Il y a des albums qui, dès que tu les as entre les mains et avant même de les avoir posés sur la platine, dégagent une espèce de force et d’aura … et se fut exactement ce que j’avais ressenti juste après avoir acheté le 33t à sa sortie en 1988. Son prédécesseur « Rage For Order » avait déjà fait éclater à la face du monde le talent exceptionnel des 5 de Seattle et l’attente pour ce 3ème album du groupe était énorme … alors lorsqu’ils avaient annoncé qu’il s’agirait d’un concept album et qu’il y aurait derrière la console un certain Peter Collins (Rush), on se doutait que nous tenions déjà là un album exceptionnel …et sa 1ère écoute le confirma largement et même plus.
Le concept déjà était très bien trouvé et arrivait au timing parfait au moment où l’Amérique de Reagan commençait à vaciller : l’histoire d’un jeune drogué et paumé Nikki qui va succomber à l’appel du sombre Doctor X recrutant des personnes en perdition pour les utiliser dans sa révolution de l’ombre visant à destabiliser l’ordre établi. Cette histoire très bien trouvée et mise en parole par Tate en profite également pour dénoncer la société capitaliste américaine sans prendre de pincettes … et elle est encore d’actualité !
La moindre minute de cet album est devenue culte … car la grande force de cet album, en plus bien évidemment de sa qualité musicale et d’interprétation, est sa fluidité, ses enchaintements parfaits … Tout coule de source et est évident à son écoute, chaque détail, chaque intermède parlé ou intermède musical … nous sommes complétement imergés dans cette histoire de Roméo et Juliette des temps modernes sous fond de dénonciation de la corruption de notre société : cette intro, qui commence par la fin de l’histoire, où l’infirmière entre dans la chambre de Nikki et lui fait une injection de somnifère en lui disant à l’oreille « sweet dreams .. you bastard » puis Nikki commençant à se rappeler de son histoire « i remember now …. » qui nous glace le sang puis déboule dans les enceintes cette pièce musicale extraordinaire « Anarchy X », batterie martiale, riff de guitare heavy avec en fond des cris révolutionnaires puis ces harmonies à 2 guitares … déjà nous sommes frappés par la qualité du son, sa puissance, sa clarté . (pour info, cet instrumental est issu d’un titre mis de côté lors des sessions d’enregistrement de « Rage For Order » et qui s’appelait .. « Rage For Order » et était chanté) .. pas de pause ou de blanc … les cymballes de Rockenfield donnent le ton avant que commence le fantastique « Revolution Calling » dont je connais les paroles par coeur démarre toutes guitares dehors, la basse de Jackson très présente et bien sur la voix de Tate qui transcende chaque titre, capable de chanter d’une voix grave magnifique pour la seconde d’après atteindre des notes hautes perchées de folie mais toujours avec une agressivité et une conviction rendant son chant unique et si exceptionnel. Je pourrais faire un titre par titre détaillé mais il y aurait redondance car je dirais et utiliserais à chaque fois les même adjectifs .. « exceptionnel », « fantastique », « génial ». Ce qu’il faut retenir ici, c’est que le groupe avait touché au sublime en terme de composition … car TOUS les titres ont ces mêmes qualités : accrocheurs en Diables, heavy et mélodiques, une mise en place parfaite .. et chacun possède une grande identité .. l’apanage des plus grands albums .. et « Operation : Mindcrime » est assurément un très grand disque.
Les américains arrivent donc à être très heavy et mélodiques sur « Revolution calling », « Operation : Mindcrime » (arrf cette basse ), « Spreading The Disease » (ce break !!!), speed et heavy sur « Speak », « The Needle Lies », très mélodiques sur « I Dont Believe In Love » et « Breaking The Silence », épiques et torturés sur « The Mission » et « Suite Sister Mary » (avec la participation de Pamela Moore dans le rôle de Mary) et puis exceptionnels sur « Eyes Of The Stranger », joyau parmi les joyaux .. l’un des plus grands titres de tous les temps. Et puis ne surtout pas oublier les intermèdes musicaux tout aussi bons et jouant un grand rôle dans l’excellence de cet album et aidant à sa fluidité, « Electric Requiem », et l’enchainement fantastique « Waiting for 22 / My Empty Room / Eyes Of The Stranger ».
Il est impossible de rester insensible à cet album, à ses mélodies où l’énergie est toujours présente (le disque le plus heavy des américains), à cette histoire prenante et si bien contée, à cette voix exceptionnelle de Tate au sommet de son talent, à ces riffs heavy et toutes ces harmonies à 2 guitares et ces enchainements de soli de DeGarmo et Wilton, à cette rythmique parfaite de Rockenfield et Jackson.
« Operation : Mindcrime » est le chef d’oeuvre de Queensrÿche mais aussi un chef d’oeuvre du rock au sens le plus large et certainement l’un des meilleurs concept albums jamais enregistrés. Un disque essentiel dans l’histoire de notre musique préférée qui a marqué et continuera à marquer des générations d’amoureux du riff et de belle musique.
Je partage en tout point ton avis concernant ce chef-d’œuvre, j’ai pris une claque en ce jour de 1988 ou 89 j’avais une quinzaine d’années quand j’ai découvert cet album,,cette ambiance unique, les transitions dans les chansons, tout est parfait, je les avais à l’époque pour cet album à des » Pink Floyd » du heavy , merci pour tes chroniques 😉
Je partage en tout point ton avis concernant ce chef-d’œuvre, j’ai pris une claque en ce jour de 1988 ou 89 j’avais une quinzaine d’années quand j’ai découvert cet album,,cette ambiance unique, les transitions dans les chansons, tout est parfait, je les avais à l’époque pour cet album à des » Pink Floyd » du heavy , merci pour tes chroniques 😉