RIVAL SONS : « Darklighter » & « LightBringer » (c) 2023
Je m’éloigne un peu du heavy traditionnel que j’aime tant, avec ce duo d’albums indissociables de RIVAL SONS sortis cette année absolument fantastiques, et le mot n’est trop fort. Pourtant jusque là, je n’avais jamais trop accroché à la musique des américains faisant trop ressortir leurs influences au travers d’albums en dents de scie. Et puis 2023 arrive, et tout change pour ce groupe, comme s’il avait été touché par la grace ou par une puissance céleste leur insufflant tout ce qui leur manquait avant pour qu’ils puissent voler de leurs propres ailes avec une musique leur appartenant totalement.
Les disques sont courts, le 1er « Darklighter » 8 titres pour 39 minutes, le 2nd « Lightbringer » 6 titres pour 33 minutes et cela contribue pleinement à la réussite de ces albums car il n’y a pas une seule seconde de gras inutile comme c’était souvent le cas auparavant. Ensuite leur concept leur a permi de s’exprimer pleinement, de puiser au fond d’eux cette inspiration et surtout ces émotions si vivantes au travers d’un chanteur / interprête exceptionnel qu’est Jay Buchanan prenant souvent (sur le 2nd opus surtout) la guitare acoustique pour épauler Scott Holiday au sommet de son talent et interprétation. Le propos est globalement moins marqué hard rock qu’auparavant, avec la dualité guitare électrique / acoustique bien plus présente qu’avant et cela fonctionne à merveille. Le 1er opus « Darklighter » est plus sombre, plus nerveux que son frêre presque jumeaux « Lightbringer » avec des hits à la pèle comme ce « Mirror » servi en apéritif conjuguant toute la richesse et force de la version 2023 de RIVAL SONS : rock, envoutant avec la pression retombant avant le refrain avec ces guitares acoutisques / orgue avant l’exploision du refrain addictif et l’extraordinaire voix de Buchanan . Je vous parlais d’usines à hits énergiques : comment résister à ce « Nobody Wants To Die » bien rythmé, à ce « Guillotine » avec ce chorus imparable mais là où le groupe me touche le plus, c’est avec ses pistes plus softs tellement belles et emplies d’émotions comme « Bright Light » ou le magnifique « Darkside » véritable bijou de l’album avec cette voix grave belle à pleurer Buchanan et cette mélodie si prenante. Et puis il y a des hits inclassables mais tellement entrainant et bien composés comme ce « Horses Breath » qui nous embarque ou « Rapture » où l’on ne peut s’empêcher de se dire que ce groupe a un talent fou pour transmettre des émotions. 8 titres qui sont autant de perles de rock venant des tripes transpirant tellement d’émotions et montrant les énormes progrès d’un groupe qui a enfin déployé ses ailes pour nous offrir ce 1er chef d’oeuvre.
Sa suite était grandement attendue et autant dire, je n’ai pas été déçu, au contraire. L’album « jaune » est plus posé mais aussi plus émotionnel je trouve, osé quand on connait les débuts du groupe.
La meilleure preuve est le 1er titre ouvrant album, « Darkfighter » et ses …. 9 minutes totalement hallucinantes et tellement riches, dans un voyage mystique où se cotoient parties de guitares acoutisques de fous (écouter tous les soli de dingue par Holiday ), se mélangeant avec la guitare électrique, tous les musiciens s’amusent et s’en donnent à coeur joie comme ce solo d’orgue de Todd Ögren , cette batterie de Michael Miley tantôt en retenue tantot énervée et bien sur l’interprétation si prenante et pleine d’émotions de Jay Buchanan, qui est, je le redis, un chanteur exceptionnel. RIVAL SONS tient là leur chef d’oeuvre, un titre qui fera date dans l’histoire du rock. Les américains dégainent 2 brûlots réussis qui auraient pu figurer sur l’album « vert », « Mercy » catchy à souhait et « Sweet Life » mais ce sont surtout les autres titres plus calmes et tellement … beaux qui m’ont happé et envoyé de sacrées doses d’émotions comme ce « Redemption » aux paroles touchantes. L’un des plus beaux titres qu’il m’ait été donné d’écouter depuis longtemps. Le second est « Before The Fire » plus entrainant avec toujours cette voix fantastique de Buchanan (me rappelant ici et là la voix de Zoli Téglás, ex chanteur d’IGNITE) et toutes ces parties de guitares aux sonorités différentes de Scott Holiday.
Les américains nous quittent sur une pièce calme pleine de feeling, un moment d’intimité partagé avec eux sur ce « Mozaïc » avec une mélodie imparable et ce refrain qui ne me quitte plus depuis des semaines. Un titre beau à pleurer et qui est l’occasion en concert pour le groupe, et plus particulièrement Buchanan de partager avec son public un moment intime. Le rock peut être énervé, puissant mais aussi d’une magnifique beauté, dégageant une lumière et une chaleur bienfaisante et le groupe ne pouvait pas mieux conclure ce « Lightbringer ».
2 albums indissociables qui feront date dans l’histoire de la musique électrifiée.