Le hard une musique de mecs ? Mais que nenni et ces dernières années ont vu la montée en puissance de groupes ayant une front woman débordant d’énergie et étant un grand plus pour leur groupe. Dans les 80s nous avions Doro et Warlock (entre autres), ces dernières années nous avons Deborah Levine et Lady Beast, Amy Lee Carlson et Solicitor, Madeline Smith et Blood Star qui ont sorti en 2020 des sacrés bons disques survoltés et bougrement inspirés.
En 2021 Dejana Garčević et Claymorean ont sorti l’un de mes disques préférés de cette année avec un heavy épique puissant et inspiré avec le chant Dejana agressif et sachant rester mélodique.
Mais la grosse claque et suprise de cette fin d’année reste sans conteste la sortie dans les bacs du 2nd album des américains de TOWER menés par Sarabeth Eve Linden chanteuse à la voix la hallucinante à la fois très puissante, capable de transmettre tant d’émotions, d’une énergie hors du commun et d’un sacré sens de la mélodie et de l’accroche, d’une présence scénique lors des shows du groupe ne passant pas inaperçue, une vraie tigresse qui en impose bien aidée par une musique redoudable d’efficacité, relativement simple allant toujours à l’essentiel à l’aide de riffs acérés vous scotchant aux murs sans jamais oublier d’avoir ce petit truc qui fait qu’on le retient, qui nous fait taper du pied … et qui réveille la moindre partie de notre corps. Leur 1er album éponyme sorti en 2016 était déjà une franche réussite avec des hits remuant comme « Elegy », leur excellent EP « Tomorrow & Yesterday » sorti en 2019 présentait la nouvelle section rythmique du groupe et montrait une affirmation dans leur style heavy / hard rock hyper énergique. Alors quid de cette nouvelle fournée « Shock To The System » ? Et bien ne faisons pas durer le suspens plus longtemps, il s’agit de la meilleure réalisation des new yorkais et à tous les niveaux, à commencer par le son et la prod dont la qualité ont fait un énorme bon : un son clair, très puissant servant les brûlots du groupe. Ensuite les compos elles mêmes montrent un groupe sachant clairement où il veut emmener l’auditeur. La direction artistique est claire et sans ambiguité : les 10 titres vont droit au but et sans détours avec une majorité de compos autour de 3 minutes pouvant être speed comme le morceau servi comme 1er single et comme 1er titre de l’album, la tornade « Blood Moon » sur lequel Sarabeth nous en met plein les cages à miel avec sa voix de malade … mais quelle chanteuse …., sur le rapide et énervé « Hided Gun », sur les un peu moins rapides et néanmoins rythmés « The Black Rose » qui surprend avec son côté un peu rock’n’rock joué façon heavy et avec cette petite partie en harmonies à 2 guitares, le très accrocheur « On The Line » avec une ligne vocale rappelant l’ EP du groupe, mais cela reste bien heavy .. un titre que j’adore tout comme le rythmé et efficace « Running Out Of Time »
Mais le groupe cette fois ci varie un peu les plaisirs même si au final tout cela reste direct, comme ce court instrumental purement jouissif, « Metatron » .. les riffs s’entrechoquent sur un tempo d’enfer, les roulement de toms de batterie résonnent ici et là, des cassures rythmiques surviennent pour mieux relancer le bolide mais l’accroche reste toujours présente. Quelle baffe !
Les américains s’essaient une nouvelle fois à des intros calmes comme ils l’avaient fait avec réussite sur « Dead Or Alive sur leur EP précédent .. cette fois sur le très bon « Lay Down The Law » avec ces arpèges de guitares et le chant tellement beau de Sarabeth démontrant tout son talent de chanteuse et d’interprètre, puis le morceau part sur un tempo enlevé avec des riffs bien heavy et une section rythmique nous régalant les oreilles avec ces roulements de batterie encore une fois. La dynamique de ce morceau est son grand point fort montrant que lorsque le groupe lève légèrement le pied, le résultat en vaut la chandèle … et puis quel refrain durant lequel toute la puissance de la voix de Sarabeth nous subjugue .
Sur « In Dreams », TOWER va nous montrer tout leur talent de compositeur durant les quasi 7 minutes du titre qui démarre pied au plancher avec un chant un peu moins énervé mais envoutant mais sur fond de riffs bien heavy, d’une pédale de double grosse caisse qui martèle, un chouette solo de guitare déboule dans les enceintes puis à 3 minutes, la musique se calme laissant échapper juste quelques notes de guitares, une basse, quelques cymbales et toms créant une ambiance inquiétante, un peu à la Cure, c’est étonnant puis le morceau repart avec un solo de guitare bien efficace avec toujours ces riffs heavy portant le morceau. Une bien belle pièce proposée par le groupe.
Et bien sûr je n’oublierai pas le fantastique « Prince Of Darkness », certainement mon titre préféré de cet opus car résumant parfaitement la musique du groupe : une 1ère partie heavy, lente avec des riffs heavy, une batterie à la fête et Sarabeth délivrant une performance vocale de folie, à la fois très puissante mais dégageant une émotion évidente, ses oohhh addictifs …. puis à 2m30 le tempo s’accélère, le chant depuis plus agressif mais la mélodie toujours autant accrocheur, les 2 guitaristes partent dans un excellent solo à 2 guitares doublées, les riffs cisèlent nos oreilles, la basse cavale … que c’est bon les ami(e) !!
La galette se termine par le brûlot « Powder Keg » qui en moins de 3 minutes nous met KO, avec un sacré bon solo durant lequel la basse se fait plus présente. Un titres très entrainant qui devrait faire un malheur en concert !
J’attendais cet album avec impatience tant les 2 premières réalisations du groupe m’avaient mis une belle série de mandales, et bien je ne suis pas déçu … et au contraire les américains ont réussi à faire encore mieux, sans perdre leur rage, leur personnalité au travers de 10 pépites ou plutôt 10 batons de dynamite explosant à chaque écoute. Et que de dire de Sarabeth Linden, chanteuse hallucinante à la voix fantastique, énorme plus pour les américains et qu’on espère voir fouler les planches françaises dans un futur proche. Un album candidat au podium des meilleures sorties de l’année me concernant.