Le Mexique nous avait offert l’année dernière les excellents WITCHSPELL et leur heavy/speed metal sévèrement burné mais addictif. En ce début d’année, ce pays finalement assez peu connu en terme de heavy metal, nous propose le jeune groupe FREEROAD faisant l’effet d’une sacrée bouffée d’air frais dans un style beaucoup moins briseur de cous que leurs compatriotes, avec un hard ancré dans la fin des 70s début des 80s. On pense aux premiers albums de RIOT (les guitares démarrant « Do What You Feel », le riff du rythmé et très bon « Pray for the King », reprise du groupe heavy mexicain des 80s MIDAS TOUCH ), à la NWOBHM des tous débuts sur l’énergique et rapide « Movin’On ».
On note rapidement la place importante des 2 guitares dans la musique des mexicains mises en valeur grace à cette production minimaliste nous rappelant les 70s où le mot « stéréo » prenait tout son sens et menait à un mix mettant en valeur chaque instrument (et non plus la bouillie sonore servie de plus en plus de nos jours) : ici nous repérons la guitare de Ramiro “Ranzig” Mendoza dans une enceinte et celle d’Alejandro Velazco dans l’autre et cela permet de nous rendre compte de la richesse de leurs parties de guitares différentes et complémentaires, me rappelant le magnifique album « Blood & Gold » de CHEROKEE.
Et bien entendu ce 1er opus de FREEROAD a réussi à me happer car les musiciens ont le don de rendre leurs titres hyper accrocheurs comme ce « Rock Chaser » servi en 2nde position : impossible de ne pas taper du pied : mélodie faisant mouche, rythme entrainant, parties de guitares superbes ou encore sur ce « Nature of Change » charmeur mid tempo où les twin guitars sont de sortie . J’adore ce petit break mettant en valeur les guitares mais aussi la section rythmique grace encore une fois à cette prod si simple, poussérieuse, naturelle au possible mais parfaite à mes oreilles pour ce type de musique.
Difficile de ne pas être emporté par le rythmé « Liar » avec ce break au milieu du titre sortant de nulle part très swinguant et jazzy, avec ce son récurant de barillet de pistolet .. avant une avalanche de soli de six cordes sur le tempo revenu rapide. Que c’est original et super bien trouvé !
Comment ne pas succomber à ces riffs plus heavy (et très Maiden des 2 premiers albums) de l’entrainant « Nobody Listens, the Psychonaut » contrastant avec le chant toujours très mélodique d’Alejandro Velazco.
Ce 1er essai du quatuor se termine de façon plus légère mais tout autant excellent avec ce très beau « Twilight Row » avec une basse donnant un sacré groove, un petit break avec un vieille orgue du plus bel effet suivi de bien chouettes soli de guitares des 2 six cordistes.
En 35 petites minutes, la musique de FREEROAD m’a totalement conquis, par son feeling, par la justesse des mélodies, des différentes parties musicales finalement très riches sans cacher leurs influences et faisant revivre le meilleur de ce que j’avais aimé chez les RIOT, les 1ers années de la NWOBHM et même un peu avant (on note quelques influences de Wishbone Ash ou Thin Lizzy ici et là). Le son et la prod risquent de rebuter ceux ne jurant que par les grosses productions qui claquent, ultra puissantes et compactes .. car là, on est à l’opposé … et l’ensemble sonne assez démo et minimaliste mais c’est justement cela qui lui donne du charme et me plait car collant tellement bien à l’esprit du groupe.
Un petit mot sur la pochette .. qui justement va dans le sens d’être au max .. naturel .. et minimaliste .. synonyme de bonheur (allez, tous à poil 😂… à ce sujet le bonhomme de dos ressemble fortement à celui d’une pub d’une boite informatique française que je connais bien et qui n’avait pas hésité à avoir ce visuel pour venter les mérites de l’ « open source » !)).
Si vous avez aimé Cherokee, êtes fans du son poussiéreux des débuts de la NWOBHM, jetez vous sur ce 1er opus des mexicains de FREEROAD, vous allez adorer 🙂