OZZY OSBOURNE : « The Ultimate Sin » (c) 1986

OZZY OSBOURNE : « The Ultimate Sin » (c) 1986

The Ultimate Sin
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Publié: 22/02/1986

Je n’ai jamais été le plus grand fan d’Ozzy … bon nombre adulent le personnage et ses excès, les exhubérances du chanteur anglais et même sa voix  … pour ma part j’ai toujours préféré, et de loin, un RJ Dio ou un Bruce Dickinson … néanmoins je dois reconnaître que le croqueur de chauve-souris a participé à quelques très bons albums de Black Sabbath … et concernant sa carrière solo peu d’albums m’ont vraiment marqué à l’exception du 1er avec le génial Randy Rhoads et ..ce « The Ultimate Sin ». Ozzy avait mis du temps à le sortir cet album … 3 ans après un « Bark At The Moon » bien tiède (la faute à des arrangements loupés et trop de titres peu mémorables). 3 ans dans les 80s, c’était une éternité, les groupes étant habitués à l’époque à sortir un disque tous les ans. Mais cela s’était avéré nécessaire pour le bonhomme, complétement cramé après 15 ans d’excès en tout genre … et il était donc parti en cure de désintoxication (et avait doublé de volume au passage !). Pour son 4ème album solo, Ozzy avait décidé de garder son jeune guitariste talentueux, Jake E.Lee mais par contre exit ses autres musiciens dont le dernier de l’époque Rhoads, à savoir Tommy Aldridge. Même le bassiste Daisley avait été congédié alors qu’il avait signé la majorité des paroles de l’album, Ozzy étant …occupé ailleurs. Place désormais à Phil Soussan à la basse et à Randy Castillo à la batterie.
Le 1er contact que j’avais eu avec cet album avait été bien entendu via la magnifique pochette du 33t acheté à l’époque de sa sortie montrant l’apocalypse nucléaire avec cette gargouille avec une tete d’Ozzy semblant être hypnotisée par cette vampe aux yeux rouges (ayant un petit air de la Sharon actuelle). Vraiment splendide peinture, tellement plus réussie que les affreuses pochettes de ses précédents efforts solo.
Et musicalement, Ozzy et ses sbires allaient faire parler la poudre, grâce principalement au talent de compositeur de Jake E.Lee écrivant toutes les musiques (exceptée celle de « Shot In The Dark » par Phil Soussan) et bien sûr son jeu de guitare si lumineux, volubile et heavy.
Alors s’il y a une chose qui a toujours suscité chez moi une totale incompréhension, ce sont toutes ces chroniques de l’album de l’époque et même les plus récentes évoquant un album de hard FM, le plus soft de sa carrière etc … Mais que nenni !!! C’est carrément l’inverse !! Comment les journalistes pouvaient ils écrire cela alors que JAMAIS Ozzy n’avait eu un son de guitare aussi heavy sur l’un de ses albums, des riffs si tranchants et ébouriffants, une ambiance dans la grande majorité des titres assez sombre, des paroles pessimistes bien loin des lyriques sucrées des groupes hard / glam de l’époque. Et puis ce chant d’Ozzy …s’égosillant comme un damné sur tous les titres.
Dès le 1er titre « The Ultimate Sin » le ton était donné. Quel riff heavy, la double grosse caisse résonne à environ 2min.
Le riff de « Secret Loser » déboule pour un morceau certes mélodique mais rendu sacrément heavy par le riff de guitare vraiment impérial. Et puis ce pont jouissif avec la partie partie instrumentale illuminée par les soli de guitare. Si c’est du hard FM ça, Slayer fait du bal musette !
Et quasi tous les titres ont la même formule, riff puissant avec une section rythmique qui bastonne, avec des breaks bien sentis, des mélodies accrocheuses mais malsaines d’un Ozzy très en forme … comme sur le génial « Never » , sur « Never Know Why » ou encore l’énervant (mais que j’adore) « Thank God for the Bomb ». Pas de sucrerie sur cette album (à l’inverse de ses autres disques) mais un titre à ambiances, le magnifique « Killer Of Giants », tout simplement mon titre préféré du chanteur fou. Après une superbe intro à la guitare acoustique de Lee, la voix tremblante d’Ozzy et émouvante vous glace le sang avant qu’un riff bien heavy vous fasse exploser les cages à miel sur un refrain superbe … puis arrivent les soli encore tellement bien en place et mélodiques avant cette partie instrumentale qui accèlere d’un coup, Lee assénant riffs rapides et heavy sur fond de tempo enlevé .. que c’est bien trouvé. Une pépite, vraiment.
Enfin l’album se termine avec le titre sur lequel il me semble les journalises ont basé et fait leur jugement sur cet album : « Shot In The Dark ». Alors oui ce titre est mélodique de part sa mélodie accrocheuse …mais l’ensemble reste quand même heavy et surtout très bon avec encore une fois des soli excellents de Lee. Du reste le riff et ce titre me rappelle certains titres mid-tempo de … Dio de l’époque. Comme quoi ….
Au final il en ressort un excellent disque de heavy mélodique à l’ambiance peu joyeuse dont le grand gagnant est Ozzy bien sûr mais surtout Jake E Lee. Son jeu, ses riffs et surtout ce son ont tellement plus d’ampleur que sur l’album précédent (oui je sais .. « Bark At The Moon » est un sacré bon morceau .. mais le reste … aie aie).
Bien sûr, personne ne pourra faire oublier Randy Rhoads et ce 1er disque de légende (« Crazy Train », « Mr Crowley », « I Don’t Know », « Dee » .) mais ce « The Ultimate Sin » n’avait pas à rougir et montrait une facette plus heavy et sombre du chanteur. Jamais il n’arrivera à ré-itérer un tel succès musical .
A découvrir (ou redécouvrir).

 

Side A
1. The Ultimate Sin 03:44
2. Secret Loser 04:09
3. Never Know Why 04:28
4. Thank God for the Bomb 03:54
5. Never 04:19
Side B
6. Lightning Strikes 05:14
7. Killer of Giants 05:42
8. Fool like You 05:20
9. Shot in the Dark 04:26
41:16:00

 

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