IRON MAIDEN : « Seventh Son Of A Seventh Son » (c) 1988
Pour la 1ère fois depuis leurs débuts, les Maiden vont s’accorder quelques vacances bien méritées, après plus de 6 ans à enchainer tournées d’au moins 140 dates (jusqu’à 189 pour la tournée World Slavery Tour) et enregistrements d’albums. Cela avait failli être fatal à Bruce qui du reste avait pété un cable à la sortie de la tournée de 84-85. Après ce repos salvateur, le Boss avait commencé à travailler sur le prochain album et décida de s’inspirer de la nouvelle d’Orson Scott Card « Seventh Son » pour faire un concept album, une première pour le groupe. Il en parla à Bruce qui fut emballé par cette idée. Les musiciens se mirent à bosser ensemble, avec un Bruce gonflé à bloc qui participa activement à la composition avec son binôme Adrian Smith, et alla enregistrer l’album non plus au Soleil des Bahamas, mais à Munich (quelle idée !!). Le concept se voulait épique et grandiose, et la musique se devait de suivre .. et cela tombait bien, car Harris avait toujours été fan de rock progressif et de la richesse de cette musique qui l’avait toujours inspiré … et H souhaitait également continuer son exploration de nouveaux sons entamée avec « Somewhere In Time ». Tous les musiciens étaient donc en phase et cela donna ce que beaucoup considèrent comme le chef d’oeuvre ultime de Maiden. Pour ma part je n’irais pas jusque là, loin s’en faut, mais il est vrai que cet album apportait une bouffée d’air frais dans la discographie de la Vierge de Fer, et annonçait une volonté de s’éloigner progressivement (sic) du heavy metal pur et dur de leurs débuts. Et le changement .. c’était maintenant dès la magnifique intro acoustique (une 1ère chez Maiden !!) « Seven deadly sins » .. chantée d’une voix menaçante par Bruce .. puis les guitares en duo avec les claviers donnent le ton du son et de la tonalité de l’album avant que « Moonchild » lance la Bête à plein régime sur un titre monumental (avec un début / intro rappelant un peu celle du « Baba o’riley » des Who), heavy et rapide, sombre et épique avec un Bruce à la fois lyrique et enragé vivant les paroles de la chanson. Quelle entrée en matière !! Le groupe souhaitait surprendre et amener ses fans là où ils ne l’attendaient pas .. et « Infinite Dreams » y arrive sans problème … cette fausse balade qui démarre de façon calme avec ces magnifiques guitares, ce chant en douceur de Bruce avant que le côté heavy reprend le dessus pour une progression rappelant un peu celle de « Revelations » … pour déboucher sur une accélaration typiquement maidenienne. Un titre splendide et pour moi le meilleur de l’album. Maiden arrivait encore à nous surprendre sur ce 7ème album. La fête est malheureusement gachée (pour moi ..hein …donc on se calme dans l’assemblée !) par « Can I Play With Madness » qui ressemble pour moi à une bien trop grande compromission du groupe, un titre clairement composé en vue de passer à la radio, calibré avec un refrain ridicule tout comme le pseudo solo (sic). 33 ans que j’essaie d’apprécier ce titre, mais c’est peine perdue. Disons que c’est une petite erreur de parcours .. car tout le talent du groupe reprend rapidement le dessus avec le génial « The Evil That Men Do » sur lequel la voix de Bruce illumine le titre, avec un chant tout en contraste calme et bas dans les couplets et haut perché sur le refrain. Et puis les harmonies de guitares tellement bien trouvées ! Mais quel hit !! Le morceau reste heavy mais on sent la volonté du groupe à être plus mélodique et moins foncièrement heavy que par le passé. Et cela fonctionne à merveille. La face B commence par le gros morceau de l’album, « Seventh Son Of A Seventh Son » et ses quasi 10 minutes. Moins frénétique que « Rime Of The Ancien Mariner », le titre possède une classe folle, heavy en diable avec un refrain entêtant (Bruce galéra à le chanter durant la tournée de 88), puis ce break calme (avant la tempête) rappelant celui du titre fleuve de « Powerslave », débouchant sur une succession totalement jouissive de soli et d’harmonies à 2 guitares, cet orgue présent. Irresistible !!
Le groupe en avait encore sous le pied et son inspiration était au beau fixe ! A noter la présence de claviers (et non de guitare synthé comme sur « Somewhere In Time ») sur bon nombre de morceaux ..ce qui était cocasse quand on se rappelle cette petite phrase sur la pochette de « Piece Of Mind » « No synthetisers or ulterior motives ».
La fin de l’album, bien que réussie, est un peu en dessous malgré un étonnant et inquiétant « The Prophecy » heavy en Diable, un « The Clairvoyant » taillé pour la scène avec son intro de basse vombrissante de Harris et un « Only The Good Young » fort sympathique. Des bons titres mais pas aussi mémorables que ceux du début de l’album.
Néanmoins, le quintet anglais arrivait à sortir un bien bel album, réussissant son pari de produire son 1er concept album … et peu de groupe peuvent se targuer d’avoir réussi à atteindre un tel niveau sur un 7eme album d’affilé !
Et puis quelle magnifique pochette encore une fois avec cet Eddie bien déjanté donnant naissance à son héritier et qui laissait présager à l’époque la naissance d’un nouveau Maiden.
Un grand disque donc, qui mérite (presque 😛 ) tous les superlatifs utilisés à son égard.
Side A | ||
1. | Moonchild | 05:42 |
2. | Infinite Dreams | 06:09 |
3. | Can I Play with Madness | 03:31 |
4. | The Evil That Men Do | 04:35 |
Side B | ||
5. | Seventh Son of a Seventh Son | 09:54 |
6. | The Prophecy | 05:06 |
7. | The Clairvoyant | 04:27 |
8. | Only the Good Die Young | 04:42 |
44:06:00 |
oui, assez surcoté ce « 7ème fils » ! pour moi, seules les pistes 2/4/5 & 8 trouvent grâce à mes chastes oreilles, ce qui ne m’empêche (malheureusement) pas de le considérer comme…leur DERNIER GRAND album ! 🙁