HOMMAGE / TRIBUTE / BIO – MANOWAR

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MANOWAR …. un nom qui parle de suite à tous les hardos, jeunes ou plus agés. Un groupe qui dès leur 1er méfait en 1982 fit couler beaucoup d’encre .. et de sang (ils signèrent leur 1er contrat avec leur .. sang) découlant de la rencontre d’un technicien pyro de Black Sabbath ayant même joué de la basse avec des ex ELF (oui le groupe de RJ DIO), Joey Demaio avec un guitariste au sens du riff incroyable ayant fait partie des allumés punk des DICTATORS, Ross The Boss, rejoints par un chanteur à la voix en or, d’une puissance incroyable, avec un grain de voix magnifique, Eric Adams.
Dès leurs premiers méfaits musicaux et esclandres dans la presse spécialisée, le quatuor vêtu de peaux de bêtes, aux paroles guerrières digne de Conan la Barbare divisa … certains foncèrent tête baissée dans ce que proposait le groupe, adhérant à ce heavy metal nouvelle mouture, épique, guerrier avec cette basse aux avants postes. Le groupe revendiquait leur image, leur musique, le concept de Manowar défenseurs du « true » heavy metal … tandis que d’autres trouvaient cela risible. … et cette division existe depuis plus de 40 ans. Pourtant à leurs débuts, le groupe était irréprochable musicalement parlant.
Leur 1er opus « Battle Hymns » sortait en 1982 et montrait la puissance de feu des barbarians. Souvent évoqué comme étant un 1er jet maladroit et peu inspiré, j’en pense tout le contraire. Le groupe et sa musique étaient différents du MANOWAR des albums suivants, mais cet album était d’une fraicheur, d’une sacrée musicalité, moins épique et heavy metal qu’un « Sign Of The Hammer », il gardait ce côté hard rock, rock quelques fois rappelant un peu le RIOT des premiers albums (les géniaux « Metal Daze », « Shell Shock ») et plantait les graines de leur heavy lourd et épique qui serait majoritaire dans le futur, avec le génial « Dark Avanger » (avec la voix d’ Orson Welles) et sur le grandiose « Battle Hymn ». Cet album est pour moi sans conteste l’un de leurs tous meilleurs, aucune longueur, un équilibre parfait entre titre courts, efficaces accrocheurs et d’autres plus épiques, sans trop en faire. Dans la démarche, il me rappelle la pépite de MANILLA ROAD, « Crystal Logic » qui avait réussi également ce parfait mariage.
Les années dorées du groupe correspondent aux albums avec Ross The Boss, étonnant non ? Pas tant que cela car le guitariste pesait beaucoup sur la musique du groupe, les arrangements des titres et bien entendu par son jeu de guitare incisif et son son si particulier de ses rythmiques et de ses soli luminieux, énergiques et toujours avec beaucoup de feeling.
« Into Glory Ride » voyait l’identité de MANOWAR s’affirmer, avec ce côté guerrier et épique de plus en plus présent avec cette fois ci un seul titre heavy rock, « Warlord » .. et franchement pas ce que le groupe ait fait de mieux, néanmoins le groupe tatonnait encore et cela s’entend car même s’il contient quelques pépites « Gloves of Metal », « Secret Of Steel » mais le groupe se jetait corps et âme dans les longues pièces de 7 à 8 minutes, et je dois le dire, quitte à froisser les fans, que Manowar ne maitrisait pas encore totalement le sujet car même si les « Gates Of Valhalla », « March for Revenge » possèdent de bonnes choses, ils sont aussi trop longs et assez loins des joyaux épiques des 2 albums qui allaient suivre, et « Hatred » était un drole de loupé.
Mais le meilleur était à venir avec 2 albums splendides sortis la même année, 1984, à seulement quelques mois d’écart.
Cette fois ci, c’était la bonne, le groupe avait trouvé la formule parfaite et leur allant le mieux et « Hail To England » allait nous réjouir au plus haut point. Les titres étaient plus courts que ceux de son prédécesseur, mais pourtant transpiraient l’épique, ce côté guerrier et fédérateur nous immergeant avec eux dans les champs de bataille comme durant ce superbe « Blood Of My Enemies » avec toutes les interventions de guitare de Ross The Boss, ces choeurs, ce chant de malade d’Eric Adams. Cet album est un recueil de hits heavy tels ce « Kill With Power » rythmé et puissant, ce puissant et épique « Hail To England », cet entrainant « Army Of The Immortals » et que dire des 9 minutes du joyau de l’album, « Bridge of Death ». Le groupe arrivait enfin à composer une pièce épique, riche digne de leur talent, avec cette intro à la guitare acoustique tellement belle, la voix glaçante d’émotion d’Adams sur fond d’orgue posant une ambiance peu joyeuse avant ce départ fantastique avec la basse de Demaio nous vrillant les oreilles. Que c’est épique, entrainant … on peut que secouer la tête, lever le poing et suivre ce quatuor nous menant vers ce pont de la Mort.
Alors oui, Manowar distille un heavy metal puissant et assez basique mais l’écoute de ce titre nous montre qu’ils étaient capable de le faire avec nuances et feeling.
On pensait le groupe arrivé au sommet de leur talent de compositeur avec cet album… et bien ce n’était pas le cas car « Sign Of The Hammer », souvent désigné comme le frère jumeau de « Hail To England », allait faire encore mieux. C’est bien simple, tout est un peu meilleur sur ce 4eme album des américains : les brulots courts sont plus réussis et accrocheurs en Diable (« All Men Play On Ten », »Animal », « Sign Of The Hammer »), quand le propos devient plus épique et guerrier, cela donne un pur moment de heavy metal d’un groupe au sommet de leur talent sur « Thor (the Powerhead) ».
Sur « Bridge of Death », Manowar avait prouvé qu’il pouvait enfin pondre des moments épiques absolument sensationnels, et bien il le confirme de la plus belle des façons avec le très beau « Mountains » où moments heavy cotoient moments plus en douceurs montrant un groupe capable des plus belles nuances.
Le quatuor nous rappelait également qu’il savait accélérer le tempo comme sur le brûlot imparable « The Oath » lancé par ce taping à la basse d’un Demaio déchainé, pendant que Scott Colombus envoie de la pédale de double grosse caisse. Ce titre est une pure merveille, dans sa construction, ses parties musicales (arrf ces soli de Ross The Boss ….).
Comme à chaque album, Demaio glissait instrumental de basse, ici « Thunderpick », moins éprouvant que d’autres on dira mais nous faisant patienter avant l’un (le ?) des meilleurs titres jamais composé par le groupe, l’énorme « Guyana (Cult Of The Damned) », avec cette intro cette fois au poil et géniale de basse, cette batterie martiale, ce chant tantot agressif puis posé d’Adams …ce refrain épique à souhait …puis le morceau s’emballe avec ces rythmiques basse / guitare de fou, ces soli de guitare si lumineux et ce final avec leur hurlements d’Adams « Mother, Mother, Mother » ! Le groupe venait de signer leur chef d’oeuvre, parfait de la 1ère à la dernière note, l’album qui définissait leur musique, leur nom, le concept même de Manowar : épique, grandiloquant, excessif, fédérateur, passionné mais aussi source d’émotion et d’une certaine finesse. S’il ne devait en rester qu’un de leur discographie, ce serait celui ci sans hésiter une seule seconde.
Malheureusement pour les … fans, le milieu des 80s étaient synomymes de l’arrivée de MTV pesant beaucoup sur les maisons de disques et Manowar dut se plier un peu, aussi guerriers étaient ils, et cela donna « Fighting The World » au son vraiment typé 80s. Déjà à l’époque de sa sortie, la prod de l’album m’avait rebuté. Le son / prod n’avait jamais été le point fort des albums de MANOWAR, mais le côté brut des 1ers albums passait bien et collait parfaitement à ce heavy metal sans concession. Par contre là, sur ce disque de 1987, aie aie. Le groupe se permit même un titre assez « radiophonique » avec « Blow Your Speakers ». Mais d’un autre côté, les américains balançaient des titres parmi les plus violents de leur répertoires, avec les speederies sauvages « Violence And Bloodshed » et « Black Wind, Fire And Steel ». Des bons titres .. mais pas des plus mémorables. Le meilleur de l’album résidait dans ses pièces épiques comme les très bons « Holy War » et « Carry On » et bien sur « Defender », version ré-enregistrée de ce splendide titre sorti en 1983 sur un 12 » (cette version de 1983 était bien meilleure, sans cette prod en carton).
Après la perfection de « Sign Of The Hammer » et l’excellence de « Hail to England », MANOWAR marquait le pas avec ce « Fighting The World » en demi-teinte. Un bon album … mais le groupe nous avait habitué à tellement mieux.
Et le mieux repointa le bout du nez le temps d’un album, le fantastique « Kings Of Metal », tout simplement le 2nd chef d’oeuvre du groupe à mes oreilles, et le dernier très bon album du groupe .. et aussi le dernier avec Ross The Boss à la guitare, et Scott Columbus derrière les futs.
Déjà la prod était enfin digne du talent et des morceaux du groupe. Sur cet opus de 1989, les guerriers du metal faisaient un résumé de ce qu’ils savaient faire de mieux : une speederie .. mais accrocheuse (ce refrain) à 200km/h « Wheels Of Fire » (avec une avalanche de soli de guitare de Ross The Boss au sommet de son talent), des hits guerriers et fédérateurs comme le fantastique « Hail and Kill » (non mais écoutez moi ce riff !!!), le chantant « Kings of Metal » .. »Other bands play Manowar kill » !!! et surtout des power ballades tellement poignantes comme ce « Heart of Steel » (la plus belle ballade heavy metal ?) ou « The Crown and the Ring (Lament of the Kings) » et tous ces choeurs si beaux, et bien entendu une bonne dose d’épique était au rendez sur le réussi « Blood of the Kings »
On croyait le groupe revenu au top, sur leur trone du epic heavy metal .. mais malheureusement il s’agissait du chant du cygne avec le départ de Ross the Boss .. Plus rien ne serait pareil désormais et le groupe allait petit à petit sombrer dans le médiocre, album après album avec le peu mémorable « The Triumph Of Steel », le moyen et trop simple « Louder Than Hell », le raté « Warriors Of The World » avec son côté symphonique insupportable .. mais le summum de l’horreur fut atteint avec les 2 derniers opus du groupe, « Gods Of War » et  » The Lord Of Steel » indignes du groupe, et impossibles à écouter (prod horribles, titres ennuyeux à mourir). Bref une fin de carrière discographique à oublier.
Mais cela n’occultera jamais l’excellence d’une décennie remarquable, les 80s, durant laquelle le groupe avait défini un genre nouveau avec une si forte identité dans leur musique, la façon de faire sonner leurs instruments et cette voix unique d’Eric Adams. Leur égocentrisme, leur excès ont toujours fait partie du tableau … un groupe qu’on aimera toujours critiquer mais dont la qualité de la musique primera avant tout le reste et fera oublier ces tee shirts récents ridicules avec leurs concerts annulés (avec en plus une faute sur une des dates …) et les polémiques associées.
Indispensables : « Sign Of The Hammer », « Hail To England », « Kings Of Metal »
Excellent : « Battle Hymn »
Mention honorable : « Fighting The World », « Into Glory Ride ».