoutais Sortilège, sans imaginer que je puisse les voir, où à la fin du concert, le compagnon de ma sœur, mai pris en photo juste à coté de Souille, lui est moi, avec un grand sourire !