NIGHT DEMON : « Outsider » (c) 2023

NIGHT DEMON : « Outsider » (c) 2023

Outsider
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Publié: 17/03/2023

Mars 2015. Je me décide à aller au Molotov, salle de concert underground se trouvant en plein coeur de Marseille pour voir un des rares concerts de heavy metal pur jus se déroulant dans la citée phocéenne.
Les américains venaient de sortir leur 1er album studio, l’excellent « Curse Of The Damned » faisant suite à leur 1er EP tout autant réussi.
La musique du groupe était un parfait résumé de tout ce que j’aime dans la musique : un heavy puisant ses influences dans la NWOBHM dont DIAMOND HEAD mais remis au goût du jour avec une sacrée énergie.
Après les avoir loupé l’année d’avant lors de leur passage au Korigan alors qu’ils assuraient la 1ere partie de IN SOLITUDE, il était hors de question de les manquer lors de leur 2nde escale dans la région marsaillaise !
Et je ne fus pas déçu, bien au contraire, le power trio m’avait mis à genoux à grands coups de riffs puissants et souvent véloces, de basse très mise en avant, le matraquage en règle du batteur et cette voix unique à la fois bourrée d’énergie, d’agressivité mais toujours mélodique de Jarvis Leatherby.
En 50 minutes, les américains avaient conquis leur public et montré quel fantastique groupe de scène ils étaient, balançant quelques covers de haut vol de Diamond Head ou Riot.
Une histoire particulière venait de se créer entre le groupe et ses fans marseillais. NIGHT DEMON allait revenir 2 autres fois dans cette salle et fit un concert très remarqué au South Troopers Festival en 2018.
Alors autant dire que l’attente de leur 3eme album, 6 ans après « Darkness Remains » commençait sacrément à se faire sentir, malgré la sortie de plusieurs titres inédits au format 45t en 2020 et un triple live en tout point remarquable.
Tuons le suspens de suite, ce « Outsider » est une totale réussite et une grosse claque. Déjà la pochette donne le ton et l’ambiance horrifique et fantastique du concept de l’album mis en paroles par Jarvis Leatherby et inspiré d’une part par son exil « forcé » en Irlande du Nord durant la Covid (la prédominance du vert sur la pochette ?) et aussi par sa passion pour les histoires et films d’horreur (« The Outsider » est également le titre d’une nouvelle de H.P Lovecraft). Cette histoire évoque en fait les sentiments humains tels le regret, la vengeance, la dépendance durant le voyage du protagoniste dans un monde avec des portails « magiques » conduisant dans des réalités alternatives.
Musicalement, le groupe n’a pas changé son fusil d’épaule et dès les 1ère notes de l’intro « Prelude » et de la bombe « Outsider », on se rend compte que NIGHT DEMON fait toujours du NIGHT DEMON mais qu’il maitrise encore mieux son sujet qu’auparavant.
Cette intro nous plonge dans l’ambiance très 80s avec ce synthé, ces arpèges de basse, ce piano, ces guitares pleureuses puis saturées à l’extrême … la bande son parfaite d’un film d’épouvante. Le title-track déboule sans prévenir et a déjà tout d’un classique avec avec cette basse nous vrillant les oreilles, cette unique guitare de Armand John Anthony remplissant tout l’espace sonore avec un son très organique, la batterie énervée de Dusty Squires donne le tempo énergique du titre et puis bien sur il y a cette voix et ce chant si accrocheur grace au sens de la mélodie inné de Jarvis.
Le groupe se permet un petit break très doom au milieu du titre rajoutant du dynanisme pour bien relancer le bolide.
Le trio a bouffé du lion et se montre plus heavy que jamais comme le montre « Obsidian » avec ici et là ces licks de guitares rappelant ceux d’un certain Tony Iommi et quelques instants plus tard un Thin Lizzy ayant copulé avec le Maiden de « Powerslave » (certaines parties de guitares rythmiques véloces). Un morceau étonnant qui change de couleur au fur et à mesure qu’il avance jusqu’à un final où Dusty Squires martyrise ses toms de batterie comme un possédé.
L’une des grandes forces de NIGHT DEMON a toujours été d’être capable de pondre des pièces heavy épiques à ambiances .. et pour le coup, ils se sont surpassés avec le génialissime « Beyond The Grave » : cela commence une fois n’est pas coutume, par une intro en arpèges de basse de Jarvis avant qu’un riff monstrueusement heavy d’Armand John Anthony nous brise la nuque … puis tout s’arrête .. laissant seulement la magnifique voix mélodique de Jarvis et une légère basse … la tension monte petit à petit jusqu’au refrain superbement trouvé avec ce riff heavy et ces arpèges de basse qui reviennent. Cette alternance de passages calmes et tellement beaux bourrés de feeling avec ce refrain heavy donnent une dynamique de fou à ce titre avec un 1er solo de guitare parfait .. donnant sur un break inquiétant lancé par la basse, ces sons de guitares puis rebelotte un solo de guitare avec ce son que j’adore . Le titre se termine par des arpèges de guitares acoustiques de toute beauté. Un morceau vraiment très très bon montrant tout le talent de compositeurs et d’interprêtes du power trio américain.
« Rebirth » et « Beyond The Grave » sont des brûlots typiques du groupe avec une inspiration toujours au beau fixe avec des clins d’oeils à Black Sabbath dans le 1er (ces ralentissements) et Maiden dans le second avec un final qui rappelle celui de « Rime Of The Ancient Mariner » version « Live After Death ».
Le groupe sait bien sur faire preuve de douceur avec le magnifique « A Wake » avec ce début calme empli de mélancolie avec cette voix tellement émouvante de Jarvis avec ces arpèges de guitares, ce refrain plus heavy et que dire de cette dernière partie avec ce riff et cette rythmique saccadée pendant qu’Armand balance un solo tout en feeling et mélodies. Que c’est beau encore une fois. La musique nous fait évoluer avec le personnage principal nous transmettant ses émotions.
Le final arrive déjà avec le gros morceau de l’album, « The Wrath » qui durant plus de 7 minutes va nous balancer dans tous les sens, commençant très posément avec ces belles arpèges de guitares et de basse et toujours cette voix de Jarvis donnant le frisson avant qu’un riff mammouth surgisse des enceintes nous assommant . Le chant se veut plus énervé et écorché collant aux paroles et à ce heavy d’une lourdeur implacable … puis à 3 minutes, changement total .. le titre se transforme en speederie sauvage, la basse à la Lemmy nous ramone les oreilles, Armand John Anthony se lache dans une succession de soli de fou furieux. Puis le tempo ralentit tout en restant heavy . .et finalement tout s’arrête avec juste des arpèges de guitare et quelles notes de basse . Mais quel titre encore une fois d’un groupe au meilleur de sa forme !
Pour ceux ayant acheté la version cd, NIGHT DEMON a rajouté un titre n’ayant rien à voir avec le concept de l’album, « The Last Day », déjà sorti en 2022 en disque flexi bleu vendu avec un magazine. Un titre énervé et rapide qui aurait pu figurer sur leur 1er EP.
NIGHT DEMON nous a livré un grand cru, passionnant, hyper accrocheur et énergique à la fois témoignant des progrès effectués ces dernières années, avec ce disque un léger cran au dessus de ses prédécesseurs, c’est dire sa qualité. Pas de bavardage inutile, pas de gras superflu, que du heavy / speed premium !
Les américains confirment qu’ils constituent l’un des meilleurs groupe de heavy à l’heure actuelle et cet album un sérieux postulant au titre de l’album de l’année.

 

1. Prelude 02:18 instrumental
2. Outsider 03:50
3. Obsidian 03:57
4. Beyond the Grave 06:21
5. Rebirth 03:35
6. Escape from Beyond 03:47
7. A Wake 03:27
8. The Wrath 07:26
9. The Last Day 02:30
37:11:00

 

Label Catalog ID Format Description
Century Media Records 19658765332 CD Digipak
Century Media Records Digital Bandcamp
Century Media Records Cassette Limited edition, 2 colors
Century Media Records 12″ vinyl Limited edition, 6 colors
Chaos Reigns GQCS-91298 CD Japan

 

 

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