IRON MAIDEN : « The Number Of The Beast » (c) 1982
Il m’est très difficile de dire quel est album de Maiden que j’aime le plus après l’intouchable « Powerslave ». Le 1er possède un charme fou et représente un best of des 1ères années de Maiden, de 1975 à 1980. Que des hits .. la prod un peu légère mais la qualité des titres faisait facilement oublier cela. « Killers » voyait l’arrivée d’Adrian Smith à la guitare et derrière la console Martin Birch qui allait en quelque sorte définir le son de Maiden durant les 80. Un disque un peu atypique dans la disco du groupe car composé que de titres assez courts, allant à l’essentiel et très énergiques, sans longue pièce épique. Peut être un peu moins marquant que le 1er mais néanmoins excellent. « Piece Of Mind » voyait l’arrivée de Nicko McBrain derrière les futs mais également la montée en puissance de Bruce Dickinson en tant que compositeur fort du groupe aux côtés du Boss et de H. 1 ou 2 titres en dessous et une prod « spéciale » et je dirais assez froide .. mais encore une fois une ribembelle de titres géniaux devenus depuis des classiques du heavy metal. Et puis il y a « The Number Of The Beast », l’album qui avait vraiment fait exploser le groupe en terme de popularité et qui marquait un virage essentiel pour le groupe, grace à l’arrivée de Bruce « Air Siren » Dickinson. Nombreux étaient ceux ne donnant pas chère de la peau de ce Bruce Bruce fraichement débauché de Samson, tant Paul Di’Anno avait marqué de sa voix, sa présence et son caractère le groupe de l’East End. Jamais simple de remplacer un tel frontman … Maiden était sorti des bas fonds des pubs londonniens en partie grâce à Di’Anno pour enfin accéder à une tournée en tête d’affiche dans des grandes salles en Europe et au Japon. Mais c’était sans connaître le caractère, l’ambition, la détermination et surtout le talent de Bruce Dickinson qui allait rapidement se mettre au 1er plan aussi bien sur scène que sur disque, cela créant d’inombrables frictions avec le Capitaine de bord, Steve Harris. Mais Bruce était sans conteste le frontman et la chanteur qu’il fallait pour que le groupe franchisse un palier et ne s’embourbe pas dès leur 3eme album quand tant de groupes de la NWOBHM s’étaient plantés à cause de mauvais choix. « The Number Of The Beast » démontrait la volonté du groupe de ne pas faire du sur place, d’enrichir sa musique. Ainsi, tout en gardant la fougue des 2 premiers albums sur des brûlots comme « Invaders » (excellent malgré toutes les critiques que je peux lire sur ce titre .. et puis quelle ligne de basse complétement folle !!) reprenant le thème des invasions viking déjà abordées sur « Invasion », « Gangland » (pareil .. excellent nom de Zeus !) mais la grande nouveauté et grande force de cet album est d’avoir des titres à ambiance et épiques permettant aux compositeurs de laisser libre court à leur imagination fertile à l’époque, et aux musiciens de laisser exprimer leur potentiel et leur talent : ainsi « Hallowed Be Thy Name » est la pièce maitresse de cet album avec une ambiance et paroles bien glauques, avec cette intro mythique calme, posée et solennelle, ce chant de Bruce flippant, cette montée en puissance avec toutes ces parties de guitares fantastiques du duo Murray/Smith et puis cette accélaration d’anthologie pour une partie instrumentale qui fera des malheurs en concert. Sur « 22 Acacia Avenue », Smith et Harris continuent l’histoire de Charlotte The Harlot sur des riffs tellement bien trouvés de Smith et initialement utilisés sur un titre de son ancien groupe Urchin. Quel titre, quel chant de Bruce à la foi lyrique et énervé .. et ce refain … Un de mes titres préférés du groupe. Pour sa 1ère participation en tant que compositeur, H faisait fort .. avec le titre précédent .. mais aussi avec le génial « The Prisoner » (inspiré par la fameuse série avec Patrick McGoohan) et son intro à la batterie légendaire de Clive Burr … et ces riff heavy avant que le titre ne s’emballe sur un tempo rapide. Un titre encore une fois magnifique. Je vous parlais d’ambiance, et bien le groupe, certainement inspiré par le Black Sabbath époque Dio et la géniale ballade « Children Of The Sea », nous proposait sa vision d’une power balade de toute beauté, « Children Of The Damned » avec un Bruce impérial démontrant quel chanteur fantastique il était avec cette voix haute perchée donnant le frisson sur des paroles inspirées par ce film fantastique des années 60 avec quelles phrases terrifiantes quand on essaie de les mettre en images dans notre esprit (« Melting his face, screaming in pain – Peeling the skin from his eyes ») . Et puis quelle accélération et quel final frénétique qui fera le bonheur des headbangers en concert !
Side A | ||
1. | Invaders | 03:24 |
2. | Children of the Damned | 04:36 |
3. | The Prisoner | 06:03 |
4. | 22 Acacia Avenue | 06:38 |
Side B | ||
5. | The Number of the Beast | 04:51 |
6. | Run to the Hills | 03:54 |
7. | Gangland | 03:49 |
8. | Hallowed Be Thy Name | 07:13 |
40:28:00 |