OWLBEAR : « Feather & Claw » (c) 2025

Je commençais à m’inquiéter, début mars et je n’étais pas encore tombé sur une chouette découverte heavy. Certes, certains groupes ont ou vont sortir d’ici peu des albums killer (MEAN MISTREATER, TOWER, SANHEDRIN, HEXECUTOR …) mais en dehors de l’ovni GLOOMY REFLECTIONS dont la sorti date rééllement de fin 2024, rien à me mettre sous la dent ou plutôt entre les cages à miel. Et puis il y a quelques jours, je tombe sur cette pochette hallucinée avec un ours à tête de hibou s’en prenant à des chevaliers en armure ! Forcément, c’est typiquement le genre de pochette qui attire mon attention comme ce fut le cas fin 1985 lorsque je découvrais la pochette du « Live After Death » de Maiden avec ce mort vivant frappé par la foudre et sortant de terre.
Le groupe en question s’appelle OWLBEAR, ce qui est totalement cohérent avec la pochette, et l’album « Feather & Claw » en rajoutant une couche ! En lisant les paroles des chansons de l’album, on apprend que les musiciens doivent être fans d’ heroic fantasy et dungeons & dragons et avant même d’avoir entendu la 1ère note de leur musique, on se doute qu’on n’aura pas droit à du hard FM, du black metal ou du thrash débridé mais plutôt à du heavy metal tendance épique. Bingo !
Dès les 1ères notes de « As Arrows Hail », nous sommes fixés : cela sonne très NWOBHM remanié à la sauce heavy US traditionnel façon Night Demon, High Spirits, Ironflame ou epic heavy à la Visigoth ou Pharaoh, et je pense aussi aux plus obscurs mais excellents By Fire & Sword.
Le band possède un don évident pour la compo de titres hyper accrocheurs dans les mélodies dont les lignes vocales avec le chant parfait de Katy Scary très mélodique tout en restant énergique, toutes ces harmonies à 2 guitares et soli assurés pourtant par un seul guitariste, le très talentueux Jeff Taft . La section rythmique n’est pas en reste avec une 2nde demoiselle assurant cette fois ci la basse (qui se fait bien entendre) Leona Hayward et Estee Slaughter derrière les futs.
Comment résister à cette mélodie de guitare lançant « Shadow of the Dragon » enchainé avec ce riff et cette mélodie au chant imparable qui embarque l’auditeur sur les traces de ce Dragon.
Il n’y a rien de bien compliqué dans la musique de OWLBEAR mais elle fait mouche à chaque titre sans trop en faire, en incluant à chaque fois tout ce que les amoureux du heavy épique adorent : mélodies / harmonies de guitares, riff entrainant, mélodies vocales qui s’incrustent dans votre cerveau. Les fans de Maiden vont adorer ce titre avec toutes ces twins guitars rappelant l’age d’or du duo Smith/Murray.
Cet orgasme audifif n’est pas prêt de prendre fin car dès le début de « Crawl from the Carcass », Jeff Taft non content de balancer un putain de riff, fait une descente de manche pas piquée des vers !
Autant les 2 premiers morceaux donnaient dans un tempo rapide, autant cette 3eme piste se veut mid tempo rampant mais totalement jouissif avec ce refrain qui fera un carnage en concert .. imaginez vous en train de le gueuler en français « Ramper depuis la carcasse » !! Cocasse mais tellement bon !!!
Le tempo s’accélère de nouveau avec « Altar of Earth » avec ce riff en mode cavalcade, le chant de Katy Scary est étonnement plus agressif durant les couplets mais le côté mélodique n’est jamais loin et revient durant le refrain. Jeff Taft nous régale encore une fois de ces soli et harmonies toujours hyper bien placées et mélodiques, et nombreux dans ce titre.
Les américains appliquent la même formule sur tous les titres avec succès, notamment sur le meilleur morceau de l’album, le fantastique et véloce « Wild Shape » véritable hymne heavy metal avec ce riff diablement bien trouvé et efficace, le chant parfait de Katy Scary (quelle bonne chanteuse !!) , cette partie instrumentale à tomber par terre avec ce festival de soli et d’harmonies, de riffage de malade … le rêve de tout joueur de guitare en carton que nous sommes. L’un de meilleurs morceaux de heavy qu’il m’ait été donné d’entendre depuis longtemps.
Le groupe est capable aussi de faire de belles intros calmes mais jamais trop longue comme celle du très bon « Devastation Be My Name » accrocheur en Diable, avec une accélaration redoutable à mi parcours. Impossible de ne pas se lancer dans une session de headbanging !
Sur « Bloodsilver » le groupe accélère le tempo et nous dévoile son côté le plus puissant et agressif. Estee Slaughter s’en donne à coeur joie avec sa pédale de double grosse caisse pour nous briser le cou ! Le groupe a du talent et arrive toujours à glisser un break de fou dans leur titre comme ici juste avant la série de soli, harmonies, taping de basse, le tempo ralentit, se veut lourd quelques instant pour mieux relancer la machine à plein régime. J’appelle cela du talent, l’art de mettre de la dynamique là où il faut et parfaitement dosé dans un morceau. Quel brûlot !
Le 2nd opus des américains se termine sur une pièce épique, « The Fall of Netheril » altenant passages posés sur lesquels Katy Scary prend sa plus belle voix et plus heavy sur le refrain avec les guitares bien heavy.
J’en suis à ma 10eme écoute de ce « Feather & Claw », et je dois bien avouer qu’il me laisse sur le cul. Chacune de ses écoutes me fait découvrir des nouvelles choses. Pourtant l’album, et c’est sa très grande force, a été pensé pour être immédiatement accrocheur pour l’auditeur. Mais il s’avère être d’une grande richesse, les musiciens sont d’un sacré bon niveau mais ont concentré leur travail et leur talent pour faire des brûlots heavy hyper catchy dans les mélodies vocales et guitaristiques. Un grand bravo pour ce quatuor en espérant que leur musique atteindra un maximum de personnes, de fans de heavy de qualité.
1. | As Arrows Hail | 03:27 |
2. | Shadow of the Dragon | 03:48 |
3. | Crawl from the Carcass | 04:04 |
4. | Altar of Earth | 04:27 |
5. | Song of the Grey Witch | 05:27 |
6. | Hawkriders of the Wastes | 04:38 |
7. | Wild Shape | 05:19 |
8. | Devastation Be My Name | 04:28 |
9. | Bloodsilver | 04:41 |
10. | The Fall of Netheril | 05:39 |
45:58:00 |