RIOT CITY : « Electric Elite » (c) 2022

RIOT CITY : « Electric Elite » (c) 2022

Electric Elite
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Publié: 14/10/2022

Il n’y a pas à dire et je vais me répéter, mais le Canada est certainement depuis quelques années le plus intéressant vivier de combos heavy / speed metal . Je chroniquais il y a peu la furie balancée par LUNATTACK et voilà que la sensation RIOT CITY nous revient avec leur 2nd album « Electric Elite » après nous avoir brisé le cou en 2019 avec leur ébouriffant 1er jet « Burn The Night » sentant bon la jeunesse, l’urgence et un peu l’insoucience dans une musique débordant d’énergie et de fraicheur, comme si le JUDAS PRIEST de « Painkiller » avait copulé avec EXCITER (ces cris stridants) et le ENFORCER des 2 premiers albums pour l’efficacité des mélodies sur un tempo hors limites. Le seul reproche que je pouvais faire était le chant du guitariste chanteur ayant tendance à me faire saigner les oreilles à force de (trop) crier. Mais ce n’était que peu de choses tant les compos nous emballaient avec quelques fois des changements de rythme bien venus dans les morceaux (« The Hunter »). Et puis quand un groupe est capable de pondre une tuerie tel le titre « Burn The Night », on lui pardonne tout !
3 ans ont passé, la covid aussi, et le groupe s’est remis en question : Cale Savy a laché le micro pour se concentrer sur la guitare et ses soli et un nouveau venu est arrivé au poste de chanteur, Jordan Jacobs. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que le bonhomme a du coffre et que son chant ne va pas nous dépayser car il sait pousser sa voix dans les aigus avec des cris à briser nos vitres …. Cependant il fait moins systématiquement que son prédécesseur et « pose » sa voix régulièrement et nous faire découvrir quelques fois des intonations à la King Diamond ou Eric Adams (Manowar) .. oui rien que ça. Il ne fait aucun doute que le groupe a fait le bon choix et que cette formule est la meilleure.
2nd changement jouant grandement sur la qualité de l’album et rendant son écoute bougrement agréable : le son. Mais quelle prod et quel son tellement meilleur que leur précédent méfait. Beaucoup plus de clareté, moins étoufé et quelle puissance … et cela n’est guère étonnant avec Olof Wikstrand (Mister ENFORCER) au mixage et Bart Gabriel au mastering.
Mais le plus important n’est pas là me direz vous … je vous réponds oui, ne vous inquiétez pas, les chansons sont largement au niveau du 1er album et me concernant, je les mettrai globalement légèrement au dessus (ensuite c’est une histoire de goût bien entendu). Déjà les canadiens ont légèrement levé le pied .. enfin toute proportion gardée car en terme de speederies intenses, le quintet nous balance en pleine face dès le départ un « Eye Of The Jaguar » pas piqué des vers et rapide comme un … jaguar. On note ici et là les harmonies de guitares toujours aussi spendides et des soli aiguisés, tranchant et toujours mélodiques tandis que Jordan Jacobs atteint des notes stratosphériques  avec sa voix. Sans temps mort, les 2 six cordistes nous régalent les cages à miel dès le début du magnifique « Beyond The Stars » avec leurs harmonies de guitares dignes d’un grand Maiden. Les riffs cavalent pendant que Jacobs fait étalage de ses capacités vocales dignes d’un King Diamond quand il pousse. Le groupe nous ressert ces choeurs appuyés qu’on avait adoré sur leur 1er opus et toutes ces parties de guitares véritable miel. Quel titre !
On retrouve ce côté speed metal sur le très bon «  »Return Of The Force » également.
Le petit changement vient de pistes mid-tempo véritables incitations à lever le poing et à chanter avec le groupe en secouant le tête : comment résister à ce « Tyrant » digne des meilleures années de MANOWAR .. et le parallèle avec les américains est d’autant plus frappant que les intonations vocales de Jacobs sur ce titre rappellent fortement Eric Adams. Un véritable hymne heavy au refrain contagieux qui fera (fait déjà .. comme au Keep It True) un malheur en concert.
On retrouve ce côté hymnique sur le très bon « Paris Nights » et ses choeurs appuyés nous invitant à se casser la voix. Je trouve le chant de Jacobs sur ce titre excellent, moins poussé; et puis toujours ces harmonies et soli de guitares me faisant fondre, étant fan de Maiden, forcément j’adore.
Vous voulez encore un hymne heavy metal bande de gourmands ? Et bien prenez vous ce « Lucky Diamond » imparable qu’aurait pu sortir ENFORCER à leurs débuts, avec cette accroche immédiate tout en gardant une énergie dans les riffs et l’interprétation porté la voix de malade de Jacobs et tous ces choeurs marque de fabrique du groupe. Que c’est bon nom de Zeus avec ces descentes de manches et ces harmonies complétant un tableau .. que dis je, cette toile de maîtres du heavy metal survitaminé.
Les musiciens n’oublient pas ce qui avait fait le succès de leur 1er opus avec un côté épique sur le très bon « Ghost Of Reality » commençant calmement avec ces roulements de toms, ces arpèges de guitares, la voix claire et posée de Jacobs, quelques riffs heavy ici et là … la batterie arrive puis à 1’30 tout s’emballe sur un tempo rapide (cette pédale de double grosse caisse), ses riffs tranchants et Jacobs prenant sa voix de tueur … puis rebelotte, accalmie à 3min pour un passage posé agrémenté de chouettes mélodies de guitares enchainés avec une succession de soli toujours mélodiques.
Si le groupe en était resté là, RIOT CITY aurait déjà gagné son pari haut la main de donner un successeur plus que digne à « Burn The Night » … mais les Dieux du metal  en ont voulu autrement et j’ose m’avancer en disant que les canadiens vont marquer l’histoire de notre musique préférée avec la dernière pièce d’orfèvrerie concluant ce « Electric Elite », le joyau « Severed Ties », véritable chef d’oeuvre qui durant 10 minutes va nous faire voyager dans les plus belles contrées du heavy metal épique. Comment ne pas succomber à ces 3 premières minutes belles à pleurer avec Jacobs nous étonnant par la beauté de sa voix claire et envoutante, avec seulement ces quelques arpèges de guitare en fond. La mélodie est superbe et l’interprétation de Jacobs poignante . Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu quelque chose d’aussi beau.
Le morceau part ensuite dans une cavalcade heavy entrainante avec le chanteur toujours impérial et puis que dire de ces choeurs force du groupe et ici donnant toute la dimension épique du morceau. Les six cordistes ne sont pas en reste nous offrant des harmonies aux petits oignons et un peu plus loin des soli toujours très mélodiques avec juste ce qu’il faut de notes. Le travail rythmique guitare / basse à 6’45 fait bien sur penser à l’un des meilleurs morceaux épiques de tous les temps, « Rime Of The Ancient Mariner » et je trouve ce clin d’oeil bien venu et collant parfaitement au morceau avant une partie instrumentale de toute beauté durant laquelles les 2 guitaristes nous régalent avec un festival de soli et diverses interventions jouissives. Par parfaire un tableau déjà au top le groupe nous sert des « oohhhh » tellement addictifs qu’on voit déjà la grosse fête que cela sera durant les concerts du groupe (car le groupe DEVRA le jouer ce titre, c’est obligatoire !!!).
C’est bien simple, « Severed Ties » est l’un des meilleurs morceaux de ces 20 dernières années, cela n’est pas discutable. Cela arrive rarement mais pour le coup, les canadiens ont mis leurs doigts dessus et ont été touchés « by the grace of the witch » !
Que d’éloges me direz vous ? Oui et j’assume car RIOT CITY a réussi l’exploit de produire un album un bon cran au dessus d’un « Burn The Night » qui avait pourtant fait l’unanimité parmi les heavy metal freaks. Forcément le 1er opus gardera ce charme et ce côté fonceur qu’on adorera toujours, mais ce « Electric Elite » joue dans une autre division à tous les niveaux : plus de diversités avec des mid-tempi véritables hymnes heavy, speederies intenses de haut vol et un chef d’oeuvre épique en guise de conclusion, le tout avec une production cinq étoiles.
La concurrence peut s’accrocher car RIOT CITY a pris une bonne longueur d’avance et fait partie de l’ … .élite électrique de cette année 2022 !

1. Eye of the Jaguar 05:01
2. Beyond the Stars 05:09
3. Tyrant 05:37
4. Ghost of Reality 06:18
5. Return of the Force 04:07
6. Paris Nights 04:44
7. Lucky Diamond 04:19
8. Severed Ties 09:57
45:12:00

 

Label Catalog ID Format Description
No Remorse Records 723803978757 CD
No Remorse Records 12″ vinyl Limited edition, 4 colors
No Remorse Records 2 12″ vinyls + CD + cassette Boxset, Limited edition, 2 colors
No Remorse Records Digital Bandcamp, Spotify

 

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