FISC : « Tracker » (c) 1984

FISC : « Tracker » (c) 1984

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S’il y a bien en groupe français des 80s qui j’ai bien zappé, c’est FISC (de Metz). Il faut dire que lorsque je me suis intéressé au hard français, nous étions en 1986/1987 et je commençais à voir la pochette de « Too Hot For Love » et son titre explicite dans les Hard Rock Mag et Hard Force indiquant (à raison) la musique pratiquée par le groupe, un hard Rock US destiné à charmer MTV & co, bref pas du tout ma tasse de thé à l’époque, étant à fond dans le heavy metal de Maiden, Accept et en France de Sortilège et Vulcain ou encore le thrash de Metallica, Anthrax & co. Une écoute rapide ne m’avait pas convaincu et je n’avais pas approndi ma connaissance sur ce groupe, et à tord. Ce n’est que bien plus tard que je tentais de jeter une oreille sur les 1ers méfaits de ce groupe dont j’entendais de plus en plus de bien, notamment leurs 2 premiers albums, « Tracker » et « Break Out ».
Ces 2 albums sortaient lorsque le heavy metal était en vogue un peu partout dans le monde, celui des « Powerslave », « The Last In Line », « Rock’n’Roll Secours », le « Métamorphose » de Sortilège. La vague hard glam US n’était pas encore arrivée en France.
C’est dans ce contexte que la bombe « Tracker » de FISC sortait en 1984, avec sa bien belle pochette qui annonçait la couleur de la musique à venir. Car oui, n’ayons pas peur des mots, cet album est une succession de coups (de metal) de poing heavy de haut vol grace aux riffs super inspirés et mordant d’ Alain Aimé et Jean-Michel Mauffray, une section rythmique sacrément efficace avec le son de basse bien mis en avant et mettant en valeur le très bon jeu de Pierre Bechet et bien sur la voix parfaite de André Balzer, qui pour moi, était le gros gros plus du groupe avec sa voix rauque cassée, évoquant à la fois un Joe Lynn Turner et Paul Di’Anno donnant un côté clairement couillu aux chansons du groupe. Dès le nerveux 1er morceau « Tracker », nous sommes scotchés par la qualité du son et de la prod, à la fois faisant ressortir la puissance des riffs (très ACCEPT) tout en gardant une bonne dynamique permettant d’entendre parfaitement chaque instrument. C’était un exploit en 1984 d’avoir un groupe français avec un tel son. Bien entendu je ne vais pas oublier le talent de soliste d’Alain Aimé qui nous régale dès ce 1er brûlot. Le hard US est encore loin, nous sommes ici en terrain purement heavy metal. J’aime bien aussi le côté un peu kitch du bruit d’hélicoptère fait maison à la fin du titre. La grande force de l’album est la qualité des riffs hyper accrocheurs. Comment résister à celui du speed « Danger ». Les guitares sont à la fête avec toutes ces interventions de 6 cordes vraiment magnifiques faisant éclater aux oreilles de tout le monde le talent et la virtuosité d’Alain Aimé. Et puis le chant et la gouaille d’André Balzer sur ce titre sont parfaits, à fois très rock, énervé mais aussi gorgé de feeling. Et cela continue sans temps mort avec le très bon « Running with the Devil » (rien à voir avec le hit de Van Halen) dans lequel le groupe une nouvelle fois envoie la purée en mode cavalcade de riffs de guitares et de basse lorgnant du côté d’IRON MAIDEN. Les musiciens s’amusent comme des fous dans ce morceau et du coup nous régalent, avec ces cassures / changements de rythmes comme ce ralentissement super bien vu avec cette petite mélodie de guitare avant que le riff assassin du départ ne revienne et relance la machine à toute vitesse durant le solo de Mr Aimé tandis que Pierre Bechet tricote avec sa 4 cordes. Mais quel brûlot de fou, parmi les meilleures compos made in France !
1er ralentissement avec le mid-tempo hyper accrocheur « Don’t Dream Too Much » et son refrain aux choeurs gonglés à bloc, mais attention, le titre reste bien heavy mais donne une envie irresitible de taper du pied tout en secouant la caboche. Et puis nom de Zeus, Alain Aimé très inspiré nous régale avec ses mélodies et soli de guitare. Le riff lançant « Sad Girl » fait ressortir un côté plus hard rock’n’roll fort agréable, me rappelant un peu celui du « Fils de Lucifer » de VULCAIN. Un morceau bien rythmé mené par ce riff entrainant et ce chant jouissif d’un André Balzer s’éclatant, comme si VAN HALEN avait avalé 1 boite complète d’amphétamines !
Difficile également de résister à ce « Hungry For Blood » sur lequel Alain Aimé s’amuse comme un fou sur fond d’un riff bien heavy avec ce refrain avec une nouvelle fois ces choeurs au top, puis arrive ce break calme avec la basse très Harris de Mr Bechet enchainé par un solo parfait d’ Alain Aimé, à la fois mélodique et technique.
Dans un style similaire, « Rock’n’Roll » est très réussi, un mid tempo heavy entêtant avec des petits changements de rythmes rajoutant des couleurs et de la dynamique au morceau comme celui juste avant le 1er solo d’Alain Aimé. Que c’est bien trouvé, et quelle partie instrumentale avec des twin guitares presques pleureuses et puis quel final inattendu avec Alain Aimé balançant un solo néo classique de malade !
Ce 1er opus 5 étoiles de FISC se termine comme il avait commencé, avec un brûlot rythmé, « Teaser Woman » mené par ce riff heavy et très Eddie Van Halen d’Alain Aimé et grandement aidé par une section rythmique parfaite et se faisant bien entendre (cette basse encore une fois ).
C’est bien simple, ce 1er skud de FISC fait un sans faute, chaque piste montre une grande musicalité, fourmillant de plein d’idées, de petits arrangements, cassures rythmiques rendant son écoute super agréable. Il se dégage une énergie folle de ce heavy metal bien aidé par une prod parfaite (ce qui ne sera pas le cas sur le pourtant très bon « Break Out », avec un son bien trop « plat » et déjà plus polissé bien que les guitares soient toujours mises en avant) et bien sur la voix parfaite d’André Balzer collant tellement bien à cette musique puissante, bien plus que ses successeurs bien trop gentils et avec nettement moins de personnalité vocale.
Beaucoup ne jurent que par « Break Out », moi c’est sans conteste « Tracker » qui tient, et de très loin, le haut du panier dans la discographie du groupe, certainement car le groupe pratiquait mon style de musique préféré mais aussi car il se dégageait une forte personnalité de cet ensemble compo / prod / interprétation que le groupe perdit dès l’album suivant en incluant déjà trop d’influences hard US à mon goût.
Un album oublié et peu souvent mentionné par les hardos fans des 80s, à tord car il s’agit tout simplement d’un des meilleurs albums du genre, n’ayant pas à rougir à côté d’un « Métamorphose » de Sortilège, d’un « Rock’n’Roll Secours » , d’un « Le gang de saigneurs » ou d’un « Attaque ».

Side A
1. Tracker 03:19
2. Danger 03:16
3. Running with the Devil 04:15
4. Don’t Dream Too Much 04:23
5. Sad Girl 03:29
Side B
6. Midnight Killer 02:56
7. Hungry for Blood 04:35
8. Rock’n’Roll 05:07
9. Teaser Woman 03:55
35:15:00