GUNS N’ROSES : « Appetite For Destruction » (c) 1987

GUNS N’ROSES : « Appetite For Destruction » (c) 1987

Appetite For Destruction
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Publié: 21/07/1987
Le 21 juillet 1987 sortait « Appetite For Destruction » des Guns N’Roses. .. et quel disque ! Pour être franc, le groupe a une forte tendance à me gaver, aussi bien à cause de leurs frasques, de leur leader bi-polaire, de la grosse tête qu’ils avaient pris dès les 2 Use Your Illusion transformant le petit groupe de hard rock de clubs génial débordant d’énergie en une grosse machine calibrée MTV, avec danseuses et choristes, section de cuivres etc … bref, à l’opposé pour pas mal de gens (dont moi) de ce qui nous avait fait adorer le groupe au départ. Mais à cette époque, de 1986 à 1988, le groupe était vraiment intéressant et attachant. En 1986, le groupe n’était pas vieux et n’avait sorti qu’un maxi 45t comprenant 2 compos originales et 2 covers (Rose Tattoo et Aerosmith). Le groupe faisait déjà parler d’eux chez eux (Los Angeles) .. et attira l’attention d’une major et enregistra et sortit le fameux « Appetite For Destruction ». Le démarrage de la légende eut un peu de mal au départ et il fallut attendre plus d’un an pour que le groupe explose dans les charts du monde entier (l’album finira à 18 millions d’exemplaires vendus au USA et 14 millions dans le reste du monde !!!). Mais il ne s’agit que de chiffres … le plus important est bien entendu la musique.
Le groupe n’inventait rien, ne faisait qu’appliquer les recettes de leurs influences, à savoir les Aerosmith (de « Toys In Attic » et « Rock »), des Rose Tattoo, des Sex Pistols …mais en les ayant tellement bien digérées, et grandement aidés par un grand talent de composition couplé à l’énergie et la fougue de leur jeunesse. Cela donna 12 titres absolument énormes, tous tellement accrocheurs, énergiques, provoquant comme sur « Welcome To The Jungle » (cette intro … ce riff !), ce « It’s so easy » et la voix grave d’Axl Rose, les très énergiques « Nightrain », « My Michelle », « Out Ta Get Me » sur lesquels on découvrait cette voix si particulière, haute perchée, criée (et un peu criarde) qui allait marquer l’histoire du rock à jamais, et puis ces riffs de tueurs de Slash et d’Izzy et leurs soli toujours gorgés de feeling, un titre totalement furieux, « You’re crazy », un hit imparable au refrain tellement entêtant, « Paradise City », un titre bien jouissif et heavy (« Rocket Queen », mon préféré) et bien sûr la ballade ayant mis le groupe sur orbite, « Sweet Child O’ Mine » avec son thème de guitare si bien trouvé et ce break si contagieux (« Where do we go … »). Ne pas oublier la prod parfaite de Mike Clint, réussissant à garder et mettre en valeur l’énergie du groupe (le son n’a pas pris une ride !) et bien sûr cette pochette magnifique mais rapidement censurée à l’époque (j’avais acheté le 33t avant sa censure). Il existait plein de groupes à l’époque qui proposaient un hard rock piochant leurs influences dans les 70s, comme LA Guns, Motley Crue sortait son « Girls Girls Girls » mou du genoux, Whitesnake c’était péroxidé et avait arrondi les angles pour passer sur MTV, Def Leppard abandonnait son hard rock, Poison amusait la galerie, même Twisted Sister s’était assagi .. bref aucun de ces groupes et de leurs albums n’étaient bien « dangereux » ou bien méchant … Tout cela ronronnait gentiment … et c’est peut être en partie à cause de cela qu’ « Appetite For Destruction » avait eu un tel impact sur la jeunesse de l’époque. Durant les 2 années qui avaient suivi la sortie d’Appetite .. le public avait découvert un groupe et des musiciens ayant une vraie hargne et colère en eux, jouant à fond la carte du sex drugs and rock’n’roll avec tous les excès allant avec, mais en ayant proposé un vrai album avec une musique d’une grande qualité mais surtout à leur image : sauvage, aggressive, excessive mais tellement accrocheuse et jouissive. C’est bien simple, cet album enterre toutes les autres sorties du genre de 1986 à 1989 et aucun autre disque de hard rock US peut le concurrencer. Un album qui mérite vraiment son statut et le succès qu’il a eu, un disque à mettre à côté sans hésiter d’un « Rock » d’Aerosmith, d’un « IV » de Led Zep ou d’un « Back In Black » d’AC/DC. Dommage que contrairement à ces groupes, les américains n’aient jamais réussi par la suite à reproposer un disque se rapprochant de la qualité de cet « Appetite … ».
Il est de « bon ton » dans la communauté des hardos de se moquer de Guns .. mais ce 1er album n’est en rien risible, bien au contraire, il s’agit d’un véritable chef d’oeuvre de hard rock sauvage, d’un disque de référence souvent copié par la suite mais jamais égalé.

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