STAR RIDER : « Outta Time » (c) 2024

STAR RIDER : « Outta Time » (c) 2024

Outta Time
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Publié: 11/10/2024

Il n’y a rien de plus excitant que d’écouter pour la 1ère fois un album qu’on attend depuis un bon bout de temps. Quand il s’agit d’un groupe établi ayant un grande discographie et dont on est fan (IRON MAIDEN au hasard), la magie de cette attente est toujours intacte mais on sait toujours à quoi s’attendre après 50 ans de carrière.
Par contre quand il s’agit d’un jeune groupe, la donne est différente, il a tout à prouver, surtout quand on parle d’un 1er album faisant suite à un 1er EP carte de visite qui nous en avait mis plein les cages à miel. En l’occurrence je parle ici des grenoblois de STAR RIDER. Voilà un groupe qui a un gros potentiel. Mais à dire vrai, je ne m’inquiétais guère au sujet de leur 1er Long Play car pour les avoir vu sur scène plusieurs fois, le quintet assure et en a sous le pied. En ouverture de SORTILEGE en novembre dernier au Jas Rod, ils avaient réussi le tour de force de conquérir un public qui majoritairement ne les connaissait pas. Incroyable le nombre de personnes étant venus me voir pour me demander des infos sur ce groupe de tueurs sur scène.
Mais parlons musique, car c’est le plus important. « Outta Time », tel le nom de la galette sortie ces jours ci par STAR RIDER, 2 ans après leur 1er EP (comme le temps passe vite !!). Le 1er contact avec cet opus se fait avec le magnifique visuel de la pochette dessiné par David Berbel avec ce « (ghost) » Rider In The Sky » chevauchant sa bécane dans ce chouette ciel étoilé avec des superbes nuages colorés, vers Saturne.
En 38 minutes, les chevaliers des étoiles vont nous faire voyager au pays du heavy speed metal où brillent les vieilles étoiles telles RIOT, IRON MAIDEN, RUNNING WILD mais aussi des plus récentes comme ENFORCER mais à leur sauce, avec leur touche personnelle et surtout leur talent de musiciens et de compositeurs. Car la grande force du combo est d’avoir réussi à écrire des chansons hyper catchy, énergiques, gavées de soli et d’harmonies de guitares, de petits breaks donnant une dynamique non négligeable, et puis un mot sur le son juste parfait ou plutôt exactement comme je l’aime, c’est à dire naturel, organique, aéré permettant à chaque instrument d’avoir une bonne place et pas cette impression de son énorme, mastoque et compressé qu’on retrouve de plus en plus dans les productions gros budget actuelles. Ici la basse d’ Alexandre nous vrille les oreilles et donne un sacré relief à la musique du groupe pendant que Lilian malmène ses toms. Le son des guitares rythmiques est crunchy à souhait à la fois heavy et clair, bref la bande son parfaite pour un voyage heavy métallique.
L’intro « Journey » nous prépare à ce trip hard, de façon posée avec ces arpèges magnifiques de guitares acoustiques (avec une légère basse) un peu à l’instar de l’intro de « Battery » de METALLICA suivi par ces jolies harmonies de guitares électriques. « Outta Time » démarre à fond avec l’aiguille dans le rouge avec ces licks de guitare me ramenant directement au « Thundersteel » de RIOT. Cette tornade heavy/speed balaie tout sur son passage, Läther Deth et Charly Tronçonneuse moulinnent des riffs redoutables sur les coups de butoire .. oops de basse d’ Alexandre Jouanné et puis Kim Rider nous régale de son timbre de voix si plaisant, ses mélodies. On pense bien sur à Olof Wikstrand d’ENFORCER mais sans le côté parfois crispant du suédois qui pousse trop souvent dans les aigus. Des choeurs ici et là renforcent le côté hymnique de cette bombe qui fera un carnage en concert, un hit heavy speed instantané. J’aime beaucoup le petit break vers la fin avec cette mélodie et harmonies de guitares avec un petit air du leitmotiv de la guitare de Chris Holmes sur le début de « Wild Child ».
Place maintenant au secouage de caboche avec le mid tempo « Rock Muscle » présenté en avant première il y a quelques semaines (et joué en live depuis pas mal de temps). Ca groove, ça fait swinguer, difficile de résister à cette décharge de pur hard rock vitaminé. Le groupe sait y faire, il n’y a aucun doute : écoutez moi de petit break parfait permettant de souffler quelques secondes avant qu’un petit riff et la basse destroy d’Alexandre ne relancent la machine à headbanguer. Hit number 2 !
Retour au speed avec le monstrueux « Resistance » lancé par ces riffs de malades et cette section rythmique monstrueuse (je suis scotché par ce son basse énorme qui me ravit au plus haut point). Ca bastonne et dépasse la limite de vitesse autorisée durant les couplets pendant de Kim chante une mélodie vicieuse, puis le refrain calme le jeux avec ces gros choeurs. J’ai un pincement au coeur avec le break à riffs après le 2nd refrain qui me replonge durant la grande époque de RUNNING WILD et les riffs typiques de Rock ‘n’ Rolf. Läther Deth et Chainsaw Charly nous balancent des soli et harmonies de 6 cordes au top, privilégiant toujours les accroches mélodiques, et c’est ce qui est bon !
Le quintet semble avoir opté pour une alternance speederie / mid tempo qui ferait danser votre arrière grand mère ! Et c’est le cas avec ce « Deal Breaker » jouissif porté par un sacré bon riff une nouvelle fois. Le groupe semble vouloir régler ses comptes avec des paroles pas piquées des vers. Nous sommes plongés une nouvelle fois dans les 80s, avec ce refrain addictif (quel effort fait sur ces choeurs), et puis que dire de ces harmonies de guitares du plus bel effet.
Nouvel interlude musical avec justement « Interlude » avec un piano qui accompagne cette fois ci les arpèges de guitares acoustiques. C’est très beau et démontre le talent et le sens de la mélodie du band. Et déviner ce qui suit ? Un brûlot speed au titre sans équivoque sur la marchandise, « Shoot To Kill ». Les musiciens ont un talent fou pour écrire des mélodies accrocheuses sur une musique qui bastonne, un peu comme y arrivait le SKID ROW de « Slave To The Grind ». Et puis quand le groupe sort la machine à harmonies de guitares, devinez qui est aux anges ? A noter ce petit break bien vu à la batterie de Lilian. Chacun y va de sa patte dans les morceaux et c’est ce qui rend la musique de STAR RIDER passionnante, dynamique avec une bonne dose de personnalité.
Vous espériez avoir maintenant un mid tempo et bien perdu ! Le groupe continue pied au plancher avec la speedie « Angle Mort » et seul titre chanté en français par Kim, avec en invités leurs camarades grenoblois d’ANIMALIZE Niels et Jessy. A noter qu’ANIMALIZE avait sorti un titre traitant du même sujet des fous de la route sur « L’Aigle de la Route » de leur 1er EP « Tapes from the Crypt » en 2020.
Les STAR RIDER nous embarquent dans un bien beau voyage sur « Rings of Saturn (Take You for a Ride) » transpirant le hard par tous ses pores. Le groupe c’est fait plaisir sur ce titre avec déjà cette belle intro avec ces harmonies de guitares avant qu’un riff déboule en mode calvalcade agrémenté de belles mélodies de guitares avant de laisser la place à la basse d’Alexandre sur un tempo soutenu de Lilian et ce chant au poil de Kim. Si ce n’est pas super bien composé ça !!! Et quel refrain les amis ! On a envie de partir en vadrouille avec eux autour des anneaux de Saturne évidemment même si je pense qu’ils préfèrent y aller avec de jolies sirènes !
Et puis cette toute petite coupure à 4 min est superbement amenée. Le groupe a tout compris, et a un sens inné de la dynamique dans un même morceau l’amenant à un autre niveau.
La fin du disque arrive et on se dit que les 5 ne nous ont pas encore livré de ballade et qu’il serait logique de l’avoir en conclusion de l’album. Mais le nom de ce dernier morceau « Hell Breaks Loose » laisse penser que cela ne sera pas le cas et effectivement, les musicos balancent leur dernière cartouche hyper speed avec des riffs de fous et assez punk rock dans l’esprit, rappelant leur « Too Fast To Die » de leur 1er EP. Brisage de cous assuré !
Il n’a aucun doute à avoir, STAR RIDER a sorti une bombe atomique avec ce 1er album, avec un heavy / speed de haute volée faisant la jonction entre le heavy speed à la RIOT, Maiden, Enforcer et le hard US à la Skid Row, le meilleur des 2 mondes. Zéro baisse de régime, aucun titre faible et au contraire 8 déflagrations qui sont autant d’hymnes, et 2 très beaux interludes musicaux montrant la lucidité et le talent de compositeurs / arrangeurs des musiciens.
Sans hésiter l’un des meilleurs albums du genre sorti ces dernières années. Et je ne parle pas juste des sorties hard français, mais bien hard/heavy en général. Nous sommes vraiment gatés dans notre beau pays, car STAR RIDER rejoint les excellents TENTATION, HERZEL, ANIMALIZE, SACRAL NIGHT, ELECTRIC SHOCK (et d’autres bien entendu) dans la grande famille du hard de très grande qualité made in France et tenant la dragée haute aux groupes des autres pays.

 

1. Journey 01:37
2. Outta Time 04:48
3. Rock Muscle 04:56
4. Resistance 04:48
5. Deal Breaker 04:00
6. Interlude 01:05
7. Shoot to Kill 04:13
8. Angle Mort 03:43
9. Rings of Saturn (Take You for a Ride) 05:12
10. Hell Breaks Loose 03:56
38:18:00