Les Hordes métalliques des Pyrénées ont décidé de frapper fort, très fort avec le split cd (dont la version vinyle ne devrait pas tarder) des 2 meilleurs groupes récents de hard de cette région : TENTATION et IRON SLAUGHT. Et ce serait une faute impardonnable pour les fans de hard rock et de speed metal que de passer à côté de ce déferlement de riffs et mélodies si inspirées. Les gens, il n’y a pas que JUDAS PRIEST ou METALLICA dans la vie, la France regorge de jeunes groupes très talentueux, ayant la foi et à cœur de perpétuer la tradition du hard rock, du heavy metal pure souche et avec une passion inébranlable. TENTATION et IRON SLAUGHT font partie de ceux là.
Les 4 heavy metal freaks de Torreilles ouvrent les hostilités avec le brûlot « Illusion » , qui après une intro guitare en taping, part sur un rythme effréné. Le groupe ne fait pas semblant, il va à l’essentiel, le son se veut cru, rêche, sans aucun artifice afin d’être au maximum efficace pour mieux distribuer des parpaings en pleine face avant que n’arrive le refrain sur une cassure rythmique. Impossible de ne pas reprendre ce refrain avec Pat, dont la voix mélodique colle tellement bien à ce hard puissant en diable, puis comment résister à cette envie de jouer de la guitare en carton dans son salon sur ce solo si bien balancé par Guillaume D. ? Assurément le nouveau hit de TENTATION , digne successeur de « Bruixes » issu de leur 1er EP sorti il y a déjà 3 ans.
Pas le temps de reprendre son souffle que déboule « Juge Sanglant » qui fera (fait déjà !) un malheur en concert. Le morceau est un condensé de tout ce qui nous fait aimer le hard : une intro avec roulement de toms de la batterie de Laurent, cavalcade de riffs en acier en fusion puis accélération du tempo pour séances de headbanging acharnées durant les couplets avec un ralentissement sur le refrain avec une succession de riffs saccadés servant de tremplin pour hurler le refrain. Quelle efficacité !
Il est clair que l’expérience scénique acquise durant ces 3 années par le groupe leur a servi pour la composition de titres efficaces et taillés pour la scène, les 4 musiciens n’hésitant pas à aller jouer aux 4 coins de la France, et commençant à avoir une sacrée horde de fans dans l’hexagone.
Accalmie avec le 3ème titre « Souviens-toi » dont les 1ères notes rappellent le grand SORTILEGE. Le début de balade se transforme rapidement en mid-tempo hyper accrocheur avec une mélodie et un chant de Pat au top et tellement contagieux. Comment résister à l’envie irrésistible de se lever et chanter les paroles avec le poing levé autour d’un feu de camp sous une pleine Lune appelant et réveillant cette femme devenue vampire et les Hordes métalliques ? Ce titre est totalement imparable, jouissif du début à la fin. Un grand moment de hard. On se rend compte du talent du groupe pour pondre des refrains qui vous restent ancrés dans le cerveau des journées entières.
On savait TENTATION très inspiré sur les covers faites par le groupe en live ou comme sur leur 1er EP avec « Double-Bang » de H-BOMB. Cette fois ci, les catalans s’attaquent à un bijou d’un groupe obscure et culte des 80s de Tours, PONCE PILATE (un duo). Et vraiment, un grand merci pour donner un coup de projecteur sur ce groupe qui n’a sorti qu’un seul album, « Les Enfants Du Cimetière » , mais quel album !! Le titre en question est donc « Les Anges de Bathalzar » , interprété régulièrement par TENTATION en concert. Cette adaptation rend justice à l’original, dans une version hard magnifique, la voix de Pat rendant à merveille, les paroles et l’ambiance collant parfaitement à l’univers du groupe.
Cette face (comment ça c’est un cd ??) dédiée à TENTATION se termine avec un titre bonus, figurant sur le 7’’ Bruixes , l’excellent « Shaman », au rythme soutenu et son refrain contagieux … encore une fois.
Un sans-faute pour le quatuor catalan qui démontre qu’il est devenu un groupe incontournable de la scène métallique française, transformant sans problème l’essai initié avec leur 1er EP, avec des nouvelles compos aux riffs heavy et accrocheurs à souhait et ces refrains véritables incitations à chanter avec eux. Venez à un concert du groupe, et vous comprendrez immédiatement ce que le groupe a réussi à créer avec son public, cette ambiance de folie avec toutes les personnes du public chantant les paroles de leurs titres.
La barre a donc été mise haute mais IRON SLAUGHT a un talent fou, comme en atteste leur 1er album « Crusading metal mercenaries » , pépite de speed-metal et son côté épique jouissif comme sur leur hymne « High Grade Metal ».
L’arrivée des 3 Chevaliers du metal se fait sur cette magnifique intro instrumentale qu’est « Knights Arrival ». D’entrée de jeu, on est frappé par la qualité du son et de la production. Les 3 instruments sont très bien mis en avant, avec cette basse qui galope à la manière d’un Steve Harris, une batterie qui s’en donne à cœur joie et cette guitare à la fois heavy dans les riffs et mélodique sur cette ligne d’harmonie.
Nous sommes donc happés par cette 1ère minute épique qui introduit parfaitement le gros morceau du trio, « Code Of Steel ». Sur cette pépite de speed metal, le groupe conjugue toutes leurs qualités et tout ce qui nous avait fait tellement adorer leur 1er album, et cette originalité. Celle-ci se traduit encore une fois avec le chant d’ Iron Jérémy qui se veut brutal et hargneux à souhait sur les couplets pour ensuite nous séduire avec sa voix claire magnifique sur le refrain. Mais là où le groupe nous met une énorme baffe, c’est dans la partie instrumentale de ce titre, avec cette successions de soli de guitares et d’harmonies tous plus beaux les uns que les autres. Aucune démonstration et branlette de manche, seulement des notes choisies pour avoir le plus grand impact mélodique et accrocheur. Le groupe s’en donne à cœur joie et a dû passer un temps fou pour arriver à un tel résultat, à cette succession de riffs et soli dont l’enchaînement coule de source à leur écoute. Bien sûr on pense à IRON MAIDEN, à RUNNING WILD mais surtout à IRON SLAUGHT qui affirme de plus en plus son identité.
Les instrumentaux dans le hard et le heavy metal sont de plus en plus rares. Les plus marquants sont issus des 80s : on se rappelle des géniaux « Transylvania » et « Losfer Words » de MAIDEN ou les superbes « Final Gates » et « Highland Glory » de RUNNING WILD. Et bien accrochez-vous, car ce « Bigorra » balancé par IRON SLAUGHT est du même tonneau et est tout simplement le meilleur morceau instrumental que j’ai entendu depuis très très longtemps. Totalement jouissif du début à la fin, tellement riche et passionnant, étonnant même comme ces accélérations death/black du début pour ensuite naviguer en Terre heavy / speed metal foisonnant de parties de guitares magnifiques, des harmonies d’une fluidité et d’une beauté sombre qui nous font voyager aidées par une section rythmique solide et aidant à la dynamique du morceau, ce léger clavier apparaissant au milieu du titre finissant de parfaire l’ambiance du titre. Impossible de s’ennuyer une seconde à l’écoute des 6 minutes de ce bijou qui malgré sa richesse garde une ligne conductrice du début à la fin (décidément, cet EP est marqué par les ….6 avec les 2 premiers titres d’ IRON SLAUGHT affichant chacun 6 minutes au compteur … certainement un signe des Hordes métalliques !).
Cette attaque de fer est une véritable boucherie … et en toute logique, les 3 tarbais concluent avec une excellente et très fidèle cover d’ ABATTOIR, « Screams From The Grave » …. Pas piquées des vers !
Voilà, 9 titres et 40 minutes de hard et de speed metal qui passent en un rien de temps, sans une seule seconde d’ennui. Dans le genre, il sera très difficile de trouver mieux, aussi frais, transpirant autant la passion et l’authenticité. Ce split est bien plus qu’un simple hommage aux 80s, il s’agit d’un témoignage en musique de la bonne santé de la scène hard / heavy actuelle et ici provenant du sud-ouest. Ces 9 titres constituent un énorme coup de pied au cul des pleurnicheuses qui n’ont de cesse d’écrire sur les réseaux sociaux que la relève des IRON MAIDEN, JUDAS PRIEST, METALLICA & co n’existe pas, un pied de nez à ceux qui n’arrêtent pas de dire que tout « était mieux avant ».