DEEP PURPLE : « =1 » (c) 2024

DEEP PURPLE : « =1 » (c) 2024

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56 ans de carrière, DEEP PURPLE est l’un des plus anciens groupes encore en activité, toujours pas décidé à lever le pied, effectuant encore des tournées dans le monde entier et sortant des albums tous les 3/4 ans. Comment ne pas avoir un immense respect pour ce Géant du hard rock anglais ayant inventé tant de choses et jeté les bases de notre musique préférée ? On leur doit tellement, et voir qu’ils sont capables de sortir un 22ème album « =1 » absolument fantastique mettant la raclée à bon nombre de jeux loups, on ne peut que leur dire un GRAND merci et cela ferme le clapé à tous ces commentaires récents irrespectueux et trop vites écrits critiquant Ian Gillan parce qu’il ne chante plus en concert comme en 1970 ou 1980 et disant qu’il devrait arrêter …. Mince, le chanteur a 78 ans, part toujours en tournée et fait le job avec sa voix si caractéristique et prend toujours du plaisir à partager la scène avec ses amis et en donne au public. Ayez du respect bordel !
Mais de toute façon, Gillan et les autres musiciens vont faire taire ces commentaires de bistrots avec cette cuvée 2024 en tout point remarquable. Autant « Whoosh! » montrait le côté le plus psychédélique, posé du groupe autant ce « =1 » est une succession de baffes énergiques hard rock qu’on n’attendait plus. L’arrivée à la guitare de Simon McBride (en remplacement de Steve Morse) n’y est certainement pas étranger. Le « jeune » guitariste marque au fer rouge tous les titres de ses riffs et ses soli et duos avec Don Airey dès le 1er titre fort réussi « Show Me » démarrant avec ces notes de guitares avant de partir dans un mid tempo énergique et lourd (cette frappe et ce swing de Ian Paice, cette basse de Roger Glover très présente dans le mix), l’orgue de Don Airey.
Pas de temps mort, la pédale de double grosse caisse de Paice soutenue par la basse très mordante de Glover lance l’excellent « A Bit On The Side ». Les musiciens sont dans une forme olympique, Gillan chante une mélodie charmeuse et hyper accrocheuse. Ce titre est un bijou tellement entrainant. Don Airey balance un solo au son très 70s, Paice nous gatte de ses roulements de toms, McBride tisse une toile sonore avec un son plus heavy que d’habitude et balance un solo dans son style un peu fou, avec la disto à fond. Il n’y a pas dire, le guitariste redonne au groupe une seconde jeunesse. Quel titre.
Il est temps pour une accalmie ? Oh que non, voilà que McBride balance un sacré riff heavy démarrant « Shart Shooter ». J’ai cru une seconde entendre le riff du « Like The Beat Of A Heart » de DIO, c’est dire !
Les anglais ne rigolent pas, Airey et McBride échangent des soli, la section rythmique bastonne, Gillan chante avec conviction et franchement je lui tire mon chapeau.
Déjà le 4eme titre, « Portable Door » nous est familier car sorti en single. Un très bon titre avec cette petite mélodie de guitare, ce riff/orgue jouissif et cette mélodie vocale délicieuse et envoutante. McBride enfonce le clou avec un très bon solo sans trop en faire suivi d’Airey. Musicalement, le groupe est intouchable.
Le combo est déchainé et continue sur sa lancée avec l’énergique « Old-Fangled Thing » avec le chant enjoué de Gillan sur un tempo un peu plus rapide, Paice menant  le bal. Les parties de guitare/basse/clavier sont imparables et nous rappellent le meilleur du groupe, celui dont on était tombé amoureux dans les 70s.
Mais quel début d’album de folie, 5 titres et 5 claques d’une inspiration folle ! Les musiciens s’éclatent, s’amusent, prennent un plaisir fou et cela s’entend (Gillan s’égosille même à la fin de « Old-Fangled Thing », il y met tout ce qu’il a !).
Les anglais lèvent un peu le pied sur le magnifique et charmeur « If I Were You ». Le chant de Gillan me donne le frisson tant il semble vivre les paroles, y met tout son coeur. Le refrain est sublime avec ce riff heavy de guitare avec dans le lointain comme de légères orchestrations. Et que dire du solo de McBride tout en feeling rappelant les plus belles années de Blackmore (le guitariste est bien plus proche de Blackmore que ne l’était Morse). Un titre sublime dont le groupe a le secret.
« Pictures of you » nous avait été présenté avant la sortie de l’album et nous avait charmé nous montrant le côté le plus direct de leur musique. On croit être revenu à l’époque bénite de l’album « Perfect Strangers » lorsque le Géant anglais arrivait à pondre des hits inspirés et remuants.
Les musiciens ont clairement opté pour l’efficacité sans oublier leur virtuosité légendaire, comme ils le montrent sur « I’m Saying Nothin' » efficace en Diable.
Dernier single de l’album, « Lazy Sod » débarque dans les enceintes avec un redoutable riff de McBride très hard rock 70s. Et que dire de ce refrain si bon et si purplerien, tout comme ce solo d’orgue jouissif de Don Airey. L’inspiration est dans toutes les notes de ce titre..
On se dit qu’après 9 titres, le groupe va terminer l’album de façon pépère, et bien que nenni, ils enfoncent le clou avec le titre le plus énervé de l’album, « Now You’re Talkin' » avec un Gillan déchainé hurlant ses tripes sur un tempo soutenu digne d’un « Highway Star » ! McBride balance un solo … débridé (je sais elle est facile) montrant tout son talent, sa fraicheur faisant tellement de bien au groupe.
Quel brûlot, mon titre préféré de l’album.
L’énergie est également présente sur le swinguant « No Money To Burn » fort réussi.
Sur « I’ll Catch You », le quintet laisse la place à l’émotion avec cette guitare belle à pleurer de McBride , Gillan chante avec une émotion à fleur de peau dans sa voix. Une pièce magnifique avec McBride lachant encore les chevaux avec un sacré bon solo.
Décidément, pas une seule baisse d’inspiration, de niveau, chaque titre mérite sa place et démontre l’inspiration folle d’un groupe qui a pourtant déjà tout dit .. ou presque, la preuve étant ce 22eme album sur lequel le groupe arrive encore à nous surprende et nous mettre une belle série de claques. Et comme pour confirmer tout cela, il conclut avec un pavé en tout point remarquable, « Bleeding Obvious » qui différe du reste de l’album, avec ses 6 minutes d’un hard rock puissant (ce riff !) avec des relents légèrement prog avec ces changements de rythmes et ambiances, comme cette accalmie à 3’30 avec ce léger clavier, ces choeurs très 70s, un côté théatrale puis cette partie rythmique guitare/clavier/basse/batterie succulente. Ce dernier voyage proposé par les anglais est passionnant.
Les dernières notes s’arrêtent brutalement, et on a qu’une envie, remettre la Face A et réécouter l’album.
DEEP PURPLE a frappé un très grand coup et confirme sa grande forme discographique avec une succession d’albums depuis 2013 de très haute volée, et je n’hésite pas à l’affirmer, ce « =1 » est le meilleur album sorti par les anglais depuis .. très très longtemps, peut être « Perfect Strangers ». Un groupe hors norme, et un album fantastique dans le très haut du panier de leur énorme discographie.

1. Show Me 03:59
2. A Bit on the Side 04:10
3. Sharp Shooter 03:44
4. Portable Door 03:48
5. Old Fangled Thing 04:08
6. If I Were You 04:42
7. Pictures of You 03:51
8. I’m Saying Nothin’ 03:28
9. Lazy Sod 03:40
10. Now You’re Talkin’ 04:05
11. No Money to Burn 03:21
12. I’ll Catch You 03:20
13. Bleeding Obvious 05:50
52:06:00