VULCAIN : « Rock’n’Roll Secours » (c) 1984

VULCAIN : « Rock’n’Roll Secours » (c) 1984

Rock'n'Roll Secours
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Publié: 15/09/1984

Mars 2009 … La Mare aux Diables à Templeuve, Belgique. Notre association d’orgas de concerts (FHMC) est en train de se former et nous sommes présents pour le concert de BLAZE BAYLEY afin de prendre contact avec le célébre chanteur anglais afin de lui proposer de lui organiser le concert de son retour à Paris et un autre à Nancy. A l’affiche étaient également présents LONEWOLF et … Mr JACK. Bénéficiant d’un pass VIP / backstage, je pouvais circuler parmi les musiciens se trouvant dans le grand (et bien fourni) bar de cette salle vraiment atypique mais si conviviale. Et là, je vois l’une des idoles de ma jeunesse, Daniel Puzio, le chanteur / guitariste de Mr JACK jouant le soir même .. mais pour moi, ce Monsieur incarnait avant tout VULCAIN, le quatuor parisien qui avait sorti un 1er album mythique « Rock’n’Roll Secours » et montrait au monde entier que le France pouvait donner naissance à des sacrés bons groupes de hard n’ayant rien à envier à ceux des autres pays.
Cette 1ere rencontre (et rêve de gamin devenu réalité) fut capital et nous permit de faire jouer Mr JACK puis d’organiser les 2 premiers concerts de la reformation de VULCAIN en 2010.
Mais attardons nous sur ce 1er album sorti en 1984. Le groupe n’avait que 2 ans d’existence, avait sorti 2 démos et surtout avait attiré les oreilles du label anglais Ebony Records qui les convia à venir enregistrer en Angleterre 1 titre pour une compilation en 1983 (sur laquelle figuraient aussi BLASPHEME et DEMON EYES), « Vulcain ». Il s’agissait du coup de pouce qu’il fallait au groupe pour se faire signer rapidement par le label Devil’s Records sur lequel sortit la 1ère bombe longue durée du quatuor de l’enfer.
Le 1er contact avec cet opus se faisait avec cette pochette au dessin magnifique réalisé par les frères Simon, représentant cette planète en feu symbolisant certainement l’Enfer et ses forges de …. Vulcain.
Pour replacer la sortie de cet album dans le contexte de l’époque, 1983 avait marqué un renouveau dans le paysage musical et du hard français. TRUST et WARNING tiraient la langue et ne faisaient plus l’unanimité mais une nouvelle « vague » voyait le jour, plus dans le heavy en vogue à l’époque avec SORTILEGE, H-BOMB, ATTENTAT ROCK, HIGH POWER ou BLASPHEME. Mais les parisiens n’allaient pas suivre ce mouvement heavy metal inspiré par les Maiden, Judas Priest ou Black Sabbath. Non, le trip des frères Puzio était avant tout un hard rock bien speed et crasseux fortément inspiré par un certain bombardier célèbre, celui de Lemmy Kilmister.
Les similitudes sont évidentes dès le 1er titre, véritable déflagration sonore, un missile faisant des gros clins d’oeils au « Overkill » de qui vous savez : cela va à 200km/h avec la pédale de double grosse martelée par Franck Vilatte déchainé, la basse Rickenbacker (tient donc !) de Vincent Puzio jouée en accord à la Lemmy et nous vrillant les oreilles, les riffs bruts de décoffrage de Daniel Puzio et puis sa voix graisseuse rappelant forcément celle du leader du bombardier anglais. « Ebony » ne fait aucun quartier, un hymne absolu de speed rock auquel des milliers de jeunes hardos français vont s’identifier durant les 80s avec ce refrain où on allait s’époumoner en gueulant comme des malades. Un titre aux paroles hommages au label Ebony Records leur ayant fait enregistrer un titre sur leur compilation de 1983 et ayant été le déclencheur de tout pour le groupe.
Et l’album est une succession de brûlots sans concession, de mandales speed, bruts aux riffs super bien trouvés, aux mélodies directes et faisant mouche : « Le King » hommage au pilote de moto 500cc Kenny Roberts (Daniel Puzio est motard et fan de motos), l’ultra speed « Pile ou face » avec cette intro de basse ébouriffante comme pas possible aux paroles pas piquées des hannetons .. et chose étonnante, un petit passage avec les guitares de Daniel de Didier Lohezic en harmonies, l’hymne « Vulcain » en tempo rapide et puis quel refrain .. enchainé sans temps mort l’ultra speed « L’Enfer » . Ecoutez la rapidité de cette pédale de double grosse caisse de Franck Vilatte !! Ce titre est la perfection en terme de speed rock avec des couplets syncopés suivis d’un refrain joué à une vitesse inavouable. Daniel balance des soli simples d’une efficacité redoutable. Un brûlot certainement hommage à l’idole de Daniel, Lemmy dont il parle dans le dernier couplet ( « Salut Lemmy à ta santé je vais boire »).
Le tempo est majoritairement rapide et de véritables incitations à secouer la tête, comme en attestent « Overdose » et « Bosser » fort réussis, mais le groupe s’essayait également à des ambiances plus sombres, heavy au tempo rampant comme l’un de mes titres préférés de nos vulcanologues favoris : « Les Damnés » commençant par des accords de guitares acoustiques, une légère basse puis le morceau part sur un tempo plus lent que les speederies habituelles du groupe .. et puis que dire de la perle de l’album, « Le Fils de Lucifer » lancé par ce petit riff vicieux. Un titre entrainant avec cette mélodie addictive (« J’ai rencontré ce matin le fils de Lucifer
Un tout petit gamin sorti tout droit des enfers » !!) et que dire de ce break heavy à la moitié du titre faisant changer l’ambiance du morceau devenant d’un seul coup plus sombre et moins enjoué que sa 1ere partie comme pour marquer et souligner le côté sombre que chacun d’entre nous peut renfermer .. et puis quel sacré final avec Franck Vilatte se mettant à martyriser sa pédale de double grosse caisse et ces cris démoniaques terminant cette pépite.
En milieu de parcours, le groupe se permettait une déconnade avec la reprise du chant paillard « La Digue du Cul », idée poussée par leur producteur alors que le groupe faisait la fête pour marquer la fin de l’enregistrement de l’album et avait entonné ce chant aux paroles bien gauloises. Un titre qui allait être repris à la fin de chaque concert du groupe .. avec Marc nous montrant la face cachée de la Lune !
Enfin comment de pas évoquer l’hymne absolu du groupe et donnant le nom à l’album : « Rock’n’Roll Secours », totalement irresistible, à ranger aux côtés des « Sortilège », « Antisocial », « Déesse Du Crime ». Cela commence avec cet excellent petit riff joué par Daniel, ces cymballes avec Franck Vilatte s’en donnant à coeur joie …avant que Daniel et Didier lancent en riff suivi par Franck Vilatte donnant le tempo rapide, Vincent frappant ses 4 cordes comme si sa vie en dépendait, et bien entendu cette voix sentant le Jack Daniels vociférant ces paroles hymnes au rock’n’roll qui a sauvé tant d’entre nous du marasme d’une vie monotone et déprimante.
VULCAIN venait d’accoucher d’un album de malades et qui allait marquer l’histoire de la musique électrifiée hexagonale. Alors oui bien entendu, l’ombre de MOTORHEAD plane souvent mais les français insufflaient à leur speed rock crasseux leur personnalité, leur jeunesse et leur fougue qui allaient parler à toute une génération de hardos gaulois. Il faut aussi se rappeler que l’album sortait au moment où la bande à Lemmy n’était plus tellement dans le paysage musical suite à des problèmes contractuels .. et les fans avaient besoin de ce speed rock dévergondé et sentant le Jack Daniels !
Cet album n’a pas pris une ride et demeure, me concernant, leur meilleur opus à ce jour même si « Desperados  » n’allait pas démérité l’année suivante : du hard, du speed, de la sueur, de la hargne, de la fraicheur, du partage … sont les qualificatifs résumant cet album … et VULCAIN. L’un des meilleurs albums de hard, tout simplement.

 

Side A
1. Ebony 03:24
2. Le king 03:20
3. Les damnés 04:07
4. Pile ou face 02:06
5. Rock ‘n’ roll secours 04:45
Side B
6. La digue du cul 01:19
7. Le fils de Lucifer 05:38
8. Vulcain / L’enfer 06:57
9. Overdose 02:45
10. Bosser 03:24
37:45:00

 

Label Catalog ID Format Description
Devil’s Records MAD 2004 12″ vinyl
Devil’s Records MAD 7002 Cassette
N.E.W. Musidisc NW 100921 12″ vinyl
N.E.W. Musidisc NW 100922 CD
N.E.W. Musidisc NW 100924 Cassette
Metal 13 176362 CD Remastered
XIII Bis Records 640522 2 CD Remastered
Desperado Productions DES293103/1 DES293103/2 2CD Reissue, Remastered
Season of Mist Digital Bandcamp
Season of Mist SOM476D CD Digipak, Reissue
Season of Mist SOM476LP 12″ vinyl Limited edition, 2 colors, Reissue
Hellion Records HEL 1358 CD Digipak

 

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