FISH : « A Feast of Consequences » (c) 2013

FISH : « A Feast of Consequences » (c) 2013

A Feast of Consequences
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Publié: 04/09/2013
Fish est l’un de mes artistes préférés, et ce depuis 35 ans (avant même que je tombe dans la marmite Maiden !). Il y a eu des chanteurs avec une plus « grande » voix que la sienne comme Ronnie James Dio, Bruce Dickinson ou Robert Plant pour en mentionner quelques uns, mais j’ai toujours trouvé que Fish était bien plus qu’un chanteur. Je l’ai toujours vu comme un poète torturé en proie à ses démons et Marillion comme le meilleur moyen pour lui d’exorciser tout cela au travers d’un univers crée de toute pièce et dont il est l’acteur principal .. »Script For A Jester’s Tear » …. Ensuite on adore ou on déteste le chanteur car sa voix est spéciale … surtout dans les premières années du groupes. Mais difficile de rester insensible à ses textes, à ses histoires si bien écrites qu’il chante .. ou plutôt qu’il vit .. car Fish incarne les personnages de ses histoires, adapte son chant aux émotions dès qu’il chante, il est habité dès qu’il branche le micro et monte sur scène. Ses 6 ans avec Marillions ont laissé 4 albums fantastiques qui sont pour moi des chef d’oeuvres de musicalité, d’émotions, de poésie. Beaucoup en sont restés à cette période .. à tord car le chanteur écossais a poursuivi une carrière solo d’une très grande richesse à commencer par un 1er album n’ayant rien à envier à son travail avec Marillion, « Vigil In A Wilderness Of Mirror ». Ensuite et pour être tout à fait honnête, sa longue discographie (10 albums) n’est pas parfaite la faute à quelques albums moins inspirés (« Suits », « Fellini Days » ou « Fields Of Crows »), le reste par contre est d’une très grande qualité avec bien sur « Vigil …  » mais aussi le remuant « Sunsets on Empire » (avec Steve Wilson à la guitare et compo), le magnifique « Raingods With Zippos », « 13th Star » .. et puis sa dernière offrande (album car il a sorti en 2018 un EP magnifique), « A Feast Of Consequences » sorti en 2013.
Cet album est un chef d’oeuvre, rien de moins …à ranger à côté d’un « Misplaced Childhood ». Alors n’allez pas essayer de comparer les 2 albums car ils sont bien différents .. mais ils ont en commun d’être excellents de la 1ère note à la dernière note, communique cette impression d’une communion totale entre les musiciens ..car oui c’est ce sentiment d’entendre un groupe en parfaite harmonie et non Fish en solo qui prédomine .. et c’est ce qui fait en partie le succès de ce disque. Contrairement à son prédécesseur qui avait une production moderne et assez électronique par moment, ce disque est bien plus organique, plus naturel.
L’album commence avec « Perfume River » et ses .. 11 minutes … avec cette intro et cette corne muse chère au pays de Fish .. cette longue pièce épic commence avec une guitare acoustique magnifique, un orgue en fond, des légères cymballes .. puis Fish pose sa voix magnifique …chante une mélodie accrocheuse .. Le titre se dévoile petit à petit .. chaque instrument faisant leur apparition, la basse, le clavier puis enfin une guitare électrique ..cette montée en puissance lente et progressive de 7 minutes débouche sur une 2nde partie de morceau bien plus rythmée avec un chant plus enjoué de Fish, la guitare Robin Boult tissant une belle toile . Mais quelle entrée en matière osée .. pour un titre faisant déjà office de classique.
Le 2nd titre constraste avec ce grand moment épique. « All Loved Up » est plus léger, un rocker à la « Incommunicado » très réussi.
Le chanteur écossais calme le jeux avec une très belle balade acoustique « Blind to the Beautiful » qui pourra rappeler « A Gentleman’s Excuse Me  » du 1er album du poisson, avec ici une très chouette intervention de violons.
Fish a toujours le don pour trouver des mélodie très efficaces et il nous le démontre avec ce « A Feast Of Consequence », certainement le titre le plus apte à devenir un hit de l’album. Très entrainant, il donne envie de taper du pied, le boulot à la guitare de Robin Boult aidant beaucoup. J’adore !
Mais on n’a encore rien entendu .. car voici qu’arrive le gros morceau de l’album, celui qui va faire passer de disque dans une autre dimension et nous rappeler à tous le génie de géant fou du roi . « The High Wood » est une pièce de quasi 30 minutes décomposée en 5 parties, évoquant un épisode de la 1ère Guerre Mondiale à Arras où les 2 grand-pères de Fish avaient combattu. Un sujet qui lui tenait à coeur de mettre en musique .. et quelle musique. Difficile de dissocier les parties … tant elles forment un tout cohérent. On passe d’un début martial et rythmé (« High Wood ») mais grave à un « Crucifix Corner » plus atmosphérique au début avec un Fish très en voix .. et quelle voix toujours autant chargée d’émotion .. puis cassure pour une 2nde partie rythmée avec toujours cette guitare avec la distorsion bien présente, un orgue léger …et une mélodie qu’on a envie de chanter avec Fish. « The Gathering » commence avec une musique de fête foraine, de joie .. et le chant Fish reflétant cette joie trompeuse, celle des jeunes hommes fiers de partir à la guerre pour sauver le monde, ne se doutant pas une seconde de l’horreur des tranchées qu’ils allaient rencontrer durant des années. La musique est parfaite, guitares, cuivres, violons … nous sommes plongés parmi ce rassemblement de jeunes partant fleurs au fusils …. Rupture totale avec « Thistle Alley » qui nous plonge au coeur d’un champ de bataille, avec les balles sifflant, les corps jonchant le sol . La musique est calme et inquiétante puis s’énerve, la basse résonne et fait vibrer les enceintes, les guitares sont lourdes, le chant de Fish a changé de ton, est grave ..puis cette harmonie de guitare glauque évoquant les âmes s’élevant dans les airs. Comment ne pas être embarqué dans cette pièce d’une beauté sinistre mais si réussie ? La dernière partie de cette suite, « The Leaving » est plus posée avec des violons pleurant tous ces morts .. fermant ce chapitre.
Une pièce d’orfèvre magnifique, certainement ce qu’a fait de mieux Fish depuis le cultissime « Misplaced Childhood ».
L’album aurait pu s’arrêter là mais 2 autres titres, et pas des moindres, terminent « A Feast Of consequence ». Le 1er « The Other Side of Me » est une très belle balade sur laquelle Fish est accompagné par Elisabeth Troy Antwi un chant .. et Robin Boult décroche un solo court mais tellement bien senti et puis cet orgue en fond collant tellement bien à la musique.
Fish et son groupe avaient une sacrée inspiration pour ce disque, et cela transpire sur la dernière piste « The Great Unravelling » .. qui démarre doucement avec ce chant inquiétant de Fish .. aidé par la suite encore une fois par Elisabeth Troy Antwi. La tension monte petit à petit, la batterie arrive, les riff de Boult également .. et le chant d’ Elisabeth se fait plus présent et colle parfaitement bien au titre .. Un sacrée bon titre encore une fois.
Vous l’aurez compris, je suis archi fan de cet album, qui pour moi représente le digne successeur de « Misplaced Childhood », rien de moins. Un disque très riche, d’une grande cohésion où tout est parfaitement à sa place et qui nous embarque. Si vous êtes fans de l’époque Fish de Marillion, un conseil, jetez vous sur cet album
CHEF D’OEUVRE.

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