BON JOVI : « Forever » (c) 2024

BON JOVI : « Forever » (c) 2024

Forever
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Publié: 07/06/2024

BON JOVI … voilà un groupe qui a toujours fait couler beaucoup d’encre. Avoir une si belle gueule, tant de succès, cela a souvent porté sur les nerfs de bon nombres mais musicalement, il n’y avait pas photo du début des 80s jusqu’au milieu des 90s. Le beau gosse avait du talent, et pas qu’un peu aussi bien en tant que chanteur que compositeur, et puis il était bien entouré avec Ritchie Sambora en tête et sa guitare souvent hard. J’ai commencé à ne plus suivre le groupe dès le début des 00s avec un « Crush » peu mémorable, sur lequel le groupe ne progressait plus, ne proposait rien de nouveau et au contraire faisait du réchauffé. Et ce sera un peu la même chose et même bonne vieille recette sur les disques suivants (« Bounce », « Have A Nice Day »). Quand un groupe essaie de refaire le coup de leurs albums des 80s sans y parvenir, qu’il tourne en rond, on lache l’affaire, même si ici et là, quelques bons titres émergeaient, mais à quoi bon ? Et ce n’est pas avec leur escapade pseudo-country « Lost Highway » que les 5 (enfin 4 car Alec John Such s’était fait la malle après « These Days » (1995)) allaient me récupérer. Un truc clochait et ce n’étaient certainement pas « The Circle » et « What About Now », revenant à ce que le groupe faisait avant « Lost Highway », qui allaient changer la donne. Et si le truc qui clochait était Sambora ? Aie aie … je sais, je touche un point sensible chez vous mes amis hardos, car difficile de critiquer celui qui, pour beaucoup, était le garant du côté hard rock des « Bon Jovi », « Slippery When Wet », « New Jersey » et « Keep the Faith ». Et pourtant… on est en droit de se poser la question, s’il n’était pas justement un frein, celui qui faisait tourner en rond le groupe depuis quasi 2 décennies. La question est légitime quand on écoute les albums post Sambora, tels « This House Is Not For Sale » ou « 2020 » sur lesquels Jon Bon Jovi s’est retrouvé seul aux commandes. Le côté « hard » a été mis de côté, c’est évident, au profit d’une approche plus pop, plus rock tout en gardant ici et là l’énergie nécessaire. Pas évident pour les accros aux 80s mais est-ce un mal ? Franchement non. C’est une évidence, le groupe ne fera plus un « Slippery When Wet » … il a pourtant essayé en vain de le refaire durant les 00s avec des résultats vite oubliés. Le groupe fait depuis bientôt 10 ans un rock plus soft mais souvent inspiré, quelques fois engagé (les paroles des titres de « 2020 »), quelques fois maladroit. Les 2 précédents albums du groupe sont loin d’être parfaits, souvent la faute à trop de balades insipides mais sur les autres titres, le groupe proposait enfin quelque chose d’autre, souvent plus personnel, avec un son plus aéré.
Alors qu’en est il du tout nouvel album, « Forever » ? Et bien, je dois dire qu’à ma plus grande suprise, il m’a conquis ! Moi qui avait tendance à balancer sur le groupe depuis de nombreuses années, je me retrouve à écouter en boucle cette nouvelle galette des américains ! Cet album fait du bien, il est empli de nostalgie aussi bien dans la musique que dans les paroles. Ici, pas de messages politiques et de paroles engagées comme sur les 2 derniers efforts du groupe, le ton est plus léger avec une certaine mélancolie souvent présente mais l’énergie du groupe est bien là et fait plaisir à entendre comme sur « Legendary », « Living Proof » et la guitare talk box de Phil X et la mélodie addictive, « Living In Paradise » qui rock bien. Et puis il y a les moments plus en émotions, plein de dynamique rappelant un peu les meilleurs moments de « Keep The Faith » comme sur mon titre préféré de l’album, « Waves », ou le swinguant « The People’s House » : quelle ligne de basse de Hugh McDonald nom de Zeus, ces percussions. Quel super bon titre, grandement aidé par une production parfaite, d’où émerge une clarté entre les instruments, beaucoup de dynamique (bien plus que sur les opus précédents du groupe). Le côté posé et introspectif de « We Made It Look Easy » fait du bien et fonctionne grace au talent de composition et d’interprête de Jon, dont on note des progrès au niveau de son chant, suite à son opération salavatrice de ses cordes vocales en 2022. On retrouve le côté festif du groupe sur « Walls of Jericho » qui fera son effet en concert.
Quand je vous parlais nostalgie, Jon se rappelle sa 1ère guitare et tous les souvenirs associés sur le chouette « My First Guitar » (et pour la petite histoire, Jon a retrouvé sa vraie 1ere guitare et joue dessus sur ce titre). La plus belle ballade de l’album et de loin se muant en un titre un peu plus rock vers la fin, avec un soli tout en feeling de Phil X. La version japonaise comporte un très bon inédit qui aurait mérité d’apparaître sur les autres versions, « That Was Then, This Is Now », un titre typique bon jovien, rythmé dans le refrain, plus posé durant les couplets. Tout le savoir faire d’un groupe au meilleur de sa forme dans ce morceau, la beauté naturelle de la mélodie, ce petit solo de guitare avec juste ce qu’il faut de notes, ce petit break avec juste la voix de Jon avant que le titre reparte sur son tempo rythmé.
Comme quoi, alors que je passe la majeure partie de mon libre dédié à la musique à écouter du heavy metal puissant, équipe faisant secouer la tête, je ne m’attendais pas à succomber à cette musique bien plus sucrée de ce « Forever » de BON JOVI. Jamais dire jamais. L’artiste américain a réussi quelque chose avec cet album, peut être son inspiration, son état d’esprit ont changé suite son opération, car l’âme de sa musique vient de sa propre âme et pour le coup, Jon et ses amis musiciens ont réussi à revenir avec un album bourré d’âme, de sensibilité, d’où émane une joie sincère, des notes et des mots (clien d’oeil à mon ami Jean Marc d’INITTAB (VENIN))  respirant le naturel et non le pré-fabriqué industrialisé que nous avait servi trop longtemps le groupe. Le hard rock est loin, mais le rock inspiré et très positif l’a remplacé, et franchement, c’est tant mieux.

 

No. Title Length
1. « Legendary » 04:05
2. « We Made It Look Easy » 03:15
3. « Living Proof » 03:39
4. « Waves » 03:52
5. « Seeds » 05:05
6. « Kiss the Bride » 03:51
7. « The People’s House » 04:36
8. « Walls of Jericho » 03:48
9. « I Wrote You a Song » 03:25
10. « Living in Paradise » 03:16
11. « My First Guitar » 04:55
12. « Hollow Man » 04:54
Total length: 48:41:00