THRILLER : « Street Metal » (c) 2023

THRILLER : « Street Metal » (c) 2023

Street Metal
Catégorie:
Publié: 21/10/2023

Le Canada et les US nous gâtent depuis pas mal d’années avec des jeunes groupes reprenant le flambeau du heavy traditionnel, qu’il soit épique, hard, heavy ou autres. Mais le Vieux Continent n’est pas en reste avec notamment l’Allemagne qui nous a offert quelques perles comme les derniers albums de CHEROKEE, MIDNIGHT RIDER, THE NIGHT ETERNAL ou KERRIGAN. Pour parfaire ce panel de haut vol, il manquait un groupe plus nerveux et puissant et c’est chose faite avec le 1er album de THRILLER « Street Metal » véritable bombe de heavy/speed metal lorgnant du côté RIOT V mais aussi des canadiens de RIOT CITY. Ce style de musique est en vogue parmi les jeunes loups de ce revival des riffs rapides et acérés et chants haut perchés, mais est aussi très casse gueule et pouvant rapidement devenir ennuyeux et donner mal à la tête (la plupart des groupes sud américains ou d’amérique centrale apparus ces dernières années sont juste insupportables à écouter).
Parmi les réussites dans le genre, on pense de suite à RIOT CITY avec 2 opus imparables, une machine à briser les cous arrivant à vous inscruter leurs mélodies assassines dans votre cerveau.
Et bien THRILLER arrive haut la main au même résultat avec peut être le côté épique en moins que peuvent avoir quelques fois les canadiens.
Ce qui étonne (dans le bon sens) dès la 1ère écoute de ce skeud, est la facilité déconcertante qu’ont les musiciens à pondre des riffs et des mélodies instantanéments accrocheuses et addictives, et surtout sans ennuyer, en variant les plaisirs, les tempi.
Cela commence très fort avec « Iron Goddess » avec des couplets hyper speed évoquant donc RIOT CITY ou encore encore le JUDAS PRIEST énervé de « Painkiller » et puis le pré-refrain ayant un petit air de RIOT V avec certaines intonations de Julian Mason me rappelant Tony Moore, tandis que le refrain avec ses choeurs appuyés donnent une personnalité au groupe.
Je vous parlais de JUDAS PRIEST énervé, difficile de ne pas y penser à l’écoute de « Aiming For Freedom » d’autant que Julian Mason prend des intonations à la Rob Halford. Mais c’est tellement bien foutu qu’on est happé par ce heavy surpuissant et rythmé par cette pédale de double grosse caisse de Arnold Wein.
Place maintenant à l’un des hits de l’album, au tempo moins rapide mais néanmoins bien rythmé : « Proud To Be Different ». On remarque le travail sur les voix souvent doublées et rajoutant de l’ampleur et de l’impact. Un sacré bon brûlot estampillé 100% HARD ! Les 2 six cordistes Christopher Westphal et Rudolf Emich nous balancent quelques bons soli bien sentis sans jamais trop en faire. Le tempo s’emballe de nouveau avec le speed « Days Are Gone » lancé par ces riffs tranchant joués à la vitesse de la lumière et le cri perçant de Mason. Il y a un peu de RIOT CITY mais aussi de mes chouchoux allumés d’ ULTRA RAPTOR. Cela envoie sévère. Un petit changement rythmique est bienvenu juste avant les soli de guitare des 2 duellistes. Les rythmiques de guitare me rappellent un peu dans cette partie du titre le METALLICA du 1er album. Un sacré bon morceau véritablement incitation à headbanger !
Et le meilleur est à suivre avec le splendide « Bring Me The Light », dans lequel les musiciens se lachent et y mettent toute leur inspiration, dans une pièce plus travaillée que les autres, avec changements de tempo, des passages en twin guitars, des choeurs puissants, un ralentissement pour mieux relancé le bolide allemand et puis ces mélodies d’une si grande efficacité.
Le quintet se montre à l’aise dans tous les styles qu’il aborde, que cela soit dans des brûlots speedés, des morceaux plus travaillés et également dans les mid-tempos hymniques comme ce « Spikes And Leather » contagieux. Impossible de rester assis et calme à son écoute : ces couplet avec la basse menant le bal suivis de près par les riffs heavy et toujours ces choeurs très US des 80s. Puis le tempo s’accélère soudainement pour amener aux soli de guitare. Que c’est bon .. sauf pour notre cou. Et cela ne va pas aller en se calmant avec la furie « City’s On Fire », véritable tornade speed ne faisant par de quartier.
Cette 1ère rondelle longue durée de THRILLER se termine avec un « Falling Night » au riff redoutable d’efficacité, et au chant étonnamment charmeur de Julian Mason et ayant un don pour chanter des mélodies hyper accrocheuses. Encore un hit un puissance qui fera un malheur en concert.
Le seul petit reproche qu’on peut faire à cet album est un son un peu trop compressé (surtout sur la batterie) malgré une puissance bien mise en évidence et un son globalement bon et claquant. Mais ce n’est que peu de chose ne génant absolument pas l’écoute, juste un axe d’amélioration pour l’album suivant 🙂
Ce « Street Metal » de THRILLER porte bien son nom car il transpire le heavy metal par tous les pores. Les allemands n’inventent rien et ne cachent pas leurs influences mais appliquent si bien la formule avec la fougue et l’énergie de leur jeunesse, et surtout avec un talent de composition et d’interprétation les mettant au dessus de panier et donnant un album totalement joussif candidat au meilleur de l’année, tout simplement.

 

1. Iron Goddess 04:58
2. Aiming for Freedom 04:16
3. Proud to Be Different 04:42
4. Days Are Gone 04:58
5. Bring Me the Light 06:50
6. Spikes and Leather 05:24
7. City’s on Fire 03:32
8. Falling Night 03:51
38:31:00