Décidément, les Etats Unis (et le Canada !) est devenu l’un des principaux pourvoyeurs de nouveaux super bons groupes de heavy metal , qu’il soit speed, epic ou traditionnel. Rien qu’en ce début d’année 2024, SAVAGE OATH, TRAVELER ont sorti des sublimes albums, l’année dernière BLOOD STAR, BLAZON RITE, BY FIRE & SWORD, GATEKEEPER, HIGH SPIRITS, LEGENDRY, NIGHT DEMON, WINGS OF STEEL nous avaient régalé les cages à miel.
Voilà qu’en ce mois d’avril, RAVAGE débarque sans prévenir avec leur nouvel opus intitulé « Spider On The World » en tout point remarquable. Le groupe existe depuis une vingtaine d’années, avait sorti une ribambelle d’EPs, de lives et démos avant de proposer leur 1er album « Spectral Rider » en 2005 nous faisant découvrir leur heavy metal sonnant européen, avec des influences de la NWOBHM mais aussi un côté puissant typique de la scène US, un mix parfait mis en musique dans des très bons brûlots comme « Turn The Screw » ou « Spectral Rider » mais malheureusement desservis par une prod dégueulasse. Les américains remirent le couvers en 2009 avec « The End of Tomorrow », en durcissant leur musique (quelques relents du Megadeth de la même époque) pour un résultat peu convaincant. Puis silence radio jusqu’en 2017 et « Return of the Spectral Rider » où le groupe nous proposait leur 1er album « Spectral Rider » ré-enregistré et avec une prod digne de ce nom. Intéressant mais honnêtement, je trouvais que le groupe faisait du sur-place sans proposer vraiment du nouveau matériel intéressant pouvant les rendre attractifs et les faire passer un niveau supérieur. Et bien o miracle, RAVAGE revient en 2024 avec un nouvel album « Spider On The World » sur lequel les musiciens ont enfin atteint leur meilleur niveau avec 10 brûlots de haut vol mettant l’album dans le haut du panier du heavy metal américain. C’est bien simple, tout est absolument meilleur sur cet opus comparé à tout ce qu’ils ont sorti précédemment, et de loin.
Ca commence pied au plancher avec le speed « Manmade Ice Age » avec Toni Belchior jouant de la pédale de double grosse caisse. Le son des guitares de Eli Firicano et Nick Izzo est heavy et crunchy, la basse de Tommy G se fait entendre et complète parfaitement la section rythmique et bien entendu la voix de Al Ravage colle super bien à ce heavy speed. Je trouve son chant beaucoup plus agréable que par le passé, moins forcé et plus naturel, mais la grande force de ce titre (et de l’album) est la mélodie, le soin porté aux « hooks » rendant les morceaux mémorables, c’est ce qui manquait trop à leurs précédentes réalisations.
Comment de pas résister au riff entrainant en diable de « Sign of the Spider » et aux lignes vocales de Mr Ravage. Les Riot City, Traveler et Thriller ne sont pas bien loin pour mon plus grand bonheur;
Quel bon titre !
Le groupe accélère et durcit le ton avec « Ravage in Peace ». On retrouve le RAVAGE de « The End Of Tomorrow » mais tout est bien plus en place et le résultat plus réussi.
Les ricains s’essaient à une bien belle power ballade avec « Without A Trace » rappelant celles que faisait Iced Earth, avec Al Ravage prenant ici et là des intonations vocales à la Matt Barlow . Le tempo s’accélère dans la 2nde partie du morceau, les guitaristes balancent quelques chouettes soli, les riffs sont plus tranchants. Il est clair que le groupe a fait d’énormes progrès en terme de composition, c’est flagrant.
Le groupe a trouvé la formule gagnante, avec le côté accrocheur du 1er album mais avec le côté énervé de leur 2nd opus avec toujours ce côté accrocheur rendant les morceaux attractifs comme sur le speed « Amazon Burning », le mid tempo « Corruption of Blood » (arff ce riff .. et ce refrain !!).
Mais c’est avec le title track « Spider on the World » que RAVAGE touche au sublime, avec un titre à la fois heavy, speed et epic : cela commence avec des twin guitare enchainées avec un putain de riff heavy et tranchant comme pas possible, le chant inquiétant d’Al Ravage. Le groupe dégaine des accélarations fulgurantes ici et là pour s’arrêter net dans une ambiance sombre, vicieuse. Une merveille de composition.
Le quintet nous quitte avec « Face of Infamy » parfait, speed, et bougrement addictif avec un festival de riffs, de twin guitares, de soli : on ressort notre guitare en carton, on secoue la tête, on s’émerveille devant ce déluge de guitares en fusion, ces mélodies , ces choeurs, cette batterie ultra rapide, ce chant guerrier et fédérateur. Un titre qui va faire un malheur en concert, un hymne heavy speed metal assurément.
RAVAGE vient de frapper un grand coup. Pour être honnête, j’avais mis le groupe de côté, déçu par leurs dernières réalisations, mais ce « Spider On The World » me réconcilie avec les américains tant le résultat est réussi, au niveau des meilleures sorties du genre de ces dernières années et qui nous montre ENFIN le véritable potentiel du groupe. Grosses surprise et je leur dis un énorme BRAVO !