LORD VIGO : « Danse de Noir » (c) 2020

LORD VIGO : « Danse de Noir » (c) 2020

Danse de Noir
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Publié: 10/04/2020

La musique, quel bonheur, vraiment. Il n’y a qu’elle pour nous apporter tout au long de notre vie ces moments de pur plaisir égoîste et de découvertes inattendues qui nous font redevenir le gamin de 15 ans que nous étions et découvrant pour la 1ère fois un 33t de « Powersave » ou de « Holy Diver ».
C’est un peu (beaucoup !) ce que j’ai ressenti lors de la 1ère écoute de ce « Danse de Noir » des allemands de LORD VIGO. Car pour le coup, je ne m’attendais à rien de spécial quand j’ai cliqué la 1ère fois sur le lien youtube de leur vidéo « At The Verge Of Time » (bandant comme titre non ? ) et là énorme mandale en pleine poire ! Ce riff digne d’un « Headless Cross » de Black Sabbath, cette basse très présente et ces claviers étonnant mais tellement à leur place, cette voix singulière assez loin des standards du heavy ou du doom mais rajoutant un peu plus à l’univers crée par Clortho et sa bande. La base de la musique est doom mais pas que, une ambiance futuriste / Sci Fi est présente tout au long de l’album rendant l’ensemble unique et très attachant. Et puis cette vidéo tellement réussie, très films des 80s et forcément nous replongeant dans la noirceur de « Blade Runner » servant de concept à l’album tout entier !
Je trouve l’idée vraiment géniale et originale et l’album suit l’histoire de ces derniers répliquants durant les 45 minutes que dure l’album.
La 1ère partie de l’album est composée d’un groupement de 6 pistes s’appelant « Offworld A.D » de 20 minutes racontant les souvenirs des voyages de ces répliquants dans la galaxie et chacun des 3 véritables titres la composant est introduit par un passage parlé rajoutant à cette ambiance cinématique et nous plongeant dans l’histoire. A noter que certaines de ces interludes sont en français. Le 1er titre « Danse De Noir » est d’une beauté noire à couper le soufle, épique et lourd à souhait mais aéré avec ce clavier d’ambiance, cette cloche résonnant plusieurs fois durant le titre, cette voix féminine qui revient, ces riffs si accrocheurs .. cette légère accélaration à 4min durant les soli et harmonies de guitares dignes de la NWOBHM et puis bien sûr cette voix unique et originale qui nous embarque pour un voyage au milieu des étoiles. Quelle entrée en matière .. suivi par le single « At The Verge Of time » évoqué en début de chronique. Cette 1ère partie se termine par « Shoulder Of Orion » sur lequel la basse porte le titre avec virtuosité, les riffs de guitares sont toujours bien lourds, l’accent est mis sur la mélodie du chant puis le tempo s’emballe pour une partie instrumentale de toute beauté avec des guitares à la fête.
La suite de l’album se passe sur Terre et commence avec « And The Planets Will Align » qui démarre tambour battant avec des harmonies de guitares de toute beauté sur un tempo assez enlevé avec des riffs bien puissants et toujours ce chant imparable rappelant un peu un Robert Smith mais énervé !
Puis un break tout en retenu nous surprend à 3min avec ces arpèges de basse (digne d’un S. Harris), ces guitares non saturées magnifiques. C’est étonnant mais tellement bien trouvé puis le titre repart plus heavy que jamais.
« Between Despair And Ectasy » se veut différent, plus court (un peu plus de 3min), plus simple mais tellement accrocheur et efficace avec un peu du Monster Magnet de « Dopes To Infinity » en plus déjanté. Et cette mélodie guitare / chant est excellente.
Le disque se termine par 2 pièces épiques de toute beauté de plus de 7 minutes chacune . La 1ère « As Silence Grows Old » commence très calmement avec ce chant plaintif, désespéré traduisant le désespoir des répliquants sentant leur fin inéluctable arriver … puis le titre se lance sur un rythme soutenu, les guitares à la fête avec encore une fois un sacré riff durant les couplets puis un ralentissement lourd de chez lourd durant le refrain magnifique et cette fin avec ces voix pleureuses en fond qui rajoutent à l’ambiance noire et funeste et cette mélodie belle à pleurer si bien chantée et vécue par Vinz.
La fin est arrivée, la mort programmée frappe à la porte et « Memento Mori » et son énorme riff sort des enceintes pour 7 minutes jouissives … avec certainement la mélodie la mieux trouvée de l’album et ce parpaing de riff heavy et doom à souhait durant les couplets puis la guitare se met légèrement en retrait durant ce refrain parfait avec un clavier solennel . Et comme souvent sur l’album, le tempo s’emballe durant les soli le temps d’une minute puis le tempo pachidermique reprend le pas pour la fin de ce titre absolument fantastique, pour moi certainement le meilleur de l’album, en tout cas mon préféré.
LORD VIGO a réussi son pari .. et bien plus que cela, car non seulement « Danse De Noir » est leur meilleur album (et de loin !) mais il est également l’un (le ?) des meilleurs du genre sorti ces dernières années. Chacune de ses pistes est une pierre précieuse .. mais d’une noirceur glaçante et belle à la fois, qui nous embarque aux limites de la Voie Lactée. Tout est parfaitement en place, l’équilibre entre les riffs heavy et plombés, les claviers, cette basse (arggg !) et ces parties vocales magnifiques est parfait.
Sans hésiter une seconde, CHEF D’OEUVRE !

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