SAVAGE OATH : « Divine Battle » (c) 2024

SAVAGE OATH : « Divine Battle » (c) 2024

Divine Battle
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Publié: 15/03/2024

Les champs de bataille, le bruit des épées qui s’entrechoquent, les guerriers féroces hurlant prêts à mourir pour leur cause, telle est l’introduction de ce 1er opus des américains de SAVAGE OATH. Et avec une telle intro et ambiance, on est en droit d’attendre un déluge de riffs puissants et de chants guerriers.
Coupons court de suite au suspens, nous sommes servis au dela de nos espérences les plus folles. Rarement la désigation d’ « Epic Heavy Metal » n’aura aussi bien porté son nom. C’est bien simple, les américains enterrent quasi toute la concurrence nous ramenant à l’époque sacro-sainte d’un « Hail To England » / « Sign Of The Hammer » pour le côté épique/warriors mais aussi des groupes plus récents comme ETERNAL CHAMPION, VISIGOTH ou MEGATON SWORD.
Il faut dire que les forces en jeu sont très bien armées. Jugez plutôt : Phil Ross (IRONSWORD, SENTRY, ex-MANILLA ROAD) à la basse, Leeland Campana (VISIGOTH) à la guitare, Carlos Llanas (qui jouait sur le 1er album d’ETERNAL CHAMPION) à la guitare, du batteur de session Ryan Mower et bien entendu le chanteur Brendan Radigan (PAGAN ALTAR et surtout SUMERLANDS). Sur la papier, ils sont donnés vainqueurs pour n’importe quelle bataille engagée, et bien c’est confirmé dans la réalité au dela de nos espérances les plus folles, avec les 7 batailles remportées haut la main (ou haute l’épée !).
Je suis fan de ce style de musique revenu en force depuis un peu moins de 10 ans avec des albums sublimes tels « The Armor of Ire » (Eternal Champion), « Might & Power » (Megatonsword), « Endless Halls of Golden Totem » (Blazon Rite) ou « The Revenant King » (Visigoth) et ce « Divine Battle » place la barre très haute. 7 titres, 44 minutes qu’on n’entend pas passer et qui nous embarquent totalement sur le champ de bataille, nous faisant passer par tout le panel possible d’émotions, grandement aidé par un son et une production parfaite, brute. Imaginez un peu le côté sans chichi de « Sign Of The Hammer » avec la basse aux avants postes, des guitaristes moulinant des riffs avec un son heavy et surtout naturel au possible, bien loin des prod « gonflettes » à la mode, le son avec la qualité de son que n’avait pas (ou peu) les prods de Manowar des 80s. Le maitre mot est « dynamique ». Et difficile de ne pas penser à Joey DiMaïo et son band durant toute l’écoute de cet album, musicalement même si SAVAGE OATH possède une personnalité évidente mais aussi dans la variété des ambiances proposées : on démarre pied au planché avec une furie « Knight of the Night » introduit par cette ambiance bataille suivie par cette descente de manche vertigineuse de Leeland Campana semblant marquer la victoire avant que les musiciens foncent tête baissée dans un speederie intense débouchant sur un refrain de malades. On est immédiatement happé par le chant et la voix hallucinante de Brendan Radigan. On connaissait son talent avec le dernier album de SUMERLANDS, mais ici on découvre qu’il peut faire aussi preuve de rage et d’agressivité dans la voix à la manière d’un Eric Adams.. Les plus assidus savent déjà que le boulémique chanteur chante également dans des groupes de black metal (Torture Chain entre autres). Le chanteur va nous épater tout au long de l’album, par sa versalité, son interprétation totalement investie dans ces paroles parlant guerre, sang, coupage de têtes !
Et il n’est pas le seul à nous en mettre plein les cages à miel : écoutez donc cet enchainement de soli de guitare de fou par Leeland Campana, à la fois mélodiques et bourrés de feeling, d’une virtuosité à faire palir d’envie un Ross The Boss ! Difficile de ne pas rester bouche bée à l’écoute de cette 1ère salve de soli !
Un titre juste incroyable, qu’on se demande comment le groupe va pouvoir enchainer ensuite. Et bien nous sommes de suite rassurés quant au potentiel du groupe et « Wings of Vengeance » relève ce défi avec tout d’abord ces quelques arpèges magnifiques de guitare sur lesquels se pose la voix belle à pleurer de Mr Radigan . Le morceau part sur un tempo rythmé mais pas speed, avec toujours cette basse nous vrillant les oreilles et des riffs en mode cavalcade tandis que le chant de Brendan Radigan nous régale. On pense un peu au RIOT de « Thundersteel », c’est puissant, épique et mélodique, on a envie de lever le poing et chevaucher / voler à leurs côtés vers la cette vengeance. Quasi 7 minutes qu’on n’entend pas passer.
Place maintenant à l’émotion, au frisson avec la pièce d’orfèvre qu’est « Blood For The King » lancée par un sacré bon riff heavy, alterné avec des superbes harmonies de guitares de Carlos Llanas et Leeland Campana tandis que Brendan Radigan fait étalage de son talent et de sa voix hors du commun. On pense bien sur aux magnifiques power ballade de Manowar mais aussi à Sumerlands. Et que dire de ce solo de Leeland Campana dont le talent explose complétement sur cet album, arrivant à l’équilibre parfait entre mélodie et virtuosité. Difficile de ne pas avoir frisson avec ces choeurs vers la fin du titre, ces cris de Brendan Radigan sur fond d’une rythmique qui se déchaine. Ce titre est une merveille à la fois alternant la force brute à la beauté des mélodies avec une sacrée dose d’émotions et feeling. Certainement le joyau de l’album.
Moment de recueillement après la mort du Roi avec « Smoke at Dawn », pièce musicale de 3 minutes avec seulement un synthé lointain, très solennel avec un léger orage qui gronde. On imagine aisement la contemplation d’un champ de bataille, jonché de corps sans vie des guerriers ayant défendu jusqu’au bout leur Roi. Vraiment une piste à part mais s’intégrant tellement bien à l’oeuvre.
Cela repart de plus belle et sur les chapeaux de roues avec le speed et épique « Madness of the Crowd ». La construction de ce titre ne laisse place à aucun ennui grace à des ponts, pré-refrains, refrains, post-refrain hyper bien trouvés et coulant de source. On n’a pas affaire à des musiciens du Dimanche, tous assurent et maitrisent le sujet et arrivent à nous époustoufler avec une pièce comme celle ci. Ce solo de guitare … non cela n’est pas permi …avec en plus Phil Ross qui tricotte ses lignes de basse. Juste incroyable le voyage proposé jusque là par les américains, arrivant à nous surprendre et à nous émerveiller piste après piste.
Et ce n’est pas le superbe « Savage Oath » qui va me contredire avec celle bien belle intro avec ces chouettes notes de guitares en son clair, la voix en or de Brendan Radigan avant que le morceau se lance une bien belle pièce heavy mélodique et toujours épique. Après 6 minutes, la musique laisse la place à une ambiance planante, avec des bruits de vagues s’échouant sur la plage, une cloche résonnant dans le lointain, un leger clavier comme pour nous immerger encore plus dans ce voyage sauvage.
Le groupe nous quitte avec un morceau acoustique, le title track « Divine Battle » sur lequel Brendan Radigan nous met à genoux avec cette si belle voix, ces choeurs solennels, ces quelques percussions et guitares acoustiques nous berçant après tant de furieuses batailles.
Il n’y a pas de doute possible, SAVAGE OATH a accouché d’un chef d’oeuvre épique rare, d’une intensité musicale et émotionnelle de tous les instants, rendant hommage à leurs pères musicaux tout en nous faisant découvrir leur personnalité et leur inspiration incroyable. Bien plus qu’un simple side-project de musiciens talentueux je l’espère, cet album se classe un bon cran au dessus de ce que les groupes de chacun des musiciens ont pu produire, c’est vous dire la qualité de cet opus.
Mon album de l’année (pour l’instant) sans hésiter .. peut être même de ces dernières années.

 

1. Knight of the Night 07:20
2. Wings of Vengeance 06:51
3. Blood for the King 06:45
4. Smoke at Dawn 02:55 instrumental
5. Madness of the Crowd 07:21
6. Savage Oath 07:15
7. Divine Battle 05:25
43:52:00