BLUE OYSTER CULT : « The Symbol Remains » (c) 2020

BLUE OYSTER CULT : « The Symbol Remains » (c) 2020

The Symbol Remains
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Publié: 09/10/2020
BLUE OYSTER CULT a toujours été un groupe à part avec un coté mystérieux les entourant durant des années et entretenu par leur manager, leur attachement à certaines de leurs paroles pour la science fiction et puis ce mélange musical détonnant à base de hard rock / blues remuant sur lequel étaient venues se greffer des touches psyché mais bien d’autres influences comme sur le génial « Cultösaurus Erectus ». Leur musique était à part, avec des ambiances spéciales n’hésitant pas à utiliser des claviers mais toujours pour plus de richesse et d’ambiances dans leurs pièces musicales. On trouve leurs meilleurs albums et leurs chef-d’oeuvres dans les 70s et tout début des 80s. Comme bon nombre de groupes de l’époque, les américains s’étaient laissés tenter par les sirènes de MTV et avaient mis beaucoup d’eau dans leur musique lorgnant de plus en plus vers le FM avec plus ou moins de succès, qui personnellement m’avait laissé de marbre.
Depuis 2001, le Cult n’avait sorti aucun album studio et c’est donc avec une impatience non finte que j’attendais la sortie de ce « The Symbol Remains ». En 19 ans, l’eau a coulé sous les ponts on était en droit de ce demander ce que pourrait nous proposer d’intéressant ce groupe de légende ..
Les américains nous avaient offert 3 titres en apéritif à découvrir avant la sortie de l’album qui laissait présager un album varié : « That Was Me » chanté par Eric Bloom et montrant le côté le plus heavy du groupe, avec un riff costaud sur un tempo rythmé .. mais déjà la surprise était en rendez vous avec ce break .. reggae venant de nulle part ! Et puis ce côté Alice Cooper du chant de Bloom est juste parfait. Une bien belle entrée en matière et bien énervée !
D. Roeser (le seul rescapé de la formation originale avec Bloom) prend le relai au chant sur le titre suivant, « Box In My Head » très réussi et calmant le jeu, plus en retenu avec des guitares plus softs, un léger orgue se faisant entendre et la mélodie fait mouche.
Castellano nous montre quel chanteur talentueux il est sur ce « Tainted Blood » très mélodique rappelant le Cult du milieux des 80s avec un côté AOR assumé et très réussi.
Le groupe avait donc décidé de sortir en single les 3 premiers titres de l’album … mais gardant le meilleur pour la sortie de disque .. car dès ce « Nightmare Epiphany », le niveau montre clairement d’un cran. Cette pépite sautillante nous plonge à la fin des 60s / 70s pour un rock jouissif au possible, rythmé avec ces guitares aux sonorités lumineuses, ces choeurs nous rappelant les meilleurs albums du groupe, ces soli de guitares tout en feeling. Peut être bien mon titre préféré de l’album, qui donne le sourir et la bonne humeur. Que ça fait de bien (et quel final ou les 3 guitaristes nous régalent en croisant le fer via des superbes soli).
Le BOC épique et charmeur qu’on aime arrive avec le superbe « Edge Of The World » avec cette voix grave et inquiétante de Bloom, ces choeurs bien trouvés , sur fond d’un riff heavy bien sentis mais en retenu puis la section rythmique s’emballe, les riffs deviennent plus tranchants durant ces soli de guitares au poil. Un titre à la foi heavy et charmeur bourré de classe comme le groupe sait en pondre.
« Time Machine » suit sans temps mort avec un riff encore en fois costaud mais la voix colorée de Castellano donne plus de lumière à ce très bon blues rock et encore une fois les choeurs sont super biens composés et typiques du Cult. Les soli sont parfaits tout en touché et feeling.
Les américains aiment varier les plaisirs et nous balancent un rock totalement jouissif avec « Train True (Lennie’s song) .. impossible de ne pas taper du pied tellement c’est entrainant , avec cet harmonica, ces guitares très rock … arrggg que c’est bon.
Le blues énervé et remuant fait son retour sur ce très bon « The Return of St. Cecilia », avec ces interventions de guitares ici et là, ce piano en fond puis ce break avant le solo donnant une ambiance plus lourde avec des riffs heavy sur lesquels les soli tout en feeling font merveille.
Finies les ambiances 70s avec « Stand And Fight » bougrement étonnant .. car nous voilà plongé en 1984 sur « Ride The Lightning » avec un certain « For Whom The Bells Toll », hommage non caché et tellement évident du groupe à Metallica, certainement pour les remercier de leur superbe version d’ « Astronomy » sur « Garage Inc. » Rarement le BOC n’aura eu des guitares aussi heavy, une basse si présente, une ambiance sombre et effrayante, les riffs s’entrechoquent, la voix de Bloom donne la chaire de poule .. Franchement jamais je n’aurais pensé entendre quelque chose d’aussi puissant par le Cult, surtout en 2020 !
Quand je vous dis que le groupe nous fait voyager et arrive à surprendre. Ainsi après cette séance de headbanging violente, BOC nous distille une plage beaucoup plus calme, sensuelle et magnifique avec « Florida Man » avec ce chant de Roeser plus posé mais avec toujours ces guitares à la fête même si bien moins heavy et avec des sonorités plus rock. C’est réposant et envoutant et tellement musical.
Alors qu’on commençait à se détendre … les américains viennent nous secouer avec ces roulements de toms et ce riff heavy comme pas possible de « The Achemist » et ce chant théatral à la Cooper nous embarquent dans une pièce épique inquiétante heavy en diable avec quelques notes de piano ici et là rajoutant de la folie à ce titre digne des grandes heures du groupe puis à 3minutes, le morceau devient très Maidennien avec cette série de soli et d’harmonies à 2 guitares magnifiques sur un rythme qui s’est brutalement accéléré façon cavalcade… Un morceau juste …. fantastique.
Roeser nous rassure après ce moment de folie, avec le très beau « Secret Road » d’une élégance rare, où le ligne mélodique vocale est magnifique et que dire de ces soli de guitare gorgé de classe et de feeling qui terminent le morceau durant 1 grosse minute. Classe .. pas d’autre mot.
Et comme le groupe aime jouer avec nos sens, « There’s A Crime » se veut être un brûlot qui aurait pu voir le jour au début des 80s lors de la NWOBHM, avec ce rythme enlevé, ce riff de guitare énervé qui drive le morceau et ce chant plein de harge de Bloom .. mais que c’est bon !
Ce nouvel opus du Cut ne pouvait pas mieux se terminer qu’avec ce pur joyau qu’est « Fight » … Ecoutez ces licks de guitares servis en intro annonçant un titre typique du groupe, envoutant, avec ces quelques légères nappes de claviers … cosmiques, ce chant et ces mélodies touchantes, un morceau tout en dynamique d’une beauté musicale rare, avec ces interventions de guitares parfaites placées là ou il faut. Quel titre magique.
BLUE OYSTER CULT a réussi son retour, c’est une évidence à l’écoute de ces 14 titres. Les 3 premiers extraits ne présentaient qu’un tout petit échantillon de la diversité et de la qualité de l’album. 61 minutes durant lesquelles Boom, Roeser & co revisitent le patrimoine musical de leur longue et très riche discographie avec brio et surtout avec une classe immense .. se permettant même de nous surprendre quelques fois. Un album qui déjà dès sa 1ère écoute nous charme .. puis qui au fil de ses écoutes relève petit à petit ses richesses pour le plus grand plaisir de nos oreilles.
Un très grand album d’un groupe formidable et pas comme les autres.

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