IRON MAIDEN : « Senjutsu » (c) 2021
6 ans … 6 ans que nous attendions ce nouvel album d’ IRON MAIDEN … soit l’attente la plus longue entre 2 albums de la Vierge de Fer, autant dire une (from here to) éternité pour les fans que nous sommes. Le contexte n’était pas simple et l’album aurait dû sortir bien avant mais la covid n’a pas facilité les choses d’autant plus que le groupe avait déjà un calendrier bien chargé avec leur énorme tournée Legacy Of The Beast. C’est du reste lors d’une pause de cette tournée marathon que ce 17ème album du sextet a été composé et enregistré sous la houlette de Kevin Shirley aux studios Guillaume Tell à Paris là où furent également captés « Brave New World » et « The Book Of Souls ».
Le 1er contact avec « Senjutsu » se fait avec cette pochette magnifique signée Mark Wilkinson (Marillion, Fish, Judas Priest et tellement d’autres) : après le Eddie maya de « The Book Of Souls » qui semblait revisiter le Eddie du 1er album, voici Eddie samouraï menaçant comme jamais avec son katana et sa pause très « Killers ». Le choix d’un fond quasi uniforme (on note cette fois-ci une légère coloration verte, surtout visible sur la pochette de l’édition vinyle) semble avoir été choisie pour bien mettre en valeur Eddie. On se régale sur le visuel plus riche de la pochette intérieure avec ce paysage japonais d’il y a quelques siècles, et aussi ces autres dessins magnifiques d’Eddie dans des pauses différentes dont une en archer. Comme d’habitude, le groupe anglais a pris un soin tout particulier sur le packaging irréprochable, d’une grande qualité dont les versions vinyles belles à pleurer dans le gatefold à 3 volets. Même les pochettes contenant les vinyles sont d’une grande qualité, épaisses et avec un superbe dessin d’Eddie. On trouve bien entendu les paroles des 10 titres mais on remarque aussi les remerciements de Steve Harris à bon nombre de musiciens ayant participé à l’aventure de Maiden dans les 1ères années avant la signature de leur 1er deal mais aussi des musiciens tels Blaze Bayley.
Mais est-ce que le ramage se rapporte à ce plumage ? Pour éviter de vous faire attendre plus longtemps.. oui.. 100 fois oui. Alors j’en vois venir certains, levant les bras au ciel, clamant que cet album n’a plus rien à voir avec « leur » Maiden, celui de « The Number Of The Beast » ou de « Powerslave » … et bien ils n’ont pas tort ! Effectivement, le Maiden 2021 est très différent de celui des 80s : les musiciens n’ont plus 20 ans mais 65 ans, en matière de heavy direct, ils ont déjà tout dit il y a 35 ans et cela fait 26 ans (depuis « The X Factor ») que le groupe a décidé de leur orientation musicale basée sur des longs morceaux avec intro, que Harris n’en fait qu’à sa tête en ayant une idée bien précise de comment doit sonner Maiden en studio : quasi identique à ce qu’on entend en live, sans chichi, sans fioritures, sans « gros » son rajouté en studio. Il ne l’a jamais caché depuis plus de 20 ans du reste, il ne veut pas de triche, souhaite qu’on retrouve toujours cette ambiance live sur les albums de Maiden avec un son ancré dans la fin des 70s, période que le Boss vénère depuis tout gamin. Et pour se faire, il dirige d’une poigne de … fer les enregistrements et a toujours le dernier mot, faisant de Shirley un exécutant ingénieur du son. Si vous n’aimez pas le son des albums de Maiden depuis 2000, ce n’est pas Shirley qu’il faut blâmer, mais Steve Harris 🙂
Maiden ne sonnera jamais comme une prod d’ Andy Sneap avec ce fameux gros mur de guitares … tellement prévisible qu’on retrouve depuis plus de dix ans sur toutes ses prod que cela en devient gênant et porte à confusion (est ce que j’écoute le dernier Judas Priest ou le dernier Accept ??). Non Maiden, sous la volonté de Harris, restera ancré dans le heavy / hard de la fin des 70s avec un son plus aéré, plus organique très proche du live .. et c’est tant mieux car ils garderont ainsi leur personnalité. Tout n’est pas parfait bien évidemment … mais la perfection est d’un tel ennui et d’une telle froideur.
Mais venons-en à la musique, car c’est elle avant tout autre chose la Reine du jour .
« Senjutsu » est un album long, très dense et très riche qu’il est impossible de s’en faire une idée après une seule écoute. Il se mérite et demande de l’attention et ses 10 plages dévoilent petit à petit au fil des écoutes ses charmes, des parties instrumentales ici et là qu’on n’avait pas forcément remarqué au départ. Faire une chronique précipitée après 2/3 écoutes d’un tel album aurait été un non-sens.
Je rapproche beaucoup ce disque de « A Matter Of Life And Death » et ce pour plusieurs raisons : l’ambiance générale est sombre, les morceaux sont longs mais passionnant, les sujets abordés sont la guerre, le monde et l’humanité en pleine perdition, cette volonté de s’échapper du temps présent. On retrouve aussi ce côté très heavy, pesant de l’album de 2006 .. qu’on avait aussi sur « The X Factor », autre album très noir de Maiden. Toute cette atmosphère est amplifiée et mise en valeur par une production compacte mettant en relief ce côté heavy des titres, bien plus réussie que celle des 2 précédents opus des anglais (c’est flagrant sur la version vinyle de « Senjutsu » dont le mastering est vraiment plus réussi que celui de « The Book Of Souls » ou « The Final Frontier »).
Cela démarre de façon étonnante avec des percussions tribales jouées par Nicko McBrain dès les 1ères secondes de « Senjutsu » et qui vont se poursuive durant tout ce morceau de bravoure ….qui nous plongent dans des temps anciens au pays du Soleil Levant lorsque ces tambours servaient d’appel au ralliement des guerriers japonais pour défendre leurs terres des invasions venant du sud.
Dès l’entame de l’album, Maiden nous surprend et nous savons que ce disque sera un voyage passionnant mais aussi turbulent durant lequel il faudra s’accrocher, oublier nos repères. Nous sommes loin d’un « The Wicker Man », d’un « Aces High » immédiatement assimilable. Le rythme de ce 1er titre est rampant, le chant de Bruce Dickison est rempli de mélancolie durant le refrain, de tristesse et aussi de détresse (« Hear them calling – Ready now we wait »), les riffs composés par Adrian « H » Smith sont d’une lourdeur implacable avec ici et là une mélodie de guitare traditionnelle. Tel un rouleau compresseur, ce titre nous assomme tout en nous faisant voyager sans que nous voyons le temps passer agrémenté par des soli pas piqués des vers avec le 1er par H suivi de Dave « Davey » Murray utilisant une sonorité étonnante pour son solo .. quant à Janick Gers il intervient un peu plus tard. Ce qui frappe est la facilité avec laquelle nous arrivons à distinguer les soli de chacun des tres amigos, chacun possédant un son et surtout une attaque qui lui est propre. H balance un dernier solo bien trouvé en toute fin de morceau.
Qui a dit que Maiden n’évoluait pas ? Dès ce 1er titre, Maiden prouve qu’ils ont des nouvelles choses à proposer à leurs fans avec un Adrian Smith véritable garant de ces nouvelles idées.
Comme pour se remettre de cette 1ère énorme claque, « Stratego » débarque sur un tempo enlevé et nous emmène en terrain connu, plus direct avec la basse du Boss qui cavale, une mélodie vocale durant les 1ers couplets me rappelant un peu « When The Wild Wind Blows ». J’aime bien la construction avec couplet / pré-refrain / refrain (un p’tit air de « Rainmaker » je trouve) … post refrain … comme on pouvait trouver sur « Ghost Of The Navigator ».
La voix doublée de Bruce sur le refrain est assez originale pour Maiden. Quant au solo de Gers, il ne me choque pas. Oui il ne brille pas par son originalité mais c’est du pur Janick Gers.. et cela me va car au moins il propose quelque chose de différent par rapport à Smith et Murray. Maiden renoue enfin avec succès à la qualité de ses titres courts avec beaucoup plus de bonheur que sur les « Speed Of Light », « Death Or Glory » ou « Mother Of Mercy » et cela fait très plaisir !
Après cette cavalcade en terrain connu, Maiden nous invite de nouveau dans un voyage passionnant dans une nouvelle contrée musicale avec son lot de nouveautés dans « The Writing On The Wall » , 1er extrait présenté au monde entier mi-juillet. Titre étonnant, mis en image avec ce magnifique film d’animation / dessin animé, dans une ambiance western post-apocalyptique faisant penser à Mad Max et Ghost Rider, commençant avec ces guitares acoustiques, avant que n’arrivent les cymbales de Nicko suivies de la basse du boss .. puis le morceau démarre au bout de cette minute de mise en bouche avec Bruce chantant une mélodie qu’on attendait plus et qui faisait défaut à l’album précédent dont le 1er single « Speed Of Light » qui n’était pas fameux. Ici la ligne de chant est parfaite et donne envie de lever le poing et le refrain est une franche réussite avec ces harmonies de guitares qu’on aurait pu croire composées par Gers (on pense un peu à celles de « Dance Of Death »).
Le plus étonnant est, je pense, le son des guitares rythmiques sans gros accords heavy plaqués, ici le choix a été fait de plus de finesse et un son plus rock et bluesy allant parfaitement à ce titre et puis quel groove ! La patte de H est évidente.
Un titre qui va faire couler beaucoup d’encre car on est loin du heavy metal puissant du Maiden des 80s … mais cette fois ci, quand on entend un telle réussite grandement due à la qualité de la compo (merciiiii Mr Smith !!) , on ne peut qu’adhérer. Et bien sûr n’oublions pas les soli au poil de …. H et de Davey.
Pour ma part, je suis totalement convaincu par ce single … qui enterre de la tête aux pieds ceux de précédents albums, avec un Maiden ayant ENFIN retrouvé l’accroche qui tue, et en proposant une musique légèrement différente avec ce côté à la fois bluesy, sudiste (les guitares sentent le Texas !) et épique réussi. L’un de mes morceaux préférés de l’album.
Ce début d’album est marqué par les guitaristes, Adrian Smith et Janick Gers avec ces 3 premiers titres des plus réussis.
Mais ne vous inquiétez pas, le maître à bord reste Steve Harris qui ne se laisse pas conter et qui dès le 4ème titre « Lost In The Lost World » vient nous rappeler qu’il est le garant du son et de la musique de Maiden mais aussi que lui aussi compte bien nous surprendre. Et le moins que l’on puisse dire est que les 2 premières minutes de cette fresque sont étonnantes sur un disque de Maiden, avec ces accords de guitare acoustique, cette voix de Bruce semblant lointaine et filtrée … comme perdue dans un autre monde, puis ces chœurs mystiques … L’influence Pink Floyd est flagrante et tellement bien trouvée et constitue encore une fois une nouveauté, une nouvelle proposition musicale de la part des anglais. Le rythme ensuite s’emballe avec une cavalcade typique de Maiden menée par cette basse aux avant-postes et de nouveau bien présente dans le mix. Les riffs sont heavy durant les couplets, la ligne vocale de Bruce moins évidente que sur les titres précédents mais la surprise arrive avec le pré-chorus avec la voix grave de Bruce suivi par une mélodie de guitare débouchant sur un refrain rappelant effectivement l’époque « The X Factor » enchainé directement avec des harmonies de guitares bien chouettes tandis que le Boss plaque des accords de basse. Ce break est suivi par un série de soli pour le coup encore au poil, le 1er étant assuré par Davey qui étonne par les sonorités surprenantes utilisées et finalement peu communes sur des albums du groupe, suivi d’une descente de 6 cordes de H dont on reconnait l’attaque franche, précise et toujours aussi mélodique .. avant que les deux amigos repartent en harmonies. La pression retombe et le morceau se termine calmement avec une très chouette partie chantée par Bruce de sa belle voix posée sur fond de quelques notes de guitares tout en touché et d’arpèges de la 4 cordes du Boss, et un clavier d’ambiance au loin. Un titre qu’il m’a fallu dompter car je l’avoue, ses 1ère écoutes ne furent pas évidentes … mais je suis habitué avec Maiden qui m’avait déjà fait le coup avec « A Matter Of Life Of Death » … mais ce tableau épique aux paroles magnifiques du Boss a dévoilé ses charmes et ses subtilités au fil des écoutes pour finalement me mettre dans sa poche. Un bien bel hommage aux indigènes indiens où Harris peint un magnifique tableau très imagé de la vie simple, proche de la nature de ces peuples forcés à perdre toute cette vie, toutes leurs traditions. Le Boss avait déjà abordé le sujet de façon plus simpliste sur « Run To The Hills » mais ici il prend le temps de poser plus de mots, et c’est magnifique et très mélancolique.
L’homme fort de l’album, Adrian Smith, se met encore une fois en avant avec le titre le plus court de l’album, « Days Of Future Past » qui est aussi l’un des plus véloces. Au travers de ce brûlot, le guitariste nous propose sa vision d’un titre heavy version Maiden 2021 et surtout ne répétant pas le passé avec toujours cette volonté d’enrichir la musique de nouvelles idées, de nouveaux sons de guitares jusque que la jamais utilisés dans Maiden comme ce gimmick de guitare joué au tout début du morceau se superposant à la rythmique, qu’on entend également dans le refrain et en outro du titre. Difficile de ne pas taper du pied sur ce tempo entrainant et de ne pas lever le point durant le refrain et de gueuler avec Bruce. Cela faisait très longtemps que Maiden n’avait pas pondu un tel brûlot court aussi réussi, le dernier étant « Different World » en 2006. On retrouve un peu de « The Fallen Angel » titre souvent oublié de « Brave New World » … mais ici H y apporte de la lumière comme ce petit break après son solo ébouriffant, avec cette batterie martiale, ce léger clavier, cette guitare au volume baissé .. puis le titre repart.. quelle belle dynamique ! A noter les paroles intéressantes de Bruce basée sur le film « Constantine » avec Keanu Reeves incarnant un homme exorciste renommé condamné à errer sur Terre jusqu’à sa mort après laquelle il ira en enfer.
Cette 1ère partie passionnante et étonnante de « Senjutsu » se termine par une composition du duo Harris/Gers mais dont la musique ressemble beaucoup à Gers, avec déjà cette intro acoustique nous rappelant celle de « The Legacy » ou celle de « The Talisman » , très belle au demeurant, et la suite semble confirmer cela avec une mélodie légèrement celtique qu’affectionne le guitariste qu’on retrouvait déjà avec ces parties folkloriques sur « Look For The Truth » ou « The Unbeliever » et c’est ce qu’on entend durant les couplets de « The Time Machine ». Le morceau enchaine avec une autre partie menée par une belle mélodie de guitare ayant un petit air de « Dance Of Death » qui n’est pas pour me déplaire sur laquelle Bruce démontre que sa voix n’a rien perdu de sa superbe atteignant des sommets avant un refrain que je trouve bien trouvé et plus posé « I am not a preacher – I Am a Man » confie Bruce incarnant ce voyageur du temps qui finalement souffre de tous ces secrets dévoilés et souvent blessant et n’amenant que noirceur. Un très beau titre typique du Maiden des années 2000, plus conventionnel donc, mais néanmoins très réussi.
La seconde partie de ce nouvel opus de Maiden commence par une magnifique ballade composée une fois n’est pas coutume par Adrian Smith et aidé par Bruce Dickinson qui apporte des paroles inspirées et poignantes nous plongeant durant la 2nde guerre mondiale et étant un hommage à Winston Churchill, qui bien qu’étant un personnage politique loin d’être exempt de tout reproche avant cette guerre, allait devenir le sauveur de notre monde en se levant, seul contre tous dans son pays (« Naked by the throne of kings »), pour s’opposer à Hitler et refuser de capituler. Le titre commence par ce bruit des vagues venant s’échouer sur la plage de … Dunkerque où l’eau se mêle au sang des soldats anglais et français tués lors de l’évacuation des troupes britanniques et françaises vers l’Angleterre après la déroute de ces armées face au Blitzkrieg de l’armée allemande.
L’ambiance est donc très mélancolique portée avec ces arpèges de guitares et cette petite mélodie triste, ce léger clavier d’ambiance, Bruce chantant de sa voix grave ces paroles témoignages d’un passé historique ayant traumatisé toute une nation, puis le refrain offre une magnifique montée en puissance, les guitares deviennent heavy, Bruce nous régale et illumine le refrain de sa voix tellement belle et lyrique incarnant l’homme au cigare se tenant droit devant le gouvernement anglais en leur disant qu’ils vont récolter le sang et les pleurs s’ils ne lui donnent pas les rênes pour se lever contre ces « barbares aux portes » de la Grande Ile. Adrian Smith décroche l’un de ses plus beaux soli dans cette pépite émouvante, tout en feeling, en touché qui me font hérisser le poil … que c’est beau et comme pour parfaire le tableau, Davey y va de son solo dans un autre style ici très hendrixien me rappelant aussi ses premiers soli dans les 1ers albums de Maiden. Les duellistes se sont retrouvés et brillent de nouveau de mille feux. Le morceau se termine pas le bruit de vagues, les mouettes mais cette fois ci d’une plage normande témoignant du travail accompli par Churchill durant ces 4 années de guerre et ayant abouti au débarquement allié le 6 Juin 1944, synonyme de la libération de l’Europe. L’un des plus beaux morceaux composés par Smith pour Maiden, complétant la belle série commencée avec « Paschendale » et « The Longest Day ».
Place maintenant à Mister Steve Harris qui s’en ait donné à cœur joie sans aucune limite dans les 3 dernières pièces composant « Senjutsu », 33 minutes en 3 titres d’un heavy metal épique comme jamais. Certains semblaient effrayés et critiquaient avant même d’avoir entendu la moindre note, pour ma part j’étais au contraire très enthousiaste d’entendre cette trilogie unique dans l’histoire du Géant anglais.
Trois morceaux de plus 10 minutes, mais trois morceaux bien différents. Le 1er, « Death Of The Celts » laisse planer l’impression durant son intro acoustique guitare et basse à une suite de « The Clansman » mais dès que le morceau devient électrique avec les guitares heavy et la section rythmique font leur apparition, on se rend compte qu’il n’en est rien et que le morceau possède sa propre identité. Le tempo est assez lent mais heavy et épique avec ce chant guerrier de Bruce donnant envie de lever le poing. Ici pas de véritable refrain, et un solo arrive assez vite à 4 minutes avant un changement de rythme mené par la basse du Boss très présente et faisant plaisir à entendre. Ce passage durant 2 minutes est un véritable plaisir rythmique basse / guitares avec quelques descentes de manche du Boss bien senties et assez originales. Los Tres Amigos dégainent ensuite chacun un solo chacun bien identifiable, Janick, Davey puis H toujours en grande forme. Bien qu’étant l’un de mes titres préférés de l’album, je rejoints certains sur certaines longueurs de cet album, notamment ce passage après les soli sans les guitares rythmiques avec juste ce clavier et Bruce au chant. J’ai du mal à comprendre son but et le titre aurait gagné en efficacité sans cette petite partie arrivant comme un cheveu sur la soupe, mais ce n’est pas grand-chose tant ce titre est réussi, avec cette partie rythmique qui m’a fait son petit effet.
La seconde pièce épique d’Harris est « The Parchment ». Pour être franc, c’est le morceau de l’album qui m’a demandé le plus de temps pour le comprendre et l’apprécier car il se passe beaucoup de choses, le fil conducteur et sa ligne directrice ne sont pas simples à appréhender, en tout cas moins faciles que les titres précédents. Mais petit à petit, on découvre sa richesse et les idées du Boss apparaissent l’une après l’autre. Ce monstre de 12 minutes commence avec ces accords de basse du patron avec en fond un clavier mystique rappelant le côté égyptien de « Powerslave » ou maya de « Book Of Souls ». Le titre démarre et les guitares reprennent cette mélodie orientale jouée par le clavier et reprise ensuite par Bruce dans sa ligne vocale. Le rythme n’est pas rapide, il est entêtant, le titre progresse lentement, vers 4’20 les mélodies de guitare me ramènent à celles d’ « Alexander The Great » / « To Tame A Land » / « The Nomad » .. semblant provenir du même sable….ce qui est normal étant donné qu’Harris aborde ici un moment de l’Histoire de l’Empire Parth en Iran / Perse, peuple célèbre pour les techniques de guerre d’une efficacité redoutable … puis les soli de Davey, Janick nous illuminent tel le Soleil éblouissant, Adrian intervient un peu plus tard avec un solo étonnant et assez dissonant. 2 minutes de plaisir musical pour les amoureux de la guitare. Bruce reprend ses lignes vocales déjà chantées au début du morceau avec une nouveauté avec sa voix doublée pour certaines harmonies et une autre mélodie me rappelant le côté triste de « When The Wild Wind Blows ». Soudain, le rythme s’affole vers 10’ de façon inattendu avec une accélération qu’on attendait plus et tellement jouissive avec une nouvelle avalanche de soli entamées par un Janick déchainé suivi de H encore une fois éblouissant de précision (mon héro !) pour conclure un passage rythmique basse guitares de toute beauté dans ce final absolument magnifique. Un morceau moins accessible que d’autres mais tellement immergeant.
Le dernier titre de l’album, « Hell On Earth » commence comme souvent par des arpèges de basse, quelques notes de guitares tout en touché puis le morceau démarre vraiment au bout de 2 minutes en mode cavalcade, porté par une mélodie de guitare (me rappelant un peu « Alexander The Great ») avant qu’une autre prenne le relai et sera utilisée également comme ligne vocale pour Bruce. Le clavier est bien présent mais tout se met place et la construction du morceau est magnifique de même que sa mélodie chantée par Bruce alors que les paroles sont graves, évoquant la pollution (le trou dans la couche d’ozone), les gamins armés combattant au Moyen Orient, les médias se nourrissant des conflits armés, bref l’Enfer sur Terre ! Le brigde amenant au refrain est de toute beauté démontrant le talent de compositeur de Steve Harris. La voix doublée de Bruce sur le refrain est bien venue et assez originale. Les soli arrivent rapidement après ce 1er refrain avec la mélodie toujours favorisée par les six cordistes. Un break intervient avec seulement la basse, un léger clavier et quelques notes de guitares tout en touché magnifiques, puis une petite partie vocale étonnante aux voix doublées de Bruce nous interpellent avant que le morceau reparte dans une partie heavy avec Nicko donnant un côté groovy avec sa charley …. « Lost In Anger … Life In Danger » chante Bruce, comme un SOS à cette planète en danger. Une pièce épique et mélodique de toute beauté qui conclut de la plus belle des façons ces plus de 80 minutes de ce 17ème album d’IRON MAIDEN.
Comme déjà indiqué dans mon introduction, oui le pari est gagné haut la main par les anglais et ce n’était pas acquis d’avance. Après 2 albums à la qualité en dents de scie, à la prod hésitante et sans véritable ligne artistique directrice, IRON MAIDEN retrouve ses marques, son inspiration et son envie de surprendre dans cet opus dont la couleur noire sied à merveille à l’ambiance majoritairement sombre du disque, se rapprochant du sublime « A Matter Of Life And Death », possédant également la même densité et intensité émotionnelle que celui-ci. On apprécie également cette volonté d’apporter ici et là des nouveautés dans la musique des anglais et portées par l’homme fort du disque, Adrian Smith qui illumine l’ensemble des chansons de son immense talent et son envie intacte de tout donner pour ce groupe qui lui a tout donné. Tout n’est pas parfait dans « Senjutsu », certaines longueurs auraient être pu évitées, certains arrangements auraient pu être mieux amenés, le clavier aurait pu être distillé plus en retenu … mais ces quelques reproches ne sont au final que peu de chose devant le résultat final qui m’éblouit, me réjouit et me fait réaliser la chance que nous avons d’avoir un groupe comme IRON MAIDEN capable après 41 ans et 16 albums de proposer un disque si riche, différent mais si passionnant. Non, Maiden ne sera jamais un groupe comme les autres et refusera toujours de rentrer dans le moule que certains passéistes souhaiteraient enfermer, Maiden a toujours fait ce qu’ils voulaient et 4 décennies après leurs premiers shows dans les bars de l’East End, le groupe reste fidèle à ses valeurs et droit dans ses bottes .. et c’est pour cela que je, nous sommes des fans inconditionnels d’IRON MAIDEN.
UP THE IRONS !!!
Disc 1 | ||
1. | Senjutsu | 08:20 |
2. | Stratego | 04:59 |
3. | The Writing on the Wall | 06:13 |
4. | Lost in a Lost World | 09:31 |
5. | Days of Future Past | 04:03 |
6. | The Time Machine | 07:09 |
40:15:00 | ||
Disc 2 | ||
1. | Darkest Hour | 07:20 |
2. | Death of the Celts | 10:20 |
3. | The Parchment | 12:39 |
4. | Hell on Earth | 11:19 |
41:38:00 |