Pendant des années, l’Italie nous avait habitué à des groupes de power metal ou metal symphonique mais depuis une paire d’années les italiens nous gâtent avec de très bons groupes de heavy metal et epic heavy metal. Je pense notamment à KONQUEST, TYTUS ou encore HOLY MARTYR. Et voilà qu’un « nouveau » venu vient de sortir son 1er album autoproduit (donc pas facile à vous procurer mais n’hésitez pas à contacter le groupe directement) au nom énigmatique ELLE TEA, ou plutôt un one-man-band de Leonardo Trevisan qui assure tous les instruments, le chant, la composition et la production. Les chansons datent de 2017 mais il aura fallu attendre 6 ans pour que l’Homme Orchestre italien se décide enfin à les sortir et autant dire que cela valait la peine d’attendre si longtemps tant la qualité est au rendez-vous. C’est l’une des choses que j’adore en découvrant tous les jours des nouveaux groupes, en cliquant la 1ère fois sur le bouton play, on ne sait jamais à l’avance sur quoi on va tomber … souvent je reste de marbre et rien ne me touche, d’autres fois, plus rares, la magie opère instantanément et je sais dès le 1er morceau que la suite va me plaire au plus haut point. C’est ce qui c’est passé à l’écoute de « Fate Is At My Side » qui est démarré par ces accroches mélodiques à la guitare avant qu’un riff nerveux lance le titre. On découvre rapidement la voix très attachante de Leonardo Trevisan, pleine de feeling et qui me touche. On est loin des hurleurs à voix aigue ou rauque habituellement entendus dans le heavy, ici la voix est posée mais avec un grain très agréable et collant parfaitement à la musique du groupe (on peut penser un peu au chanteur de WYTCH HAZEL par moments ou encore d’ ASHBURY). On se rend compte avec cette piste du talent de Leonardo Trevisan pour composer des mélodies hyper accrocheuses soutenues pour des riffs efficaces. On remarque également les différents sons de guitares utilisés par le musicien et plein de bonnes idées comme cette voix doublée ici et là, ce petit break avec des chouettes arpèges de guitare. Difficile de ne pas être embarqué par ce titre heavy un brin épique piochant aussi un peu de ses influences dans la NWOBHM avec ces quelques harmonies à 2 guitares.
Les six cordes sont donc à la fête comme en atteste le titre suivant « An Awaited Sign ». La musique n’est absolument pas monotone avec des changements de tempo au sein du même morceau mais amenés de façon si naturelle que cela rajoute au plaisir de l’écoute.
Avec « Part Of The Devil », ELLE TEA touche au sublime avec une dynamique allant de cette intro calme avec ces quelques notes de guitares en son clair et aussi une guitare acoustique, cette voix claire et inquiétante de Leonardo Trevisan, avant qu’un « faux » départ avec grosse guitare ne survient augurant du reste du morceau, mais l’accalmie revient quelques secondes avant que le titre reparte de plus belle débouchant sur une accélération avec des soli démontrant le talent de guitariste soliste de Leonardo. La mélodie du refrain est imparable. Quel voyage ponctué ici et là d’autres breaks mettant en valeur des parties de guitares magnifiques. Quel talent de compositeur et quel musicien !
Le tempo ralentit avec le très mélodique « Voice Of Time » commençant avec ces mélodies de guitares semblant sortir des derniers albums d’IRON MAIDEN. L’italien a un don, c’est clair, pour pondre des mélodies imparables.
Changement d’ambiance avec l’épique « Riding In the Dust » au groove bien senti avec ce rythme remuant et toujours ces parties de guitare rythmique et mélodique si bien trouvées, et puis quel refrain agrémenté avec des biens chouettes choeurs à plusieurs voix. 6 minutes de miel pour mes oreilles.
« Burning Soul » est introduit par quelques très beaux accords de guitare en son clair avant de partir en titre heavy mid-tempo avec une nouvelle fois une mélodie addictive chantée par Leonardo ponctuée de belles mélodies de guitares .
Ce 1er essaie de ELLE TEA se termine avec une magnifique pièce de plus de 6 minutes épique à souhait, « The Wanderer » : cela commence par quelques notes de guitare acoustique avant qu’une mélodie de guitare imparable de résonne dans les enceintes soutenue par un riff puissant, quelques percussions étonnantes dans le fond, puis tout s’arrête avec cette guitare acoustique revenant, quelques notes de guitare électrique tout en touchée et retenue magnifique et enfin le chant de Leonardo fait son apparission, envoutant nous contant cette histoire avec cette voix doublée, sur fond de notes de guitares tellement belles. Le morceau évolue au fil des minutes sans jamais se répéter, le tempo s’accélère vers la 4ème minute donnant sur une superbes partie de twin guitares très maidenien sur un tempo soutenu. Que c’est bon !
En à peine 32 minutes et 7 titres Leonardo Trevisan et son ELLE TEA m’ont mis dans leur poche et m’ont conquis par la beauté mélodique de leur musique, leurs parties de guitares si inspirées et riches et surtout un talent de composition formidable. Pas une seule seconde d’ennui, tout coule de source et je reste émerveillé à chacune des écoutes de cet opus qui tourne en boucle chez moi de puis quelques semaines. Un magnifique voyage dans les 80s qui va ravir les fans de BUTTERFLY, WYTCH HAZEL, IRON MAIDEN, MANILLA ROAD (on note le clin d’oeil de la pochette à celle de « Crystal Logic »), ASHBURY.